La Côte d’Ivoire souffre de plusieurs maux. Parmi eux, son système de santé. Il est peu performant, mal équipé, inaccessible et cher. C’est le diagnostic fait par le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) validé la semaine dernière à Grand-Bassam. Notre Voie a parcouru pour vous, certains aspects du volet santé de ce document.
On ne le dira jamais assez. Les hôpitaux publics ivoiriens sont mal équipés. Ce qui explique en plus de la corruption qui gangrène le milieu médical que les malades souffrent pour recevoir des soins adéquats. L’une des réponses à cette faiblesse du plateau technique (insuffisance du matériel de travail) a été fournie par le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) validé la semaine dernière à Grand Bassam.
Selon ce document, sur la base du budget 2007, ce sont 95,2 milliards de Fcfa qui ont été alloués au département de la santé. Sur ce budget que le DSRP qualifie de “faible”, 78,3 milliards ont été consacrés au fonctionnement. En clair, cet argent a servi à payer entre autres les salaires, les frais de mission, les réunions… Pour l’investissement c'est-à-dire, l’équipement, la construction et la réhabilitation des hôpitaux et centre de santé, ce sont seulement 16,9 milliards de FCFA qui y sont consacrés. A en croire le document, la faute est au contexte de crise que travers le pays mais aussi, aux charges liées aux recrutements du personnel de santé. Or selon un spécialiste en santé publique, pour qu’un système de santé soit performant, il faut certes un personnel mais aussi du matériel de bonne qualité. Faute de quoi, ce personnel ne sera appelé qu’à faire du miracle comme c’est le cas avec le personnel sanitaire ivoirien. Pour ce spécialiste, il doit avoir un équilibre relatif entre les charges de fonctionnement et d’investissement. Ainsi, selon lui, consacrer 60% du budget de santé au fonctionnement et 40% à l’investissement peut être considéré comme un bon dosage. De façon générale, l’Etat de Côte d’Ivoire ne consacre que 8,41% de son budget général à la santé. Si l'on tient compte des normes fixées par l'OMS selon lesquelles, chaque pays doit consacrer 10 à 15% de son budget annuel au secteur de la santé, la Côte d’Ivoire est loin de respecter ces normes. Même si elle se targue d’avoir des ratios satisfaisants.
En effet, le pays a 1 médecin pour 5695 habitants ; 1 infirmier pour 2331 habitants et une sage-femme pour 3717 femmes en âge de procréer. Ces ratios sont conforment aux objectifs fixés dans le plan de développement sanitaire (PNDS) 1998-2005 qui avait fixé un objectif de 1 médecin pour 6600 habitants pour ne citer que cet exemple. Cependant, le DSRP note que “ce personnel est inégalement réparti sur l’ensemble du territoire.” A titre d’exemple, il révèle que sur l’effectif total de 3614 médecins dont 2824 exerçant dans le secteur public en 2007, 750 exercent en “dehors du district d’Abidjan pour 15 millions d’habitants soit un ratio de 1 médecin pour 2000 habitants.”
Un système inaccessible
C’est une énorme disparité que le document montre et indique que la Côte d’Ivoire a du chemin à faire. D’autant plus que, révèle encore le DSRP, seulement 21% de la population en 2000, utilisaient les services de santé publics. Pourquoi ? Parce que le système est d’une part, difficilement accessible car seulement 44% de la population affirme le document, vit à moins de 5 Km d’un établissement sanitaire, 27% entre 5 et 15% et 29% parcourt plus de 15Km pour avoir accès aux centres de santé. “En 2008, 12% des pauvres n’ont pas accès aux centres de santé, et 54% marchent pour s’y rendre”, peut-on lire à la page 55 du DSRP. Et d’autre part, les médicaments reconnaît encore le DSRP, sont à des prix inaccessibles à la population.
Car, selon l’OMS, l'augmentation de l'espérance de vie est liée à l'amélioration de la situation économique. Telle est l'une des principales conclusions de la réunion internationale sur les relations entre santé et richesse, qui s'est déroulée fin juin dernier en Estonie. A en croire cette étude, entre 1990 et 2003, les pays qui ont connu une diminution de l'espérance de vie ont également subi une dégradation du niveau de vie allant de 16 à 31 %. A l'inverse, ceux qui ont connu une augmentation de l'espérance de vie ont enregistré des revenus de 12 à 31 % du Produit Intérieur Brut.
Une étude allemande menée entre 1995 et 2005 a démontré qu'une augmentation de 10% de la satisfaction en matière de santé entraînait une amélioration du taux horaire de travail des femmes et des hommes. Enfin, on peut également citer un sondage conduit entre 1960 et 2000 auprès de 26 pays prospères qui montre qu'une diminution de 10% de la mortalité cardiovasculaire est associée à une croissance d'un point de pourcentage de la croissance annuelle de revenu par habitant.
C’est dire que si la Côte d’Ivoire veut être un pays fort, elle a intérêt à inverser tous ces indicateurs terrifiants en se dotant d’un système de santé accessible à tous, à moindre frais, qui prévient surtout la maladie et qui la soigne effectivement quand elle s’installe.
