Le président du PDCI, Henri Konan Bédié, ne rate pas l’occasion pour accuser le président de la République, Laurent Gbagbo d’être à la base du report des élections. Gbagbo est-il effectivement responsable du report des élections ? Pourquoi Bédié agit-il ainsi ?
Le président du PDCI, ex-chef de l’Etat, Aimé Henri Konan Bédié, ne cesse de s’en prendre au président de la République, Laurent Gbagbo. Pour Bédié, repêché par les accords de paix pour être candidat à la présidentielle malgré ses 75 ans révolus, c’est Laurent Gbagbo qui repousse, à dessein, la date de l’élection présidentielle parce que, selon lui, le président de la République aurait peur de l’affronter aux élections. Aussi, s’est-il fendu en une telle déclaration, récemment, sur les antennes de la radio française RFI qui, l’interrogeait au terme de sa tournée dans la région d’Aboisso.
Sans se muer en avocat de M. Gbagbo, il est important d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur certaines réalités.
Du pouvoir de la gestion des élections
Il est désormais connu de tous que depuis 2000, les élections sont organisées par une institution qui, dans son fonctionnement, est indépendante de l’exécutif. L’élection présidentielle d’octobre 2000 a donné le ton en la matière avec la Commission nationale électorale (CNE) dirigée par Honoré Guié. Les données n’ont pas changé. Elles demeurent les mêmes avec le processus de sortie de crise armée. Parce que tous les accords signés et bien sûr avec le consentement du président Laurent Gbagbo, l’organisation des élections a été confiée à la Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par Robert Beugré Mambé. Faits extraordinaires, la CEI compte en son sein les mouvements rebelles, c’est-à-dire des personnes qui n’appartiennent pas à des associations politiques régulièrement constituées. Et le parti politique dont est issu le président Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI) est minoritaire à la CEI face au G7 qui regroupe le RHDP et les mouvements rebelles. C’est la CEI qui conduit le processus électoral en cours. Et c’est en tant que telle, qu’elle a fixé, de façon libre, la date du premier tour de la présidentielle au 30 novembre 2008. Avant de se rendre à l’évidence que les paramètres à franchir sont énormes et complexes et ne peuvent donc pas permettre la tenue du scrutin à la date indiquée. Dans un tel contexte, comment Henri Konan Bédié peut-il accuser Laurent Gbagbo d’être responsable du report de l’élection présidentielle ? La raison est toute simple. Robert Beugré Mambé est un militant du PDCI. Donc Bédié qui n’a pas envie d’acculer son militant qui tergiverse dans le processus électoral pour des raisons que lui seul sait, trouve facilement en Gbagbo, le bouc émissaire. Cette attitude de Bédié n’est rien d’autre qu’une initiative politicienne qui relève de la démagogie. Ainsi Bédié fait une fausse querelle à Gbagbo alors qu’il devrait logiquement s’en prendre à son militant Beugré Mambé.
Bédié et les vieux réflexes
Il faut comprendre aisément Bédié dans sa façon de faire. Parce qu’il est encore animé de vieux réflexes, les réflexes du temps du parti unique et de ses six années de règne absolu. Les Ivoiriens savent qu’avec le PDCI, les élections étaient l’affaire du seul ministre de l’Intérieur. Elles étaient cadenassées et les résultats connus d’avance. Aucune indépendance n’existait. Bédié ayant évolué dans un tel contexte où le PDCI a habitué les Ivoiriens à des élections partiales, il ne réalise pas que les données aient changé et que le scrutin qui engage le destin de toute la nation ne doit pas être l’affaire d’un ministre. Espérons qu’avec le temps, Bédié sera visité par la bonne foi. Cette bonne foi qui l’amènera aussi à comprendre que les Ivoiriens iront aux élections après le désarmement, avec une liste électorale propre, sans fraude et des cartes d’électeurs. Toutes ces données ne sont pas encore réunies. Faisons donc preuve de lucidité et rompons avec les critiques.
Benjamin Koré
Le président du PDCI, ex-chef de l’Etat, Aimé Henri Konan Bédié, ne cesse de s’en prendre au président de la République, Laurent Gbagbo. Pour Bédié, repêché par les accords de paix pour être candidat à la présidentielle malgré ses 75 ans révolus, c’est Laurent Gbagbo qui repousse, à dessein, la date de l’élection présidentielle parce que, selon lui, le président de la République aurait peur de l’affronter aux élections. Aussi, s’est-il fendu en une telle déclaration, récemment, sur les antennes de la radio française RFI qui, l’interrogeait au terme de sa tournée dans la région d’Aboisso.
Sans se muer en avocat de M. Gbagbo, il est important d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur certaines réalités.
Du pouvoir de la gestion des élections
Il est désormais connu de tous que depuis 2000, les élections sont organisées par une institution qui, dans son fonctionnement, est indépendante de l’exécutif. L’élection présidentielle d’octobre 2000 a donné le ton en la matière avec la Commission nationale électorale (CNE) dirigée par Honoré Guié. Les données n’ont pas changé. Elles demeurent les mêmes avec le processus de sortie de crise armée. Parce que tous les accords signés et bien sûr avec le consentement du président Laurent Gbagbo, l’organisation des élections a été confiée à la Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par Robert Beugré Mambé. Faits extraordinaires, la CEI compte en son sein les mouvements rebelles, c’est-à-dire des personnes qui n’appartiennent pas à des associations politiques régulièrement constituées. Et le parti politique dont est issu le président Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI) est minoritaire à la CEI face au G7 qui regroupe le RHDP et les mouvements rebelles. C’est la CEI qui conduit le processus électoral en cours. Et c’est en tant que telle, qu’elle a fixé, de façon libre, la date du premier tour de la présidentielle au 30 novembre 2008. Avant de se rendre à l’évidence que les paramètres à franchir sont énormes et complexes et ne peuvent donc pas permettre la tenue du scrutin à la date indiquée. Dans un tel contexte, comment Henri Konan Bédié peut-il accuser Laurent Gbagbo d’être responsable du report de l’élection présidentielle ? La raison est toute simple. Robert Beugré Mambé est un militant du PDCI. Donc Bédié qui n’a pas envie d’acculer son militant qui tergiverse dans le processus électoral pour des raisons que lui seul sait, trouve facilement en Gbagbo, le bouc émissaire. Cette attitude de Bédié n’est rien d’autre qu’une initiative politicienne qui relève de la démagogie. Ainsi Bédié fait une fausse querelle à Gbagbo alors qu’il devrait logiquement s’en prendre à son militant Beugré Mambé.
Bédié et les vieux réflexes
Il faut comprendre aisément Bédié dans sa façon de faire. Parce qu’il est encore animé de vieux réflexes, les réflexes du temps du parti unique et de ses six années de règne absolu. Les Ivoiriens savent qu’avec le PDCI, les élections étaient l’affaire du seul ministre de l’Intérieur. Elles étaient cadenassées et les résultats connus d’avance. Aucune indépendance n’existait. Bédié ayant évolué dans un tel contexte où le PDCI a habitué les Ivoiriens à des élections partiales, il ne réalise pas que les données aient changé et que le scrutin qui engage le destin de toute la nation ne doit pas être l’affaire d’un ministre. Espérons qu’avec le temps, Bédié sera visité par la bonne foi. Cette bonne foi qui l’amènera aussi à comprendre que les Ivoiriens iront aux élections après le désarmement, avec une liste électorale propre, sans fraude et des cartes d’électeurs. Toutes ces données ne sont pas encore réunies. Faisons donc preuve de lucidité et rompons avec les critiques.
Benjamin Koré
