Débat sur l`endettement et la souveraineté des pays/ Pr Ouraga Obou : “Il faut auditer la dette des pays surendettés”

Quel rapport peut-on établir entre la dette et la souveraineté d`un pays ? Telle est la problématique qu`a tenté de résoudre le Pr Ouraga Obou. C`était jeudi dernier à la salle de conférence du Conseil Economique et Social. A l`occasion de la conférence publique organisée par l`Académie des Sciences, des Arts, des Cultures et des Diasporas africaines (ASCAD). Devant un public essentiellement composé d`éminentes personnalités du monde universitaire et d`étudiants, le conférencier a définit les notions de dette et de souveraineté. En ressortant la relation ambiguë entre les deux notions. Si la dette est synonyme d`obligation du débiteur envers le créancier, elle permet aux pays d`assurer le développement.
Le hic, dira l`ancien Doyen de l`UFR des Sciences juridiques, c`est que lorsque qu`elle dépasse la proportionnelle, elle affecte la souveraineté de l`Etat. Le conférencier indiquera que c`est justement dans une telle situation que se trouve la plupart des pays africains. Surendettés, les pays africains compromettent leur souveraineté tant au niveau interne qu`externe. D`où les états de ces pays sont exposés au désordre social et subissent le diktat de leurs créanciers qui trouvent des mécanismes tels l`ajustement structurel, le rééchelonnement des dettes pour mieux assujettir leurs débiteurs. Pour recouvrer leur souveraineté, le Pr Ouraga Obou recommande aux pays surendettés d`abord et avant tout un examen de leur dette afin de ressortir la dette à caractère soit illégal, soit illégitime dans le payement des dettes. Car pour le conférencier, la mauvaise gouvernance et l`investissement dans des secteurs improductifs sont les principales raisons du surendettement des pays. Il faut donc auditer la dette afin de mener des procédures réquisitoires contre ceux qui ont endetté de façon illégale et illégitime leur pays. Des échanges entre le public et le conférencier ont suivi l`exposé.
De Bouaffo