Les pressions des fournisseurs de l`Etat sont en voie d`atteindre leurs objectifs. A l`issue du face-à-face hier lundi avec les autorités financières, ils ont obtenu la promesse ferme du ministre de l`Economie et des Finances de commencer à apurer les arriérés à partir d`aujourd`hui. La totalité de ces créances s`élève à plus de 243 milliards fcfa. Si bonne soit-elle, les fournisseurs devraient accueillir la nouvelle avec moins de triomphalisme d`autant qu`il ne s`agira pas de solder ici et maintenant l`intégralité des dettes comme la plupart d`entre eux l`espéraient. Bien plus, la priorité sera accordée aux baux administratifs, aux établissements éducatifs privés etc… Le ministre Charles Koffi Diby a tout de même assuré que tout le monde sera payé dans les limites des possibilités de l`Etat. Quoi qu`il en soit, promet-il, pour les fournisseurs, 2009 sera meilleure que 2008 grâce notamment au réchauffement des relations avec les partenaires multilatéraux. L`année dernière, en effet, les obligations internes, le financement de la sortie de crise, le remboursement des arriérés à la Banque mondiale avaient fini par asphyxier l`Etat, érodant sa capacité de réaction face à la grogne des fournisseurs. Aujourd`hui, tous les arriérés extérieurs ont été payés. «Vous avez eu l`impression qu`on vous a ignorés. Ce n`était qu`une impression. 2009 sera consacrée uniquement à apurer les arriérés intérieurs», a assuré M. Diby, précisant qu`il y aura une mise en cohérence entre les possibilités de l`Etat et les engagements. En ce qui concerne la titrisation qui effarouche tant les fournisseurs, le ministre de l`Economie et des Finances fait remarquer que dans la situation actuelle de la trésorerie publique, l`Etat n`a pas d`autre alternative. «La titrisation est due à l`accumulation des arriérés. Le cash n`est pas disponible. Je voudrais vous faire savoir qu`avec la titrisation, vos taux d`intérêt se renchérissent chaque année. Bien plus, cette titrisation est assortie de possibilité de rachat de dettes», a souligné M. Diby, assurant que les opérations de paiement seront menées dans la plus grande transparence. Pour sa part, le président de la plateforme des fournisseurs de l`Etat, Bertin Oria, a plaidé pour une meilleure appréciation des difficultés de sa corporation. Il a surtout insisté que l`Etat accorde une sorte de monopole aux opérateurs locaux dans les attributions des marchés de gré à gré.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko
