Une chaleur persistante se ressent dans la ville d`Abidjan depuis le mois de décembre. La Direction de la météorologie nationale de la Société d`exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique(Sodexam) explique les origines de ce phénomène et les pluies qui en résultent.
Au large de la côte Angolaise, il a été observé depuis le 05 décembre 2008, une anomalie dans la température de la surface de la mer : une augmentation de la température de 2 à 2,5°C des eaux de surface de la mer (voir Fig.1).
Cette eau chaude qui s`est étendue tout le long du Golfe de Guinée, constitue, un réservoir de vapeur d`eau transportée vers le continent par le flux de mousson (flux de vent humide soufflant de l`océan vers le continent).
D`après l`analyse des cartes mensuelles de la température de surface de la mer des années précédentes, cette situation de réchauffement anormal du Golfe de Guinée s`observe déjà depuis quelques années.
Fig. 1: Cartes de température de surface de la mer (SST) du 05/12/08 (à gauche) et du 22/12/08 (à droite) montrant un entassement d`eaux chaudes aux côtes angolaises, prolongeant une langue le long du Golfe de Guinée
Source : NOAA/NCEP
La barrière caractérisant la région de rencontre en surface, du flux de mousson et du flux d`harmattan, communément appelé Front Inter tropical, FIT, se positionnait en générale durant cette période sur le Sud de la Guinée, légèrement en deçà du Nord de la Côte d`Ivoire, Centre Ghana, Sud Togo/Bénin/Nigeria.
Cette barrière, bien évidemment subit des migrations diurnes, descendant parfois au cours de la journée jusqu`au centre de la Côte d`Ivoire (voir Fig.2). Elle n`a donc pas intéressé le Sud de la Côte d`Ivoire, en particulier le Littoral ivoirien
Fig.2 : Cartes d`humidité relative à 925 hPa, environ 900m d`altitude, illustrant le front d`humidité relative dans la très basse couche à 00H00 (à gauche) et à 18H00 (à droite) le 04/12/08.
Source : NOAA/NCEP
Poussée d`air chaud et humide due à la mousson
La source d`énergie en mer, véritable réservoir de vapeur d`eau, qui, de façon anormale a intéressé le Golfe de Guinée, a continuellement alimenté les flux de vent du Sud en vapeur d`eau, entretenant ainsi la circulation de la très basse couche.
Ainsi, cette circulation entretenue, a permis de maintenir le Front d`humidité au-delà du Sud de la Côte d`Ivoire, mais surtout d`avoir une masse d`air en surface fortement chargée de vapeur d`eau sur le Littoral ivoirien.
La conséquence du fait que cette masse d`air des basses couches soit chargée de vapeur d`eau, est bien évidemment le fort taux d`humidité relative, singulièrement observé en surface.
Conditions en altitude
En outre, les profils verticaux (conditions météorologiques selon la verticale), issus du Centre Européen de Prévision de Moyenne Echéance et du NCEP/NOAA, ainsi que les champs d`humidité à 700 hPa (environ 3.000m d`altitude) montrent une couche moyenne faiblement humide, en relation à la grande étendue en cette période de l`année, de l`air sec saharien.
Cette situation de couche moyenne (environ 3.000m d`altitude) faiblement humide à pour effet de bloquer cette humidité dans les basses couches.
La disparition des cellules convectives durant cette période, illustre également la non-répartition de cette humidité de basses couches, dans les couches supérieures.
Il en est de même de la présence de couche d`inversion de subsidence à ce niveau de l`atmosphère, constituant ainsi, un piégeage de l`humidité dans les très basses couches.
Situation d`inconfort
Cette situation de forte humidité relative en surface en cette période de décembre, combinée avec des températures maxi en surface d`environs 33°C, donne une impression de canicule. En réalité l`on devrait plutôt parler d`inconfort car les mesures effectuées à la station synoptique d`Abidjan indiquent une température moyenne journalière se situant autour de 29°C, avec une température maximale moyenne journalière d`environ 33°C, associée à une forte humidité relative d`environ 80% ; ce qui du reste n`est pas extraordinaire.
C`est donc la conjugaison des effets induits par la température et l`humidité qui a généré la situation d`inconfort constatée.
Conclusion
En conclusion, le fait majeur qui explique la situation d`inconfort constatée en surface, et principalement sur le Littoral ivoirien durant le mois de décembre 2008, est le ``piégeage`` (cantonnement) de l`humidité dans la très basse couche. Cette situation a été particulièrement ressentie dans la dernière décade du mois de décembre où il a été relevé à la station synoptique d`Abidjan une température moyenne journalière d`environ 30°C, avec une température moyenne maximale journalière d`environ 34°C.
La conséquence immédiate de cette situation qui prévalait fût les évènements pluvio-orageux qui ont été observés début janvier, lorsque la couche moyenne a été humidifiée.
En effet, dans la nuit du 31 au 01er janvier 2009, la situation en basses couches ci-dessus décrite se maintenant, il a été observé une intrusion d`air froid et humide extratropical (air froid et humide Européen) en altitude sur l`Atlantique Nord africain du côté des îles canaries, qui a induit par la suite une humidification de la couche moyenne des régions traversées, dont la Côte d`Ivoire.
Ce qui a eu pour effet de stopper le cantonnement de l`air humide en très basse couche.
Ce processus d`humidification de la couche moyenne depuis le 31 Décembre, a connu une intensification le 03 janvier, d`où les précipitations constatées les 03, 04 et 05 janvier 2009.
