Dans 5 jours démarre à Bouaké la phase opérationnelle de l`unicité de caisse. En attendant, les tractations suscitent de craintes au sein des populations. Mais les responsables des Forces nouvelles rassurent.
«Préparez-vous à payer vos impôts», a lancé le Premier ministre le 19 janvier populations de Bouaké venues lui présenter les vœux du Nouvel an. Par cet appel, Guillaume Soro a mis sur le tapis la question de l`unicité de caisse de l`Etat. Un sujet qui est devenu la préoccupation générale dans la capitale du Centre. «Mon frère, dites-moi comment se réalise cette affaire d`unicité de caisse en ce qui concerne le dédouanement et l`immatriculation des engins ? J`ai 2 motos. Il paraît que je dois les dédouaner à partir du mois de février. Quelle est la procédure à suivre. Où dois-je me présenter. Combien cela va ma coûter?», interroge Bella Jean, éducateur dans un lycée.
«Nous sommes d`accord pour le principe, mais nous sommes aussi inquiets quant à la mise en œuvre de cette opération». C`est ainsi que se résume l`état d`esprit des populations, à l`issue de l`atelier de la hiérarchie militaire des FN sur l`accord de Ouaga 4. Au cours du séminaire qui a fait le point de la question, les commandants de zone, bien que partant pour l`unicité, n`ont pas manqué d`exprimer des inquiétudes qui ont été apaisées par le Premier ministre.
Oui, mais…
Comme les chefs militaires, Kolonan Silué qui vient d`acquérir un engin à deux roues est aussi inquiet. Non pour le dédouanement, mais parce qu`il lui a été annoncé que pour circuler avec le type d`engin qu`il possède il lui faut un permis de conduire. « Mais ça va chauffer. Il y a beaucoup de gens qui vont garer à Bouaké ici. Tous ceux qui conduisent-là n`ont aucun permis », fait-il remarquer. