La cadence n`est certes pas nouvelle mais elle se fait de plus en plus retentissante. Plus aucun centime ne sortira des trésors sans qu`on n`ait à justifier son utilisation, plus une goutte de sueur du travailleur sans que celui-ci ne sache ce pour quoi il se dépense tant.
La rhétorique est plus que jamais partagée au sommet de l`Etat ivoirien. Certaines actions d`envergure se multiplient, avec des fortunes dont l`opinion nationale attend encore les retombées, d`autres ont commencé à produire leurs effets. Ce ne sont pas les dirigeants de la filière café-cacao incarcérés pour malversations diverses depuis le lancement de l`opération ``main propre``, qui trouveront à redire. " A ceux qui croyaient que nous n`étions pas capables de réaction par rapport à la mauvaise gestion des finances publiques, nous avions répondu que nous étions en guerre. On ne fait pas deux guerres en même temps. Maintenant que nous avons fini la guerre des armes, nous allons mener la guerre contre la mauvaise gestion. Pour le moment, c`est dans la filière café-cacao. Mais ce n`est pas le seul secteur. Nous sommes en train d`instruire les dossiers sur d`autres secteurs."
Cette persistance du Président Laurent Gbagbo devrait être bien perçue et permettre à certains ``détourneurs`` de comprendre que la situation n`est plus aux discours creux. On nettoie les écuries d`Augias. Le sommet de l`Etat en a décidé ainsi. Commencer par la filière café-cacao, est synonyme de prendre le taureau par les cornes. Trop de bruits dans ce secteur avait fini par attirer l`attention des partenaires au développement sur certaines indélicatesses qu`il ne faut jamais commettre quand on est un pays en crise qui appelle à l`aide. Les autres compartiments des ressources ivoiriennes verront ainsi la loupe de la bonne gouvernance s`inviter dans leurs caisses. Le secteur des mines et de l`énergie plat préféré de l`opposition ivoirienne dont la presse qui lui est proche s`abreuve des moindres bulletins étrangers d`information, ne sera pas épargné, selon la promesse du Président Gbagbo. De grands pas qui s`annoncent dans une perspective globale qui invite surtout les concitoyens à changer de reflexe.
A la présidence de la République on se prépare déjà à s`y habituer. Les délégations du Président Gbagbo connaissent depuis un moment, une certaine cure. On ne voyage plus dans l`avion présidentiel au frais de la présidence de la République parce qu`on est proche du chef de l`Etat. Il faut justifier sa sortie appuyée d`un ordre de mission estampillé du sceau du Chef. Cette mesure initiée par le locataire du Palais du Plateau s`exécute, pourtant, sans bruit dans la périphérie du Patron. Sans qu`elle ne soit sans impact sur le fameux budget de souveraineté dont parle tant l`opposition. Si celle-ci attendait de se réjouir que le Président Gbagbo se dépouille complètement de cette bourse de souveraineté, elle se fourre le doigt dans l`œil. Cependant, cela ne veut nullement supposer que Laurent Gbagbo mène une vie de radin. Loin s`en faut, cet émolument lui sert de sauver des situations inattendues comme, à l`occasion des sinistres, des cas sociaux, des cas de rapatriements médicalisés etc. de bon nombre de ses concitoyens sans moyens. Si un chef d`Etat ne peut être appelé à justifier le budget de souveraineté que mettent les Institutions à sa disposition, les actes du chef de l`Etat ivoirien se justifient d`eux-mêmes. Les méthodes de gestion au sommet de l`Etat peuvent paraître, pour ainsi dire distinctes, mais toutes résultent d`une seule et même volonté. Le chef du gouvernement l`a si bien compris qu`il ne veut paraître pour le plus grand dépensier de la République. Un violent coup de serpillière que celui que vient de donner le Premier ministre Guillaume Soro aux mauvaises habitudes qui ont eu cours à la Primature depuis la gestion de Seydou Diarra à celle de Charles Konan Banny. Finie donc l`époque où les séminaires s`initiaient à un rythme effréné avec des budgets à couper le souffle. En effet, le chef du gouvernement vient d`ordonner " une gestion transparente " à toutes les structures en charge du processus de sortie de crise. La note circulaire n° 57 rendue publique en début de semaine les oblige désormais à ne pas confondre les fonds de l`Etat et la caisse familiale. Cette décision concerne les responsables de structures et de projets chargés des programmes de sortie de crise. Selon la lettre et l`esprit qui sous-tendent le mot d`ordre du Premier ministre, plus aucun sou ne sortira