La grogne monte à Côte d’Ivoire Télécom. Les travailleurs réunis au sein du Synapostel-CI ont adressé deux courriers incisifs au DG de Côte d’Ivoire Télécom et au PDG de France Télécom dans lesquels ils dénoncent l’injustice, l’apartheid salarial et la concession du secteur.
Le Syndicat national des secteurs des postes et des télécommunications de la Côte d’Ivoire (Synapostel-CI) a adressé, le 20 janvier 2009, un mémorandum au PDG de France Télécom, structure qui détient, depuis le 3 février 1997, 51 % des parts dans Côte d’Ivoire Télécom par le biais de France Câble Radio. L’Etat de Côte d’Ivoire ayant 49% des parts dont 2% détenus par le personnel de Côte d’Ivoire Télécom. Dans ce courrier, après avoir dressé un long exposé des “injustices que vivent le personnel”, le Synapostel-CI a fait des propositions en quinze points. Des propositions que le personnel voudrait voir rapidement examinées par la direction de France Télécom. Dans le cas contraire, menace le Synapostel-CI, la situation sociale pourrait se détériorer davantage.
“Monsieur le PDG, doit-on continuer d’entretenir une telle atmosphère de frustration et de démotivation au sein des salariés de vos filiales ? Il est aujourd’hui difficile et peu probable de définir à un salarié de Côte d’Ivoire Télécom et même Orange, un plan de carrière cohérent, décrivant son évolution, grades et postes confondus ! Monsieur le PDG, il faut discuter sans délai d’une réforme sociale (…) pour aboutir à une vraie harmonisation d’un outil de gestion des ressources qui soit commun aux deux entités (Côte d’Ivoire Télécom et Orange)”, précise le Synapostel-CI dans son courrier. Avant d’énumérer les quinze points de propositions : 1- en considérant les évolutions technologiques d’une part et la vision stratégique des actionnaires d’autre part, une révision totale de la convention de concession et de coopération s’impose quelles que soient les conclusions de l’audit de Côte d’Ivoire Télécom. 2-Vu que l’actionnaire ivoirien est resté loin de la gestion de l’entreprise et pour éviter à l’avenir tout blocage dans la mise en œuvre des stratégies de développement de Côte d’Ivoire Télécom, nous proposons que sur la base du principe qui consiste à protéger les intérêts de l’actionnaire le plus faible, soit accordé à l’actionnaire ivoirien, le bénéfice de désigner le Directeur général de Côte d’Ivoire Télécom ; charge au Directeur général d’exercer le droit de contrôle qui a fait défaut dans l’exécution du cahier des charges de l’ancienne convention. 3- Pour permettre au personnel de donner son avis au cours des réflexions sur les stratégies de développement de l’entreprise et pour une question d’équité et de transparence, proposons l’entrée du personnel au Conseil d’administration. 4- L’entrée, sans délai, en bourse de Côte d’Ivoire Télécom. 5- Augmentation du salaire de base de 100%. 6- Augmentation des primes : prime de logement (de 150.000 fcfa à 80.000fcfa pour les cadres ; de 60.000 fcfa à 35.000 fcfa pour les agents de maîtrise et les employés) ; prime de représentation : plus de 100.000 fcfa pour tous les cadres. 7- La régularisation systématique des litiges issus du dernier pesage. 8- La part variable doit être calculée sur le salaire total brut comme OCI et non sur le salaire de base. 9- Une prime de synergie fixée à 400.000 fcfa après consolidation des comptes à tout le personnel. 10- Au plus tard à la fin juin 2009, démarrage effectif des travaux de construction des logements du personnel. 11- Quota téléphonique à vie pour le Personnel. Maintien du montant des quotas existant pour les cadres. Agents de maîtrise : 900.000fcfa et employés : 600.000fcfa. 12- Effectivité du car plan aux directeurs, chefs de département et aux chefs de service dont la position de travail exige un véhicule. 13- Les départs volontaires comme seule voie de sortie de l’entreprise en dehors du licenciement pour faute lourde, de la démission et de la retraite. 14- Organisation de la cérémonie de décorations de tous les salariés éligibles aux différentes distinctions cette année 2009 et renouvelable chaque cinq (5) ans. 15- Priorité de recrutement aux enfants des salariés ayant les profils recherchés.
