Un onzième lac … au cœur de la capitale politique et administrative ? En tout cas, tout porte à le croire, au regard du décor livré aux visiteurs, à la hauteur de la brigade de gendarmerie. Découverte. En provenance de l’hôtel Président, nous mettons le cap, en compagnie d’un visiteur, sur le marché central, sis au quartier Habitat. Ce dernier est émerveillé par les immeubles et autres édifices qui longent la voie. Entre autres, la Sgbci, l’immeuble Zaher, la Bicici, le centre commercial Mofaitai, etc. Sans oublier le blanc dominant des taxis qui animent la chaussée. Mon ami admire la largeur de l’artère et commente le génie architectural de Félix Houphouet Boigny, bâtisseur de la ville. A la hauteur des locaux de la Cie, notre conversation est interrompue par une scène insolite. Un malade mental, venant en sens inverse et faisant fi des autres usagers, traverse la chaussée et se dirige vers l’entrée de la brigade de gendarmerie située en face de La Poste. A peine a-t-il traversé la voie que le fou se met à courir le long de la grande clôture, puis s’arrête brusquement. Près d’un « point d’eau » qui tire sa source de… la clôture. Sans la moindre hésitation, celui-ci plonge sa bouche dans une ouverture dans le mur pour étancher sa soif. Etonnés, nous nous approchons pour voir cette source. Mais qu’elle ne fut notre surprise de constater que l’eau provient des fosses septiques des locataires des lieux. C’est que la mini station installée à l’intérieur pour traiter cette eau et la faire évacuer par une canalisation souterraine ne fonctionne plus. Ainsi, ne pouvant plus contenir dans les réservoirs, cette eau puante se répand sur la chaussée, à travers un trou fait dans la clôture. Si bien que celle-ci, stagnant sur l’artère principale, est en passe de devenir un lac. Le onzième. Avec la menace de maladies dont la fièvre typhoïde qu’elle fait planer sur la population. Une image qui contraste avec l’allure que l’on veut donner à la ville.
Koffi Kouamé
Correspondant régional
Koffi Kouamé
Correspondant régional