des caisses sans sa validation et celle du ministre de l`Economie et des Finances qui en dégagent l`objectif, l`opportunité et la faisabilité. La procédure ``spéciale`` s`insère dans un circuit susceptible de décourager tout détourneur potentiel. Ainsi, une structure donnée exprime son besoin financier, le PM valide et le Mef approvisionne en fonds ladite structure qui à son tour retourne l`ascenseur au cabinet du Premier ministre pour l`en tenir informé. L`objet du justificatif de la dépense est formulé en double dont une copie est acheminée à Guillaume Soro. Depuis, l`on assiste à un effet domino au sein même du gouvernement ivoirien. Il faut mettre tout le monde en confiance à commencer par les partenaires au développement dont le souci majeur demeure à ce jour, la destination des fonds qu`ils mettent à la disposition de l`Etat ivoirien. Ouvrant hier, à la rotonde de la Caistab, la cérémonie de lancement du Don de Gouvernance et de Développement institutionnel (Ddgi) en présence du Directeur des Opérations de la Banque mondiale, le ministre de l`Economie et des Finances n`a pas failli à rappeler l`imminence d`une bonne gestion dans un Etat qui amorce un Pib de 2,9%. Depuis la reprise de la coopération entre la Côte d`Ivoire et la communauté des bailleurs de fonds, la BM a réactivé l`ancien portefeuille de projets existant à 29,1 millions de dollars, il s`agit de Projet national de gestion des terroirs et d`équipement rural (Pngter) ; le Programme d`ajustement et d`investissement du secteur du transport (Ci-past) : 26,5 millions de dollars ; le Projet d`appui au secteur éducation/formation (Pasef) : 55,9 millions et le Projet centre d`éducation à distance (Ced-ci). Ce volume de fonds auquel s`ajoutent les trois nouveaux dons approuvés le 12 juin 2008, par le Conseil d`administration de la Banque mondiale : Projet d`urgence d`infrastructure urbaines (Puiur, 94 millions de dollars) ; le Projet d`urgence multisectoriel de lutte contre le Vih-Sida (Pumlvs, 20 millions de dollars) et le tout dernier qui a été l`objet d`une cérémonie, hier : Don de gouvernance et de développement institutionnel (Dgdi, 13 millions de dollars), méritent un certain nombre de précautions. Une rigueur dans leur gestion. La bonne gouvernance serait un vain mot si elle n`est pas suivie de stratégies, de méthodes et surtout d`hommes intègres. C`est cette mission que le gouvernement confie au ministre Charles Diby Koffi et son panel d`experts Ivoiriens en la matière. C`est l`argent qui appelle l`argent, le bruit lui, le chasse.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
La rhétorique est plus que jamais partagée au sommet de l`Etat ivoirien. Certaines actions d`envergure se multiplient, avec des fortunes dont l`opinion nationale attend encore les retombées, d`autres ont commencé à produire leurs effets. Ce ne sont pas les dirigeants de la filière café-cacao incarcérés pour malversations diverses depuis le lancement de l`opération ``main propre``, qui trouveront à redire. " A ceux qui croyaient que nous n`étions pas capables de réaction par rapport à la mauvaise gestion des finances publiques, nous avions répondu que nous étions en guerre. On ne fait pas deux guerres en même temps. Maintenant que nous avons fini la guerre des armes, nous allons mener la guerre contre la mauvaise gestion. Pour le moment, c`est dans la filière café-cacao. Mais ce n`est pas le seul secteur. Nous sommes en train d`instruire les dossiers sur d`autres secteurs."
Cette persistance du Président Laurent Gbagbo devrait être bien perçue et permettre à certains ``détourneurs`` de comprendre que la situation n`est plus aux discours creux. On nettoie les écuries d`Augias. Le sommet de l`Etat en a décidé ainsi. Commencer par la filière café-cacao, est synonyme de prendre le taureau par les cornes. Trop de bruits dans ce secteur avait fini par attirer l`attention des partenaires au développement sur certaines indélicatesses qu`il ne faut jamais commettre quand on est un pays en crise qui appelle à l`aide. Les autres compartiments des ressources ivoiriennes verront ainsi la loupe de la bonne gouvernance s`inviter dans leurs caisses. Le secteur des mines et de l`énergie plat préféré de l`opposition ivoirienne dont la presse qui lui est proche s`abreuve des moindres bulletins étrangers d`information, ne sera pas épargné, selon la promesse du Président Gbagbo. De grands pas qui s`annoncent dans une perspective globale qui invite surtout les concitoyens à changer de reflexe.