Coulibaly Zié Oumar
On ne le dira jamais assez. Les hôpitaux publics ivoiriens sont mal équipés. Ce qui explique en plus de la corruption qui gangrène le milieu médical que les malades souffrent pour recevoir des soins adéquats. L’une des réponses à cette faiblesse du plateau technique (insuffisance du matériel de travail) a été fournie par le document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) validé la semaine dernière à Grand Bassam.
Selon ce document, sur la base du budget 2007, ce sont 95,2 milliards de Fcfa qui ont été alloués au département de la santé. Sur ce budget que le DSRP qualifie de “faible”, 78,3 milliards ont été consacrés au fonctionnement. En clair, cet argent a servi à payer entre autres les salaires, les frais de mission, les réunions… Pour l’investissement c'est-à-dire, l’équipement, la construction et la réhabilitation des hôpitaux et centre de santé, ce sont seulement 16,9 milliards de FCFA qui y sont consacrés. A en croire le document, la faute est au contexte de crise que travers le pays mais aussi, aux charges liées aux recrutements du personnel de santé. Or selon un spécialiste en santé publique, pour qu’un système de santé soit performant, il faut certes un personnel mais aussi du matériel de bonne qualité. Faute de quoi, ce personnel ne sera appelé qu’à faire du miracle comme c’est le cas avec le personnel sanitaire ivoirien. Pour ce spécialiste, il doit avoir un équilibre relatif entre les charges de fonctionnement et d’investissement. Ainsi, selon lui, consacrer 60% du budget de santé au fonctionnement et 40% à l’investissement peut être considéré comme un bon dosage. De façon générale, l’Etat de Côte d’Ivoire ne consacre que 8,41% de son budget général à la santé. Si l'on tient compte des normes fixées par l'OMS selon lesquelles, chaque pays doit consacrer 10 à 15% de son budget annuel au secteur de la santé, la Côte d’Ivoire est loin de respecter ces normes. Même si elle se targue d’avoir des ratios satisfaisants.
En effet, le pays a 1 médecin pour 5695 habitants ; 1 infirmier pour 2331 habitants et une sage-femme pour 3717 femmes en âge de procréer. Ces ratios sont conforment aux objectifs fixés dans le plan de développement sanitaire (PNDS) 1998-2005 qui avait fixé un objectif de 1 médecin pour 6600 habitants pour ne citer que cet exemple. Cependant, le DSRP note que “ce personnel est inégalement réparti sur l’ensemble du territoire.” A titre d’exemple, il révèle que sur l’effectif total de 3614 médecins dont 2824 exerçant dans le secteur public en 2007, 750 exercent en “dehors du district d’Abidjan pour 15 millions d’habitants soit un ratio de 1 médecin pour 2000 habitants.”
Un système inaccessible
C’est une énorme disparité que le document montre et indique que la Côte d’Ivoire a du chemin à faire. D’autant plus que, révèle encore le DSRP, seulement 21% de la population en 2000, utilisaient les services de santé publics. Pourquoi ? Parce que le système est d’une part, difficilement accessible car seulement 44% de la population affirme le document, vit à moins de 5 Km d’un établissement sanitaire, 27% entre 5 et 15% et 29% parcourt plus de 15Km pour avoir accès aux centres de santé. “En 2008, 12% des pauvres n’ont pas accès aux centres de santé, et 54% marchent pour s’y rendre”, peut-on lire à la page 55 du DSRP. Et d’autre part, les médicaments reconnaît encore le DSRP, sont à des prix inaccessibles à la population.
Car, selon l’OMS, l'augmentation de l'espérance de vie est liée à l'amélioration de la situation économique. Telle est l'une des principales conclusions de la réunion internationale sur les relations entre santé et richesse, qui s'est déroulée fin juin dernier en Estonie. A en croire cette étude, entre 1990 et 2003, les pays qui ont connu une diminution de l'espérance de vie ont également subi une dégradation du niveau de vie allant de 16 à 31 %. A l'inverse, ceux qui ont connu une augmentation de l'espérance de vie ont enregistré des revenus de 12 à 31 % du Produit Intérieur Brut.
Une étude allemande menée entre 1995 et 2005 a démontré qu'une augmentation de 10% de la satisfaction en matière de santé entraînait une amélioration du taux horaire de travail des femmes et des hommes. Enfin, on peut également citer un sondage conduit entre 1960 et 2000 auprès de 26 pays prospères qui montre qu'une diminution de 10% de la mortalité cardiovasculaire est associée à une croissance d'un point de pourcentage de la croissance annuelle de revenu par habitant.
C’est dire que si la Côte d’Ivoire veut être un pays fort, elle a intérêt à inverser tous ces indicateurs terrifiants en se dotant d’un système de santé accessible à tous, à moindre frais, qui prévient surtout la maladie et qui la soigne effectivement quand elle s’installe.
Coulibaly Zié Oumar