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Politique Publié le jeudi 22 janvier 2009 | Le Patriote

Présentation de vœux au chef de l’Etat - Les contrevérités du chef de l’Etat

Le chef de l’Etat au cours de cette première journée de présentation des vœux à parlé. Mais plusieurs points de ses propos sont contestables. Le président Laurent Gbagbo prétend que s’il est encore au pouvoir, c’est grâce à la Constitution qui stipule que tant qu’il n’y a pas de nouvelles élections, il demeure président de la république. Et pour lui, cet état de fait est « non négociable, parce que constitutionnel ». Soit ! Dans ce cas que le chef nous dise où cela est inscrit explicitement dans la loi fondamentale. Si c’est le débat sur les articles 34 et 35, des éminents juristes ont déjà tranché. C’est une interprétation erronée des dispositions qui font plutôt allusion à un contexte où la campagne électorale ou les élections ont déjà commencé. Ce qui n’était pas le cas en 2005. On ne reviendra pas là-dessus. Le président Laurent Gbagbo sait lui-même que son maintien à la tête de la Côte d’Ivoire est dû aux différents arrangements politiques négociés après le vide constitutionnel survenu à partir d’octobre 2005. Des compromis politiques qui ont été d’ailleurs consacrés par les résolutions 1633 et 1721 de l’ONU et récemment par l’accord politique Ouagadougou adoubé par la communauté internationale et par toute la classe politique ivoirienne. Le reste n’est que contrevérité et déclaration de politicien. Le chef de l’Etat a également demandé de ne pas se précipiter dans l’organisation des élections de peur de voir ressurgir des troubles après les élections comme c’est le cas ailleurs. En fait, le Président Laurent Gbagbo en même temps qu’il prêche pour sa propre chapelle, trahit sa pensée profonde s’agissant du processus électoral que ses partisans font tout pour faire traîner en longueur par des blocages artificiels. Le chef de l’Etat, c’est désormais connu, n’est pas prêt. Il cherche donc à gagner du temps. C’est pourquoi, toute pression est la mal venue. Mais il oublie que la patience du peuple à des limites. Concernant, la lutte contre les détournements colossaux dans la filière café-cacao, pourquoi ce réveil tardif ? Le prétexte comme défense est trop léger. Gbagbo lui-même n’a-t-il pas encouragé par ses déclarations la gabegie dans ce secteur ? On se rappelle comme si c’était hier de cette réponse donnée aux journalistes au cours d’une interview accordée à la première chaîne de notre télévision le mercredi 17 octobre : « si l’argent est mal géré, ça ne regarde pas l’Etat et ce n’est pas l’argent de l’Etat qui est dilapidé. Nous, nous retirons, nous l’Etat, notre impôt (…) Aujourd’hui, avec la réforme que nous avons faite, nous prenons et le reste regarde ceux qui gèrent la filière », avait-il déclaré. Ou encore cette phrase assassine parlant de la corruption de ses proches. « Et puis après ? De toutes les façons, ce n’est pas la première fois qu’on vole dans ce pays. Avant nous, d’autres ont volé. Laissez-nous voler à notre tour », s’était-il défendu en substance. Il n’y a pas plus éloquente manière que ces propos comme licence ou invite à la fraude. Donc le président Laurent Gbagbo est aussi comptable de cette situation que les concernés. C’est pourquoi, il faut avoir le courage de relever qu’il est mal placé pour engager ce combat contre la corruption et l’assainissement des finances publiques. S’agissant des recettes issues du pétrole, pourquoi c’est huit ans après qu’on décide de les inscrire au budget. Pendant ces huit dernières années, qu’a-t-on fait des centaines de milliards gagnés dans le secteur et qui n’ont pas été pris en compte par les budgets précédents ? Les Ivoiriens ont besoin de savoir où est passé leur argent. Car comme le Président Laurent Gbagbo l’a dit hier, « l’argent que nous extrayons du sous-sol, c’est l’argent du peuple ». En ce qui concerne le déséquilibre et le désordre observés au niveau de la Justice, la faute n’incombe à personne d’autre qu’au chef suprême de la magistrature. Qui a été le premier à utiliser la justice comme arme pour écarter ses adversaires politiques de la compétition présidentielle en 2000 ? Qui a donné injonction à la justice de rejeter la candidature du docteur Alassane Dramane Ouattara aux élections législatives en décembre 2000 ? Qui a été le premier a nommé un procureur de la République qui rend compte directement au chef de l’Etat et cela sans demandé l’avis de la chancellerie comme cela est le cas en la matière ? Il ne faut donc pas s’étonner que la Justice soit dans cet état si celui qui est censé être son chef suprême foule aux pieds les valeurs d’équité et probité qui doivent la caractériser. Ce sont ces contrevérités que nous avons voulu relever dans le discours prononcé par le chef de l’Etat. Pour le reste, le débat reste ouvert.
Jean-Claude Coulibaly
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