A la présidence de la République on se prépare déjà à s`y habituer. Les délégations du Président Gbagbo connaissent depuis un moment, une certaine cure. On ne voyage plus dans l`avion présidentiel au frais de la présidence de la République parce qu`on est proche du chef de l`Etat. Il faut justifier sa sortie appuyée d`un ordre de mission estampillé du sceau du Chef. Cette mesure initiée par le locataire du Palais du Plateau s`exécute, pourtant, sans bruit dans la périphérie du Patron. Sans qu`elle ne soit sans impact sur le fameux budget de souveraineté dont parle tant l`opposition. Si celle-ci attendait de se réjouir que le Président Gbagbo se dépouille complètement de cette bourse de souveraineté, elle se fourre le doigt dans l`œil. Cependant, cela ne veut nullement supposer que Laurent Gbagbo mène une vie de radin. Loin s`en faut, cet émolument lui sert de sauver des situations inattendues comme, à l`occasion des sinistres, des cas sociaux, des cas de rapatriements médicalisés etc. de bon nombre de ses concitoyens sans moyens. Si un chef d`Etat ne peut être appelé à justifier le budget de souveraineté que mettent les Institutions à sa disposition, les actes du chef de l`Etat ivoirien se justifient d`eux-mêmes. Les méthodes de gestion au sommet de l`Etat peuvent paraître, pour ainsi dire distinctes, mais toutes résultent d`une seule et même volonté. Le chef du gouvernement l`a si bien compris qu`il ne veut paraître pour le plus grand dépensier de la République. Un violent coup de serpillière que celui que vient de donner le Premier ministre Guillaume Soro aux mauvaises habitudes qui ont eu cours à la Primature depuis la gestion de Seydou Diarra à celle de Charles Konan Banny. Finie donc l`époque où les séminaires s`initiaient à un rythme effréné avec des budgets à couper le souffle. En effet, le chef du gouvernement vient d`ordonner " une gestion transparente " à toutes les structures en charge du processus de sortie de crise. La note circulaire n° 57 rendue publique en début de semaine les oblige désormais à ne pas confondre les fonds de l`Etat et la caisse familiale. Cette décision concerne les responsables de structures et de projets chargés des programmes de sortie de crise. Selon la lettre et l`esprit qui sous-tendent le mot d`ordre du Premier ministre, plus aucun sou ne sortira des caisses sans sa validation et celle du ministre de l`Economie et des Finances qui en dégagent l`objectif, l`opportunité et la faisabilité. La procédure ``spéciale`` s`insère dans un circuit susceptible de décourager tout détourneur potentiel. Ainsi, une structure donnée exprime son besoin financier, le PM valide et le Mef approvisionne en fonds ladite structure qui à son tour retourne l`ascenseur au cabinet du Premier ministre pour l`en tenir informé. L`objet du justificatif de la dépense est formulé en double dont une copie est acheminée à Guillaume Soro. Depuis, l`on assiste à un effet domino au sein même du gouvernement ivoirien. Il faut mettre tout le monde en confiance à commencer par les partenaires au développement dont le souci majeur demeure à ce jour, la destination des fonds qu`ils mettent à la disposition de l`Etat ivoirien. Ouvrant hier, à la rotonde de la Caistab, la cérémonie de lancement du Don de Gouvernance et de Développement institutionnel (Ddgi) en présence du Directeur des Opérations de la Banque mondiale, le ministre de l`Economie et des Finances n`a pas failli à rappeler l`imminence d`une bonne gestion dans un Etat qui amorce un Pib de 2,9%. Depuis la reprise de la coopération entre la Côte d`Ivoire et la communauté des bailleurs de fonds, la BM a réactivé l`ancien portefeuille de projets existant à 29,1 millions de dollars, il s`agit de Projet national de gestion des terroirs et d`équipement rural (Pngter) ; le Programme d`ajustement et d`investissement du secteur du transport (Ci-past) : 26,5 millions de dollars ; le Projet d`appui au secteur éducation/formation (Pasef) : 55,9 millions et le Projet centre d`éducation à distance (Ced-ci). Ce volume de fonds auquel s`ajoutent les trois nouveaux dons approuvés le 12 juin 2008, par le Conseil d`administration de la Banque mondiale : Projet d`urgence d`infrastructure urbaines (Puiur, 94 millions de dollars) ; le Projet d`urgence multisectoriel de lutte contre le Vih-Sida (Pumlvs, 20 millions de dollars) et le tout dernier qui a été l`objet d`une cérémonie, hier : Don de gouvernance et de développement institutionnel (Dgdi, 13 millions de dollars), méritent un certain nombre de précautions. Une rigueur dans leur gestion. La bonne gouvernance serait un vain mot si elle n`est pas suivie de stratégies, de méthodes et surtout d`hommes intègres. C`est cette mission que le gouvernement confie au ministre Charles Diby Koffi et son panel d`experts Ivoiriens en la matière. C`est l`argent qui appelle l`argent, le bruit lui, le chasse.
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr