Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Allah Kouadio Rémi, a entamé, hier, sa visite des établissements sanitaires d’Abidjan, par les centres de santé de ces deux villages. Ouverts il y a une douzaine d’années, les établissements sanitaires, dits de premier contact (Espc), d’Abidjan, ont connu diverses fortunes : mauvaise utilisation des fonds, allant jusqu’à leur détournement, par les gestionnaires, gestion approximative des ressources humaines, etc. Ils battent de l’aile, alors même que les populations s’acquittent des frais de consultation. « Il y avait des pratiques dans chacun des établissements. Cela se faisait d’un établissement à un autre, de manière très changeante », a affirmé le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Allah Kouadio Rémi. C’était hier, après la visite des deux centres d’Abobo-Té et d’Abobo-Baoulé. Il n’a pas vu de chaises branlantes, de lits usagés, de salles vides, du fait de la mauvaise gestion. Toutefois, il a été informé de quelques difficultés. Il s’agit notamment, à en croire le président du conseil d’administration du centre d’Abobo-Té, Yves Koutouan, de l’insuffisance du personnel et du matériel médical. Il a plaidé pour l’ouverture d’un service de pédiatrie, d’ophtalmologie, d’une radiologie, d’un bloc opératoire, d’urgences médicales, etc. Sa collègue d’Abobo-Baoulé, Mme Atto Rachel, signale les mêmes difficultés, en plus du recrutement « d’un médecin généraliste, de deux infirmiers, de trois sages-femmes ». Qui viendraient renforcer les effectifs, en vue de faire face à la croissance des consultations. En effet, de 5346 patients en 2006, le centre de premier contact d’Abobo-Baoulé se retrouve à 7731, en 2008. En ce qui concerne les accouchements, ils sont aussi de plus en plus croissants, si l’on s’en tient aux chiffres. De 1492 en 2006, ils s’élèvent à 1602 en 2008. A Abobo-Té, Yves Koutouan indique qu’en 2005, on comptait 3330 consultations. «En 2008, les patients de ce centre étaient au nombre de 10.300, soit 224%». A la maternité, «de 1070 consultations, on est passé à 5998, pendant que les accouchements, au nombre de 205, en 2005, sont montés à 600, fin 2008 ». Les présidents des conseils d’administration ont plaidé auprès du ministre, du représentant de l’Union européenne, Michel Arrion, ainsi que de l’ordonnateur national du Fonds européen de développement, Abou Dosso, pour une assistance. Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Allah Kouadio Rémi, a remis du matériel médical à ces deux structures, composé de matériel et de médicaments de première nécessité, d’une valeur approximative de 25 millions de FCFA. Avant de constater une amélioration dans la gestion de ces structures, depuis la directive de 2007, prise pour fixer les normes de fonctionnement. Celle-ci précise, entre autres, que la gestion technique revient au médecin-chef pendant que la gestion financière relève du conseil d’administration, mis en place par les communautés. Michel Arrion et Abou Dosso, ont renouvelé leur soutien aux populations. Ce dernier a déclaré avoir signé avec des Ong, récemment une convention de 2,75 milliards pour la promotion des structures sanitaires de villes de Côte d’Ivoire, dont Alépé. La tournée du ministre s’achèvera dans le premier trimestre 2009.
Marcelline Gneproust
Marcelline Gneproust