Les enjeux selon le FPI

Le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), Sylvain Miaka Ouretto, et les cadres du parti, Dr. Assoa Adou et Lazare Koffi Koffi, ont souhaité hier que l’unicité des caisses de l’Etat soit effective demain 15 janvier comme l’ont promise les Forces nouvelles. C’était à l’Hôtel du District au Plateau, à l’occasion de la «rentrée parlementaire» de la Fédération nationale des orateurs des parlements et agoras de Côte d’Ivoire (FENOPACI). Les trois personnalités ont exposé sur les enjeux que représentent l’unicité des caisses de l’Etat et le désarmement.

Miaka Ouretto a indiqué que si l’unicité des caisses de l’Etat est effective, le budget de l’Etat de Côte d’Ivoire peut aller de 2000 milliards FCFA à plus de 3000 milliards. Le secrétaire général du FPI a indiqué que les ressources qui échappent à l’Etat dans les zones centre, nord et ouest, sont énormes au point qu’elles sont capables de gonfler les caisses si elles arrivaient à être récupérées. Il a expliqué que tout le trafic de coton, de diamant, de bois, d’or, de café et de cacao et tout le trafic financier qui a cours dans ces zones constituent une véritable manne financière à même de soulager l’Etat très sollicité pour faire face à de nombreux défis. Toujours selon lui, ces défis pour lesquels l’Etat doit recouvrer toutes les ressources sur toute l’étendue du territoire, sont, entre autres, la lutte contre la grande pauvreté, la relance de l’économie pour un développement durable, le financement du désarmement et de la lutte contre le chômage, l’amélioration des structures de santé, de l’éducation, de l’eau, de l’électricité etc. Il a fait savoir que pendant que l’argent circule de façon intense dans les zones CNO, l’Etat se trouve dans l’obligation d’y faire les routes, les hôpitaux, les écoles. «Or, la situation de crise a énormément diminué les ressources de l’Etat. Il y a donc urgence de procéder à l’unicité des caisses de l’Etat et d’aller au désarmement le plus tôt possible», a-t-il relevé.

Pour Dr. Assoa Adou, autant l’unicité des caisses de l’Etat est urgente, autant le désarmement s’impose dans un contexte qui exige des élections démocratiques, crédibles, justes et transparentes. «Non, les élections à venir ne seraient pas libres, démocratiques, si des gens portent des armes. Ce type d’élections ne peut donner une paix durable. Soro étant Premier ministre, tout le territoire devait être sous contrôle gouvernemental», a indiqué le député de Cocody. Avant d’appeler de tous ses vœux que l’unicité des caisses de l’Etat soit une réalité le 15 janvier comme l’a promis l’ex-rébellion.

Intervenant en tant que président de la cérémonie, Lazare Koffi Koffi, a dit être pessimiste quant au respect de la date du 15 janvier. Pour lui, il y a assez de faits et gestes qui ne laissent pas rêver à la tenue des élections en 2009. Il a pour sa part invité les jeunes qui ont mené la résistance à rester vigilants pour éviter des surprises.

Jean-Marie Konin, président de la FENOPACI, a saisi l’occasion pour faire son bilan et rassurer de son soutien total à la réélection du Président Gbagbo.


Benjamin Koré