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Société Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Fraternité Matin

Cames : 18 nouveaux agrégés ivoiriens arrivent

A la 14e session du concours d’agrégation consacrée aux Sciences médiales qui s’est tenue du 3 au 11 novembre 2008, à Brazzaville, en République du Congo, les Ivoiriens ont eu une participation remarquable. Quelle comparaison faites-vous entre les résultats du récent concours d’agrégation et ceux de l’année d’avant?
Ce concours est le 14ème. Le premier s’est tenu en 1982. A cette session de 2008, la Côte d’Ivoire a présenté 32 candidats pour 32 postes ouverts. 20 candidats ont obtenu leur agrégation. Ces résultats, il faut le savoir, sont en deçà de ceux de 2006. Nous sommes à 64,50%.
Je voudrais rappeler que le Cames est une institution vieille de trois décennies, composée de 17 membres. C’est un instrument de promotion des universités. Le Cames a 4 programmes :
- Le conseil consultatif africain qui fait la promotion des enseignants- chercheurs ;
-L’agrégation en science économique, sciences juridiques et en sciences de la santé ;
-L’équivalence et la reconnaissance des diplômes ;
- La pharmacopée. Certains candidats peuvent ne pas réussir alors que le besoin d’enseignants est réel. Comment gérez-vous cela ?
Il faut dire que les besoins sont exprimés, mais leur réalisation est fonction de la compétence des candidats. Tous les pays s’arrangent pour avoir autant de candidats que de postes. Il faut aussi savoir que le Cames évoluant dans le temps, les critères deviennent de plus en plus sélectifs. Malgré cela, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont été bien classés. La Guinée Conakry aussi a obtenu un bon résultat, avec 10 candidats admis, soit un taux de réussite de 50%. Par ailleurs, toutes les universités n’ont pas la même évaluation. Par exemple, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont logés à la même enseigne, avec des critères plus corsés, mais qui sont flexibles à l’égard de certains pays. Que gagne la Côte d’Ivoire en demeurant dans le Cames ?
La Côte d’Ivoire gagne à rester dans le Cames qui est un instrument assez crédible malgré ce qui a été dit à la dernière session d’équivalence et de reconnaissance des diplômes. Les perspectives sont-elles bonnes ?
Je répondrai par l’affirmative. L’institution a suffisamment évolué et doit évoluer. Le Cames s’améliore davantage par la mise en place d’un certain nombre de critères. Le Cames a par ailleurs lancé le Lmd qui entre en vigueur aux environs de 2011. Il faut une harmonisation au niveau mondial. Quelle est la situation de la Côte d’Ivoire par rapport au Cames, en termes de cotisation ?
La Côte d’Ivoire est à jour de ses cotisations. Depuis près de 4 ans, le Comité consultatif est dirigé par le Professeur Téa Gokou, l’actuel président de l’Université de Cocody. C’est quand même paradoxal que la Côte d’Ivoire arrive à faire face à ses exigences sur le plan international alors que nos universités sont en train de sombrer…
Si vous ne cotisez pas, vous ne pouvez pas faire la promotion de vos enseignants. Et puis, l’éducation, c’est la clé du développement. Le ministère de tutelle a pris à bras-le-corps la question du Lmd, avec l’appui financier de l’Uemoa. Cette institution a un fonds destiné au Lmd. Chaque université devra produire un projet viable pour en bénéficier. Les enseignants de nos universités sont-ils prêts pour accueillir le LMD ?
A ce niveau, plusieurs choses ont été faites, qui ont conduit à la mise en place de plusieurs structures pour permettre l’intégration du Lmd dans nos universités. Chaque Ufr a un comité central Lmd. Par ailleurs, la réforme de 1992 (ayant introduit les unités de valeur dans nos universités) nous permet de passer facilement à ce système. Tout est question de moyens. Il n’y aura plus d’Ufr physique en tant que telle mais virtuelle. Ce qui favorisera une meilleure gestion des universités et par conséquent, des années universitaires. Quels sont les acquis de la coopération ?
La coopération est un maillon important pour une université. Elle met en interface plusieurs universités. Nous avons largement signé des partenariats au plan étatique, avec les universités locales ; au plan régional ; au plan international avec la France et les USA. La coopération permet aussi la mobilité des étudiants. On entend souvent dire que nos étudiants n’ont pas bonne presse à l’extérieur. Je ne crois pas qu’on ait de mauvais étudiants. L’Université de Cocody a près de 60.000 étudiants. Si nous en avons 10.000 qui sont bons, on ne peut pas dire que l’U.C produit de mauvais étudiants. Seulement 10.000 étudiants sur 60.000?
Oui, puisque l’U.C fait partie des rares universités à avoir plus de 60.000 étudiants. A l’Université de Nantes, par exemple, où i y a 10.000 étudiants, tous ne peuvent pas être bons. Ce n’est pas possible. Nos étudiants sont sélectionnés par appel à candidatures et ont une bonne réputation à l’extérieur. Nos enseignants sont très souvent primés alors que les étudiants sont peu formés. Comment l’expliquez-vous ? Les enseignants ne travaillent-ils pas pour leur propre compte ?
Il y a environ 1200 enseignants et chercheurs. Le ratio enseignant/étudiants varie selon les UFR et cela fait que les enseignements peuvent ne pas être jugés satisfaisants. Sinon, les enseignants ne travaillent pas pour leur propre compte. La vente des fascicules participe aussi au rabais de l’enseignement. Je suis convaincu qu’un enseignant doit avoir un fascicule. Il permet à l’enseignant de faire la synthèse du cours au profit des étudiants. Il est vendu, selon le volume, entre 1500 F CFA et 2000 F CFA. Est-ce que le fascicule ne remplace pas l’enseignant ?
Je ne pense pas que le fascicule puisse remplacer l’enseignant. Le fascicule n’est qu’un support. Nos étudiants sont très limités en matière de recherches bibliographiques. Les fascicules permettent de mettre à la disposition de ceux-ci des éléments de cours qui facilitent l’enseignement d’autant qu’ils sont censés les lire avant de venir en amphi. En Europe, il n’y a pas assez de fascicules à cause de l’Internet et des bibliothèques bien garnies.



Interview réalisée par Josette Barry
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