Le redéploiement de l’administration fiscale, notamment les douanes, est prévu pour être effectif au nord, le 2 février.
Aussi curieux que cela puisse paraître, en zone centre nord ouest, les commerçants et autres hommes d’affaires affirment qu’ils paient déjà la douane quand on leur parle de l’arrivée très prochaine de cette administration fiscale. En fait, il y a là-bas deux groupes de commerçants. Ceux dont les marchandises arrivent d’Abidjan et ceux qui les importent par le port de Lomé. Les premiers sont constitués exclusivement de commerçants libanais et marocains. Et les seconds sont des Ivoiriens et autres ressortissants des pays Cedeao. S’il paraît tout à fait normal que les premiers soutiennent qu’ils vendent des marchandises dédouanées, on est plutôt surpris d’entendre les seconds dire que leurs marchandises sont aussi dédouanées. Salif Ouattara, vendeur de motos à Korhogo, est même étonné que l’on pose un problème de douane : «Je ne sais pas à quoi nous devons nous attendre concernant le retour de la douane qu’on nous annonce. Mais ce que je sais, c’est qu’aucune moto n’entre sur le marché ici sans être dédouanée. A la frontière de Ouangolo, les importateurs d’engins procèdent au dédouanement des camions pleins de marchandises. Vraiment, nous attendons de voir ce qu’on nous annonce».
Pour ce commerçant, il est clair que la douane existe déjà. «Je n’ai pas envie de me faire du mauvais sang pour rien. Quelle que soit la douane qui sera là, nous paierons. Puisque nous payons déjà», dit-il.
Pendant que Salif parle, un homme, la quarantaine qui contemple depuis une dizaine de minutes les motos de Salif, s’invite à l’entretien. Il se présente comme grossiste de tissus à Korhogo. Bakayoko Mamadou (c’est son nom) soutient aussi mordicus qu’il vend des marchandises dédouanées. «Il est vrai que les balles de tissus que nous vendons arrivent de Lomé. Mais ne croyez pas que les importateurs ne paient rien à la frontière (Ouangolo). Allez voir là-bas, vous comprendrez».
A l’instar de Ouattara Seydou et Bakayoko Mamadou, nombre de commerçants dans les villes du nord disent être prêts à se soumettre au paiement de la douane comme ils le font déjà.
Si les vendeurs donnent une impression de sérénité, cela ne semble pas le cas des détenteurs d’engins motorisés. Nombre d’entre eux se demandent quel taux on va leur appliquer. «Vous comprenez que si on vient demander aux gens de payer des montants importants, ils seront nombreux à ne pas être capables de régulariser leur situation», se préoccupe Kpindotchin Thio, instituteur à Korhogo. Il espère que les autorités opteront pour l’idée du forfait dont tout le monde parle depuis quelque temps. «C’est la meilleure des choses à faire, si l’on ne veut pas créer un mécontentement général», renchérit Traoré Yao, photographe à Katiola. Ce dernier note que les propriétaires de motos et mobylettes sont bien disposés à payer. Mais la seule chose qu’ils redoutent, c’est le taux. Ceux qui attendent avec impatience le retour de l’administration douanière dans le nord du pays sont bien les commerçants Libanais et Marocains. Victimes d’une certaine concurrence déloyale de la part des marchandises qui déferlent essentiellement du port de Lomé, ils voient en l’arrivée de la douane le levier qui viendra équilibrer quelque peu les choses. «Nous savons que si les douaniers reviennent, cela va diminuer l’ampleur de la contrebande». Mme Effia, commerçante d’origine marocaine, au marché de Korhogo, ne fait pas ce calcul. «Nous vendons des marchandises en provenance d’Abidjan. Elles n’ont donc rien à voir avec celles en provenance de Lomé. Les acheteurs peuvent en apprécier la qualité».
Alakagni Hala
Envoyé spécial en zone CNO
Aussi curieux que cela puisse paraître, en zone centre nord ouest, les commerçants et autres hommes d’affaires affirment qu’ils paient déjà la douane quand on leur parle de l’arrivée très prochaine de cette administration fiscale. En fait, il y a là-bas deux groupes de commerçants. Ceux dont les marchandises arrivent d’Abidjan et ceux qui les importent par le port de Lomé. Les premiers sont constitués exclusivement de commerçants libanais et marocains. Et les seconds sont des Ivoiriens et autres ressortissants des pays Cedeao. S’il paraît tout à fait normal que les premiers soutiennent qu’ils vendent des marchandises dédouanées, on est plutôt surpris d’entendre les seconds dire que leurs marchandises sont aussi dédouanées. Salif Ouattara, vendeur de motos à Korhogo, est même étonné que l’on pose un problème de douane : «Je ne sais pas à quoi nous devons nous attendre concernant le retour de la douane qu’on nous annonce. Mais ce que je sais, c’est qu’aucune moto n’entre sur le marché ici sans être dédouanée. A la frontière de Ouangolo, les importateurs d’engins procèdent au dédouanement des camions pleins de marchandises. Vraiment, nous attendons de voir ce qu’on nous annonce».
Pour ce commerçant, il est clair que la douane existe déjà. «Je n’ai pas envie de me faire du mauvais sang pour rien. Quelle que soit la douane qui sera là, nous paierons. Puisque nous payons déjà», dit-il.
Pendant que Salif parle, un homme, la quarantaine qui contemple depuis une dizaine de minutes les motos de Salif, s’invite à l’entretien. Il se présente comme grossiste de tissus à Korhogo. Bakayoko Mamadou (c’est son nom) soutient aussi mordicus qu’il vend des marchandises dédouanées. «Il est vrai que les balles de tissus que nous vendons arrivent de Lomé. Mais ne croyez pas que les importateurs ne paient rien à la frontière (Ouangolo). Allez voir là-bas, vous comprendrez».
A l’instar de Ouattara Seydou et Bakayoko Mamadou, nombre de commerçants dans les villes du nord disent être prêts à se soumettre au paiement de la douane comme ils le font déjà.
Si les vendeurs donnent une impression de sérénité, cela ne semble pas le cas des détenteurs d’engins motorisés. Nombre d’entre eux se demandent quel taux on va leur appliquer. «Vous comprenez que si on vient demander aux gens de payer des montants importants, ils seront nombreux à ne pas être capables de régulariser leur situation», se préoccupe Kpindotchin Thio, instituteur à Korhogo. Il espère que les autorités opteront pour l’idée du forfait dont tout le monde parle depuis quelque temps. «C’est la meilleure des choses à faire, si l’on ne veut pas créer un mécontentement général», renchérit Traoré Yao, photographe à Katiola. Ce dernier note que les propriétaires de motos et mobylettes sont bien disposés à payer. Mais la seule chose qu’ils redoutent, c’est le taux. Ceux qui attendent avec impatience le retour de l’administration douanière dans le nord du pays sont bien les commerçants Libanais et Marocains. Victimes d’une certaine concurrence déloyale de la part des marchandises qui déferlent essentiellement du port de Lomé, ils voient en l’arrivée de la douane le levier qui viendra équilibrer quelque peu les choses. «Nous savons que si les douaniers reviennent, cela va diminuer l’ampleur de la contrebande». Mme Effia, commerçante d’origine marocaine, au marché de Korhogo, ne fait pas ce calcul. «Nous vendons des marchandises en provenance d’Abidjan. Elles n’ont donc rien à voir avec celles en provenance de Lomé. Les acheteurs peuvent en apprécier la qualité».
Alakagni Hala
Envoyé spécial en zone CNO