Source : Direction de la Météorologie Nationale
15 BP 990 Abidjan 15
Tél. : 21 58 20 01
email: meteoivoire@yahoo.fr
Au large de la côte Angolaise, il a été observé depuis le 05 décembre 2008, une anomalie dans la température de la surface de la mer : une augmentation de la température de 2 à 2,5°C des eaux de surface de la mer (voir Fig.1).
Cette eau chaude qui s`est étendue tout le long du Golfe de Guinée, constitue, un réservoir de vapeur d`eau transportée vers le continent par le flux de mousson (flux de vent humide soufflant de l`océan vers le continent).
D`après l`analyse des cartes mensuelles de la température de surface de la mer des années précédentes, cette situation de réchauffement anormal du Golfe de Guinée s`observe déjà depuis quelques années.
Fig. 1: Cartes de température de surface de la mer (SST) du 05/12/08 (à gauche) et du 22/12/08 (à droite) montrant un entassement d`eaux chaudes aux côtes angolaises, prolongeant une langue le long du Golfe de Guinée
Source : NOAA/NCEP
La barrière caractérisant la région de rencontre en surface, du flux de mousson et du flux d`harmattan, communément appelé Front Inter tropical, FIT, se positionnait en générale durant cette période sur le Sud de la Guinée, légèrement en deçà du Nord de la Côte d`Ivoire, Centre Ghana, Sud Togo/Bénin/Nigeria.
Cette barrière, bien évidemment subit des migrations diurnes, descendant parfois au cours de la journée jusqu`au centre de la Côte d`Ivoire (voir Fig.2). Elle n`a donc pas intéressé le Sud de la Côte d`Ivoire, en particulier le Littoral ivoirien
Fig.2 : Cartes d`humidité relative à 925 hPa, environ 900m d`altitude, illustrant le front d`humidité relative dans la très basse couche à 00H00 (à gauche) et à 18H00 (à droite) le 04/12/08.
Source : NOAA/NCEP
Poussée d`air chaud et humide due à la mousson
La source d`énergie en mer, véritable réservoir de vapeur d`eau, qui, de façon anormale a intéressé le Golfe de Guinée, a continuellement alimenté les flux de vent du Sud en vapeur d`eau, entretenant ainsi la circulation de la très basse couche.
Ainsi, cette circulation entretenue, a permis de maintenir le Front d`humidité au-delà du Sud de la Côte d`Ivoire, mais surtout d`avoir une masse d`air en surface fortement chargée de vapeur d`eau sur le Littoral ivoirien.
La conséquence du fait que cette masse d`air des basses couches soit chargée de vapeur d`eau, est bien évidemment le fort taux d`humidité relative, singulièrement observé en surface.
Conditions en altitude
En outre, les profils verticaux (conditions météorologiques selon la verticale), issus du Centre Européen de Prévision de Moyenne Echéance et du NCEP/NOAA, ainsi que les champs d`humidité à 700 hPa (environ 3.000m d`altitude) montrent une couche moyenne faiblement humide, en relation à la grande étendue en cette période de l`année, de l`air sec saharien.
Cette situation de couche moyenne (environ 3.000m d`altitude) faiblement humide à pour effet de bloquer cette humidité dans les basses couches.
La disparition des cellules convectives durant cette période, illustre également la non-répartition de cette humidité de basses couches, dans les couches supérieures.
Il en est de même de la présence de couche d`inversion de subsidence à ce niveau de l`atmosphère, constituant ainsi, un piégeage de l`humidité dans les très basses couches.
Situation d`inconfort
Cette situation de forte humidité relative en surface en cette période de décembre, combinée avec des températures maxi en surface d`environs 33°C, donne une impression de canicule. En réalité l`on devrait plutôt parler d`inconfort car les mesures effectuées à la station synoptique d`Abidjan indiquent une température moyenne journalière se situant autour de 29°C, avec une température maximale moyenne journalière d`environ 33°C, associée à une forte humidité relative d`environ 80% ; ce qui du reste n`est pas extraordinaire.
C`est donc la conjugaison des effets induits par la température et l`humidité qui a généré la situation d`inconfort constatée.
Conclusion
En conclusion, le fait majeur qui explique la situation d`inconfort constatée en surface, et principalement sur le Littoral ivoirien durant le mois de décembre 2008, est le ``piégeage`` (cantonnement) de l`humidité dans la très basse couche. Cette situation a été particulièrement ressentie dans la dernière décade du mois de décembre où il a été relevé à la station synoptique d`Abidjan une température moyenne journalière d`environ 30°C, avec une température moyenne maximale journalière d`environ 34°C.
La conséquence immédiate de cette situation qui prévalait fût les évènements pluvio-orageux qui ont été observés début janvier, lorsque la couche moyenne a été humidifiée.
En effet, dans la nuit du 31 au 01er janvier 2009, la situation en basses couches ci-dessus décrite se maintenant, il a été observé une intrusion d`air froid et humide extratropical (air froid et humide Européen) en altitude sur l`Atlantique Nord africain du côté des îles canaries, qui a induit par la suite une humidification de la couche moyenne des régions traversées, dont la Côte d`Ivoire.
Ce qui a eu pour effet de stopper le cantonnement de l`air humide en très basse couche.
Ce processus d`humidification de la couche moyenne depuis le 31 Décembre, a connu une intensification le 03 janvier, d`où les précipitations constatées les 03, 04 et 05 janvier 2009.
Source : Direction de la Météorologie Nationale
15 BP 990 Abidjan 15
Tél. : 21 58 20 01
email: meteoivoire@yahoo.fr
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