Cinq jours après le grave incendie qui a ravagé le 5ème étage du bâtiment E de la cité rouge (une cité universitaire) de Cocody, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Cissé Ibrahim Bacongo, a dépêché sur les lieux, mardi dernier, son directeur de cabinet-adjoint, le professeur Abou Karamoko pour dire "yako" aux étudiants qui ont tout perdu dans cet incendie. Séka Obodji, le directeur général du Centre régional des œuvres universitaires d'Abidjan (CROU-A) qui a également effectué le déplacement en a fait autant. Après avoir constaté les lourds dégâts matériels dans de nombreuses chambres entièrement consumées, ces deux personnalités ont rencontré les étudiants victimes pour les soutenir et les réconforter au nom du gouvernement ivoirien. Abou Karamoko a déploré l'état de vétusté des bâtiments de cette cité et les conditions exécrables de vie des étudiants qui y vivent. Il a vivement souhaité que les travaux de réhabilitation du bâtiment E sinistré et partant, de tous les bâtiments soient effectués le plus rapidement possible. Séka Obodji a indiqué que les étudiants en détresse ne seront pas oubliés et rassuré les victimes qu'il a approché les responsables du ministère de la Construction pour une évaluation des travaux de réhabilitation du bâtiment E sinistré."Nous sommes dans un mois difficile, les étudiants n'ont plus de restauration parce que l'Etat a des difficultés. Nous devons 1 milliard 730 millions aux opérateurs dans le secteur de la restauration. Nous avons fait des efforts pour que les quatre restaurateurs que nous avons retenus pour une enveloppe de 100 millions à raison de 25 millions chacun vous servent un repas par jour en attendant que l'apurement de la dette de l'Etat se fasse. Vendredi dernier, la violente pluie qui s'est abattue sur Abidjan a décoiffé une toiture d'un bâtiment de la cité universitaire de Port-bouêt 3. Samedi dernier dans la soirée, c'est une souris qui entre dans le transfo, le fusible saute et le campus de Cocody plonge dans le noir, aujourd'hui, c'est un incendie qui se déclenche à la cité rouge", a-t-il fait remarquer. Accusé par des agents de la CIE d'avoir pris un extincteur et profité pour voler des biens à l'agence CIE située à proximité de cette cité, Mian Augustin, le secrétaire général de la FESCI affirme que les rapports faits au DG du CROU-A ne sont pas exacts. "Les étudiants ne sont pas allés voler à la CIE. Nous n'avons fracturé aucune porte et nous n'avons pris aucun centime. Le bureau national de la FESCI n'encouragera jamais ses militants à ce genre de comportement. Ces agents de la CIE sont nos voisins. Quand votre voisin a des extincteurs et que vous n'en avez pas alors que votre maison brûle sans que ce voisin refuse de vous secourir en ne vous donnant pas son extincteur, qu'est-ce que vous faites ? ! Si c'est ce qu'ils appellent voler, nous avons volé parce que nous avons voulu sauver des vies humaines et j'assume au nom de tous les militants de ce syndicat à qui j'appelle à la solidarité envers leurs camarades démunis", souligne Mian Augustin. Celui-ci a indiqué que les cités et campus universitaires doivent être réhabilités pour prévenir des drames, et que les secours, les aides doivent être spontanés. "Ce qui arrive dans les cités et campus, n'est pas de notre faute. Il y a une surexploitation des bâtiments. Ce qui provoque des courts-circuits. Nos camarades accueillent depuis le déclenchement de la crise en 2002, les étudiants de Bouaké, Daloa, Korhogo. En plus de cela, les bâtiments sont vétustes, dépassés", martèle le secrétaire général de cette grande organisation syndicale. L'incendie de la cité rouge est intervenu samedi dernier à minuit 15. Un court-circuit provoqué par une baisse de tension suivie d'une surtension. Le feu qui s'est déclenché au cinquième étage du bâtiment E et qui s'est propagé rapidement a complètement détruit 9 chambres sur les 40 chambres sinistrées.
Charles Bédé
Charles Bédé