Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire présentera, le 21 janvier, un rapport sur la crise ivoirienne devant le Conseil de sécurité. Dans un rapport publié lundi dernier, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a engagé la Commission électorale indépendante a rendre public le plus tôt possible un calendrier électoral réaliste. «Dès lors que les parties et le Facilitateur l’auront approuvé, ce nouveau calendrier devra être scrupuleusement respecté afin d’éviter de devoir prolonger une nouvelle fois les opérations électorales», a dit M. Ban Ki-moon. En recommandant un calendrier électoral réaliste, l’Onu entend tenir compte des observations de son représentant spécial sur le terrain en Côte d’Ivoire. En effet, selon la dernière édition de la revue «La lettre du Continent», numéro 556 du 16 janvier 2009, Y. J. Choi rendra public le 21 janvier prochain à New York devant le Conseil de sécurité des Nations unies un rapport dans lequel il explique, “preuves à l’appui, que l’élection présidentielle ne pourra pas se tenir avant le mois d ’octobre 2009”. Le diplomate onusien en Côte d’Ivoire, en faisant une telle affirmation, s’appuie nul doute sur les réalités du terrain où, malgré quelques avancées notables, le processus de sortie de crise reste confronté à des obstacles. C’est le cas du désarmement qui attend d’être effectif. C’est également le cas du redéploiement de l’administration dont un pan non négligeable, à savoir l’unicité des caisses de l’Etat, vient d’être à nouveau reporté au 2 février 2009 en vue, dit-on, d’une meilleure sensibilisation des hommes. On n’oubliera pas, au chapitre des obstacles, l’épineux problème de financement du processus avec, ces derniers temps, une volée de bois verts entre la Cei et le gouvernement. Et ce, avant que quelques lueurs d’espoir ne s’annoncent à l’horizon avec le décaissement, ces dernières semaines, de près de 8 milliards de francs Cfa en faveur de l’identification. De même, l’Onuci a promis de mettre à la disposition de la Cei des moyens logistiques (avions, véhicules, etc.) pour le transport des agents et du matériel. Ce sont donc tous ces facteurs qui ont conduit le représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire à déduire que la présidentielle, que tous souhaitent propre, transparente, crédible et ouverte, ne peut raisonnablement avoir lieu avant le mois d’octobre 2009. De son côté, le président du Rdr, Alassane Ouattara, déclarait hier devant ses militants venus lui souhaiter leurs vœux de nouvel an, que la présidentielle devra se tenir «le plus tôt possible, dans le second trimestre de l’année 2009». Dans l’interview accordée à Fraternité Matin et parue dans son édition d’hier (vendredi), le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, faisait remarquer pour sa part : «Nous nous sommes rendus compte (au Cpc) qu’il valait mieux réunir d’abord toutes les conditions qui permettent d’aller aux élections, avant de fixer une (nouvelle) date», rejoignant ainsi l’Onu qui prône «un calendrier réaliste» ne donnant plus lieu à d’autres reports. Dans la perspectivede cette nouvelle échéance, écrit La Lettre du continent, Paris songe à changer plus rapidement que prévu son ambassadeur à Abidjan. André Janier, en effet, ne sera officiellement à la retraite que le 10 août 2009, date à laquelle il soufflera ses 65 bougies. Mais déjà, de nombreux noms sont avancés pour sa succession. Poste stratégique oblige !
Abel Doualy
Abel Doualy