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Société Publié le vendredi 16 janvier 2009 | Nord-Sud

Après les violents combats à Adjamé : Les dessous d`un conflit

Le mercredi noir d'Adjamé a enregistré plusieurs blessés et d'importants dégâts matériels. Retour sur un conflit de cohabitation entre étudiants et riverains.

La tension est toujours vive à Adjamé. Sabres et gourdins en main les riverains et les étudiants se guettent comme des fauves prêts à s'attaquer. Outre les décombres des magasins calcinés, dans la nuit de mardi à mercredi, par les «combattants», les rues des 220 Logements régorgent de diverses saletés éparpillées comme sur un champ de batailles. Koffi Aké Armand, l'homme par qui le conflit a éclaté, est sorti de son agression avec une blessure aux lèvres. Vendeur ambulant de jus de fruit, Armand habite «le grand bloc» du quartier. Il donne sa version sur les circonstances de son agression.


Attaque de la Fesci…

« Je revenais du restaurant en compagnie d'un camarade aux environs de 23 heures. Au niveau de la pharmacie le Bélier, quatre étudiants nous interpellent. On s'est arrêtés et à notre grande surprise, ils ont commencé à nous tabasser sans aucune explication. Mon camarde a pu s'échapper pour lancer un appel au secours. Pendant ce temps, je recevais de violents coups sur la tête et au visage », raconte-t-il d'une voix pénible. Armand trouve le salut grâce à l'intervention de Gnabéhi Roger Simplice, « commandant » de la section du Groupement patriotique pour la paix (Gpp) d'Adjamé. Un groupe d'autodéfense né à la faveur de la crise de septembre 2002. Selon lui, Armand a été tabassé par les étudiants sous la «conduite personnelle» de Habib, connu sous le pseudonyme de « Fantôme », secrétaire général de la Fédération des élèves et étudiants de la Côte d'Ivoire (Fesci) de la section universitaire d'Adjamé 220 Logements.

Plus tard, dame Robe Zébly Thérèse, 60 ans et génitrice de Gnabéhi Simplice a été blessée à son domicile à l'oreille droite par des étudiants. «Au moment où nous apportons assistance au jeune Aké, une vingtaine d'étudiants organisent une descente musclée dans mon domicile. Ils étaient armés de machettes, de gourdins et d'armes à feu (2 pistolets). Ma mère a été blessée. Elle a été tailladée à l'oreille droite laissant une grosse plaie juste au-dessus de cette zone », soutient Simplice sur un ton guerrier.


…et réaction des riverains

De son côté, Traoré Ibrahim a échappé à la mort. Il a perdu beaucoup de sang après la section du pouce et du majeur deux doigts de sa main droite. Ibrahim porte une ouverture au niveau du cuir chevelu. « Face à cette énième agression des étudiants, nous avions donc le dos au mur. On a organisé la contre attaque pour assurer notre défense. J'ai reçu des pierres sur le crâne. Un coup de machette a atterri sur mon bras droit. J'ai été transporté par mes amis. Mais face à la pression des étudiants, ils n'ont abandonné. Puis, j'ai dû me défendre tout seul avant de m'échapper» raconte Ibrahim affaibli. Dans le feu des affrontements dans la nuit du lundi au mardi, Simplice lance en compagnie de ses camarades et des jeunes du quartier « Voyou » une offensive sur la cité universitaire pour «laver l'affront ».

Alertées, les forces de sécurité (police et Cecos) s'interposent vainement entre les deux camps. « Nous avons replié dans notre base (quartier voyou). Les étudiants ont porté leur offensive dans notre zone. Quand nous avons lancé la contre offensive pour les repousser la police s'est rangée derrière nos agresseurs pour nous combattre », précise le « commandant » du Gpp. Selon lui, les étudiants ne peuvent plus continuer à sévir dans l'impunité. « Nous allons mettre un terme à la chienlit orchestrée par la Fesci. Qu'on dise si elle est au-dessus de la loi. Si les autorités son incapables de résoudre cette question alors nous prendrons nos responsabilités. On va se faire justice en délogeant ces étudiants de la cité. Qu'ils aillent vivre ailleurs on en a marre. Nous n'allons pas baisser la garde tant qu'ils sont là. La seule alternative c'est leur départ. Ils doivent quitter la cité coûte que coûte», insiste-t-il. Dans la fournaise des 220 Logements le retour de la quiétude n'est certainement pas pour demain.

OM
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