Tout en reconnaissant que dans sa vision stratégique de l’opérateur intégré (Côte d’Ivoire Télécom et Orange Côte d’Ivoire), France Télécom a fait des efforts notables au plan technique en Côte d’Ivoire, investissant dans les machines et autres équipements, le Synapostel-CI dénonce “le mépris” dont les travailleurs de Côte d’Ivoire Télécom sont victimes de la part du patronat. “Notre analyse nous donne d’affirmer que la politique de France Télécom, au plan managérial, malgré la signature des différents accords sous l’égide de l’UNI dont l’accord mondial sur les droits fondamentaux au sein du groupe France Télécom et des conventions de l’ONU ratifiées par France Télécom dont le Global Compact, votre politique managériale reste instable mais aussi scandaleuse et méprisante”, écrit le syndicat des agents. A preuve, soutient le Synapostel-CI, en onze (11) années de coopération avec France Télécom, Côte d’Ivoire Télécom a connu cinq (5) directeurs généraux avec un 6ème actuellement intérimaire, M. Daniel Fermine. Qui a remplacé, contre toute attente, M. Bruno Koné. L’unique DG d’origine ivoirienne que Côte d’Ivoire Télécom ait connu. Bruno Koné et son équipe ont présenté un résultat d’exercice positif. En dépit de cette embellie, France Télécom, actionnaire majoritaire de Côte d’Ivoire Télécom, l’a écarté au profit d’un nouveau DG, le Français Daniel Fermine. Aux dernières nouvelles, M. Koné a été rappelé au siège de France Télécom à Paris.
En plus de cette situation qu’il trouve paradoxale, le Synapostel-CI condamne “l’apartheid salarial” instauré entre Côte d’Ivoire Télécom et Orange Côte d’Ivoire par France Télécom. Par exemple, à Orange, les chefs de service ont une rémunération au dessus des chefs de département de Côte d’Ivoire Télécom, avec un véhicule de fonction de gamme supérieur. “En clair, dans une direction commune avec un chef de département Côte d’Ivoire Télécom, on trouve un collaborateur Orange mieux rémunéré (y compris véhicule) comparativement à son chef”, précise le Synapostel-CI.
Dans un courrier identique à celui du PDG de France Télécom adressé, le 20 janvier 2009, au DG de Côte d’Ivoire Télécom, le syndicat des agents expose le même constat et fait les recommandations similaires. Tout en mettant en garde la direction contre le trouble “de la paix sociale au sein de l’entreprise si les revendications ne trouvent pas un cadre responsable de discussion”. N’ayant pas pu avoir, vendredi dernier, par téléphone, M. Daniel Fermine, DG de Côte d’Ivoire Télécom, nous avons tenté de joindre le PCA de l’entreprise, l’ex-ministre ivoirien, Yaya Ouattara. “Le PCA ne pourra parler à la presse à propos de ce sujet qu’après la tenue du conseil d’administration, la semaine prochaine (cette semaine, ndlr)”, nous a confié un de ses assistants. En l’absence de M. Yaya Ouattara.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
Le Syndicat national des secteurs des postes et des télécommunications de la Côte d’Ivoire (Synapostel-CI) a adressé, le 20 janvier 2009, un mémorandum au PDG de France Télécom, structure qui détient, depuis le 3 février 1997, 51 % des parts dans Côte d’Ivoire Télécom par le biais de France Câble Radio. L’Etat de Côte d’Ivoire ayant 49% des parts dont 2% détenus par le personnel de Côte d’Ivoire Télécom. Dans ce courrier, après avoir dressé un long exposé des “injustices que vivent le personnel”, le Synapostel-CI a fait des propositions en quinze points. Des propositions que le personnel voudrait voir rapidement examinées par la direction de France Télécom. Dans le cas contraire, menace le Synapostel-CI, la situation sociale pourrait se détériorer davantage.
