Zoom sur tempo - (Vingt ans de succès, plus de 104O émissions et plus de 2000 heures de réalisation)

Il y a vingt ans, dans les coulisses du studio B de la télévision ivoirienne, George Wenceslas Aboké, soutien emblématique de la musique urbaine Zouglou, faisait figure de sauveur.
Pour redonner des couleurs aux programmes du week-end, du petit écran. Les dirigeants de l’époque avaient cru en lui pour concocter, une émission destinée à relever le niveau de la musique ivoirienne. Avec brio, Aboké a gagné le pari en faisant de «Tempo » un rendez- vous culturel, favorablement accueilli par le public. « Aboké a apporté quelque chose de très précieux à notre patrimoine culturel, la revalorisation de la musique ivoirienne à travers son émission Tempo. Il a décomplexé nos artistes et les mélomanes, de sorte à tourner dos aux sons venus de l’Afrique centrale », reconnaît Mme Yapo Glawdys, cadre de banque à Abidjan.
Aujourd’hui, George Aboké est parti de la télé, vers de nouvelles aventures politiques, il est conseiller spécial du Président de la République, chargé des reformes en matière de communication. Mais l’émission est restée. Et son engouement s’est même amplifié avec le benjamin des animateurs, Didier Bléou. Faisant de Tempo une référence dans la sous région. Souventes fois imitées, mais toujours avec une longueur d’avance.
Car, Tempo, c’est avant tout, Vingt ans de succès, plus1040 émissions, plus de 2000 heures de réalisations, une dizaine d’animateurs dont quatre ou trois titulaires, (Aboké, un peu de Yo Claude, Touré Aboubacar et Didier Bléou), ainsi que trois réalisateurs successifs, Koné Siriki Sil, Jacques Zadi, Bissouma Emmanuel et quelques suppléants.
Après des débuts laborieux, le temps de marquer son territoire, et des ajustements consécutifs aux différents animateurs et réalisateurs, « Tempo » est devenue l’émission chouchou des téléspectateurs qui, dernièrement, ont suivi avec bonheur le Spécial Vingt ans. « C’était bien. L’émission anniversaire a fait un voyage dans le temps, pour ressortir la richesse de notre culture », note Mlle Gisèle Koffi, élève à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et fidèle admiratrice de Didier Bléou.
En tout cas, ce moment a permis aux uns et aux autres, de mesurer le chemin parcouru, à travers un tableau donnant le vaste éventail de la musique ivoirienne. Du Zouglou au Coupé Décalé, en passant par le Ziguéhi, le Lékiné et autres sensibilités musicales de notre terroir.Avec une reconnaissance méritée à l’endroit de nos pionniers qui ont écrit les premières notes de la musique ivoirienne. Amédée Pierre, Aspro Bernard, Mamadou Doumbia, Ernesto Djédjé, François Lougah, Anoma Brou Félix, les sœurs Comoé et autres.... faisant de la musique ivoirienne, un repère culturel en Afrique et ailleurs dans le monde.
Un repère qui deviendra une référence, si et seulement si la nouvelle génération se donne les moyens, avec l’appui des pouvoirs publics, d’une vision beaucoup plus professionnelle de la chose musicale. A la dimension des Alpha Blondy, Meiway.ect
Désiré D. Dodowara