Soro, Tagro et Amani N’Guessan... à Bouaké : Des policiers et des gendarmes bientôt en zone CNO

Le Premier ministre et SG des Forces nouvelles a présidé, le week-end, à Bouaké, deux réunions sur les questions militaires inscrites dans Ouaga IV. Commencé le 12 janvier, au secrétariat général des Forces nouvelles, l’atelier des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), portant sur les modalités pratiques de la mise en œuvre du 4ème accord complémentaire à l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), a pris fin, hier, au Ranhôtel de Bouaké en présence du Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume. Les travaux ont tourné autour de 4 grands thèmes majeurs. A savoir : regroupement des Fds, désarmement et démobilisation ; sécurisation du processus de sortie de crise ; grades et statut des Fds et des Fn et réunification du territoire avec en priorité l’unicité des caisses de l’Etat. Au terme de cet atelier, les recommandations l’ayant sanctionné n’ont pu être mises à la disposition de la presse parce que le secrétaire général du mouvement, à qui elles ont été adressées, ne les avait pas encore adoptées. Cependant, il a indiqué qu’il est content que 2009 lui permette de parler avec ses hommes de l’avenir du pays et du processus de paix en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, il a salué et félicité le général Soumaïla Bakayoko, chef d’Etat-major des Fafn, pour initiative qu’il a prise en organisant cet atelier. Pour lui, en son temps, les questions qui ont fait l’objet des débats en atelier avaient été qualifiées de sensibles et de délicates au point où elles n’ont pas été publiées en 2007 lors de la signature de l’Accord politique de Ouagadougou. Mais, il a noté qu’aujourd’hui, le fait que cet accord a été signé montre qu’avec le temps, les cœurs se sont apaisés et que la confiance s’est installée progressivement entre les belligérants d’hier. Aussi, Guillaume Soro a-t-il félicité tous ceux qui ont négocié et paraphé ledit accord parce que ce n’était pas des questions faciles. Dans la mesure où lui-même, qui a suivi l’origine et l’historique des négociations qui ont conduit à la signature de cet accord, n’avait pas imaginé pour sitôt la signature du 4ème accord complémentaire. Tellement les positions étaient diamétralement opposées et quelquefois conflictuelles. C’est pour cela qu’il a dit que les Fn souhaitent que 2009 soit l’année du couronnement des batailles pour la paix qu’elles ont engagée. Toutefois, le secrétaire général a fait savoir qu’aujourd’hui, il peut comprendre l’impatience des uns et des autres par rapport à la tenue des élections. Mais il s’est empressé de dire que si le débat actuel en Côte d’Ivoire porte sur la date des élections, c’est parce qu’au préalable il y a eu l’Apo. «Au point où rassurés que nous sommes, les Ivoiriens envisagent l’avenir avec plus de sérénité et que le débat se porte non pas sur la cessation des hostilités, mais sur la fixation de la date des élections, c’est un progrès», a-t-il lâché. Selon lui, l’Accord politique de Ouagadougou a conduit à de bons résultats. Notamment les audiences foraines ayant permis de sortir 700 000 citoyens de l’anonymat administratif et qui, peuvent désormais vaquer plus aisément à différentes occupations. Il a aussi fait remarquer que grâce à ce même accord, la Côte d’Ivoire a pu lancer l’opération d’identification des populations et du recensement électoral. «Il y a seulement quelques années, personne n’aurait imaginé qu’une telle opération serait possible même si son démarrage a suscité beaucoup de commentaires», a-t-il ajouté. C’est pour cela qu’il s’est réjoui que cette opération, lancée à Abidjan et à Bouaké, se déroule dans de bonnes conditions. Tout en reconnaissant qu’il y a eu beaucoup d’écrits, de discours et de propos sur «la fraude», il a noté que l’opération suit son cours normal. «Comme je le disais à certains amis, la fraude, nous sommes contre et nous allons la combattre», a-t-il martelé. Car, en tant qu’Etat, la Côte d’Ivoire doit prendre toutes les dispositions pour juguler la fraude. Fort de cela, il a lancé un appel à l’apaisement parce que les élections auront bel et bien lieu en Côte d’Ivoire «et nous allons y travailler». Pour les Forces nouvelles, a-t-il rappelé ; l’identification revêt d’une importance particulière parce qu’elles ont pris les armes pour exiger une bonne. Et cette importante revendication est en train de se réaliser. «Nous donnerons les cartes d’identité à ceux qui le désirent et qui en remplissent les conditions», a-t-il précisé. Soro Guillaume a également demandé aux Fn de s’impliquer davantage dans l’application du 4ème accord de Ouagadougou. En redémarrant rapidement le regroupement pour permettre que les 5.000 ex-combattants qui doivent intégrer la nouvelle armée, soient identifiés correctement. En recevant samedi à Bouaké, le ministre de la Défense, il a insisté pour que milices et groupes armés soient également démantelés, identifiés, désarmés et démobilisés pour permettre une meilleure sécurisation de l’ensemble du territoire. En outre, il a invité les com-zones à passer effectivement le pouvoir aux préfets comme le stipule le 4ème accord complémentaire. Il a suggéré que cela se fasse au cours d’une cérémonie qu’il supervisera lui-même. A ses hommes, il a demandé de faciliter la tâche aux magistrats qui ont été redéployés dans les zones centre, nord et ouest, en ne s’immisçant pas dans leur travail. Cet atelier s’est déroulé en présence de l’ensemble des com-zones, sauf Touré Hervé dit Vétcho et Chérif Ousmane qui sont permissionnaires. Concernant le dernier cité, il a signifié qu’il a été très malade. A présent, il est convalescent et se repose à Ouagadougou.

Adjé Jean-Alexis
Correspondant régional