“Monsieur le PDG, doit-on continuer d’entretenir une telle atmosphère de frustration et de démotivation au sein des salariés de vos filiales ? Il est aujourd’hui difficile et peu probable de définir à un salarié de Côte d’Ivoire Télécom et même Orange, un plan de carrière cohérent, décrivant son évolution, grades et postes confondus ! Monsieur le PDG, il faut discuter sans délai d’une réforme sociale (…) pour aboutir à une vraie harmonisation d’un outil de gestion des ressources qui soit commun aux deux entités (Côte d’Ivoire Télécom et Orange)”, précise le Synapostel-CI dans son courrier. Avant d’énumérer les quinze points de propositions : 1- en considérant les évolutions technologiques d’une part et la vision stratégique des actionnaires d’autre part, une révision totale de la convention de concession et de coopération s’impose quelles que soient les conclusions de l’audit de Côte d’Ivoire Télécom. 2-Vu que l’actionnaire ivoirien est resté loin de la gestion de l’entreprise et pour éviter à l’avenir tout blocage dans la mise en œuvre des stratégies de développement de Côte d’Ivoire Télécom, nous proposons que sur la base du principe qui consiste à protéger les intérêts de l’actionnaire le plus faible, soit accordé à l’actionnaire ivoirien, le bénéfice de désigner le Directeur général de Côte d’Ivoire Télécom ; charge au Directeur général d’exercer le droit de contrôle qui a fait défaut dans l’exécution du cahier des charges de l’ancienne convention. 3- Pour permettre au personnel de donner son avis au cours des réflexions sur les stratégies de développement de l’entreprise et pour une question d’équité et de transparence, proposons l’entrée du personnel au Conseil d’administration. 4- L’entrée, sans délai, en bourse de Côte d’Ivoire Télécom. 5- Augmentation du salaire de base de 100%. 6- Augmentation des primes : prime de logement (de 150.000 fcfa à 80.000fcfa pour les cadres ; de 60.000 fcfa à 35.000 fcfa pour les agents de maîtrise et les employés) ; prime de représentation : plus de 100.000 fcfa pour tous les cadres. 7- La régularisation systématique des litiges issus du dernier pesage. 8- La part variable doit être calculée sur le salaire total brut comme OCI et non sur le salaire de base. 9- Une prime de synergie fixée à 400.000 fcfa après consolidation des comptes à tout le personnel. 10- Au plus tard à la fin juin 2009, démarrage effectif des travaux de construction des logements du personnel. 11- Quota téléphonique à vie pour le Personnel. Maintien du montant des quotas existant pour les cadres. Agents de maîtrise : 900.000fcfa et employés : 600.000fcfa. 12- Effectivité du car plan aux directeurs, chefs de département et aux chefs de service dont la position de travail exige un véhicule. 13- Les départs volontaires comme seule voie de sortie de l’entreprise en dehors du licenciement pour faute lourde, de la démission et de la retraite. 14- Organisation de la cérémonie de décorations de tous les salariés éligibles aux différentes distinctions cette année 2009 et renouvelable chaque cinq (5) ans. 15- Priorité de recrutement aux enfants des salariés ayant les profils recherchés.
Tout en reconnaissant que dans sa vision stratégique de l’opérateur intégré (Côte d’Ivoire Télécom et Orange Côte d’Ivoire), France Télécom a fait des efforts notables au plan technique en Côte d’Ivoire, investissant dans les machines et autres équipements, le Synapostel-CI dénonce “le mépris” dont les travailleurs de Côte d’Ivoire Télécom sont victimes de la part du patronat. “Notre analyse nous donne d’affirmer que la politique de France Télécom, au plan managérial, malgré la signature des différents accords sous l’égide de l’UNI dont l’accord mondial sur les droits fondamentaux au sein du groupe France Télécom et des conventions de l’ONU ratifiées par France Télécom dont le Global Compact, votre politique managériale reste instable mais aussi scandaleuse et méprisante”, écrit le syndicat des agents. A preuve, soutient le Synapostel-CI, en onze (11) années de coopération avec France Télécom, Côte d’Ivoire Télécom a connu cinq (5) directeurs généraux avec un 6ème actuellement intérimaire, M. Daniel Fermine. Qui a remplacé, contre toute attente, M. Bruno Koné. L’unique DG d’origine ivoirienne que Côte d’Ivoire Télécom ait connu. Bruno Koné et son équipe ont présenté un résultat d’exercice positif. En dépit de cette embellie, France Télécom, actionnaire majoritaire de Côte d’Ivoire Télécom, l’a écarté au profit d’un nouveau DG, le Français Daniel Fermine. Aux dernières nouvelles, M. Koné a été rappelé au siège de France Télécom à Paris.
En plus de cette situation qu’il trouve paradoxale, le Synapostel-CI condamne “l’apartheid salarial” instauré entre Côte d’Ivoire Télécom et Orange Côte d’Ivoire par France Télécom. Par exemple, à Orange, les chefs de service ont une rémunération au dessus des chefs de département de Côte d’Ivoire Télécom, avec un véhicule de fonction de gamme supérieur. “En clair, dans une direction commune avec un chef de département Côte d’Ivoire Télécom, on trouve un collaborateur Orange mieux rémunéré (y compris véhicule) comparativement à son chef”, précise le Synapostel-CI.
Dans un courrier identique à celui du PDG de France Télécom adressé, le 20 janvier 2009, au DG de Côte d’Ivoire Télécom, le syndicat des agents expose le même constat et fait les recommandations similaires. Tout en mettant en garde la direction contre le trouble “de la paix sociale au sein de l’entreprise si les revendications ne trouvent pas un cadre responsable de discussion”. N’ayant pas pu avoir, vendredi dernier, par téléphone, M. Daniel Fermine, DG de Côte d’Ivoire Télécom, nous avons tenté de joindre le PCA de l’entreprise, l’ex-ministre ivoirien, Yaya Ouattara. “Le PCA ne pourra parler à la presse à propos de ce sujet qu’après la tenue du conseil d’administration, la semaine prochaine (cette semaine, ndlr)”, nous a confié un de ses assistants. En l’absence de M. Yaya Ouattara.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr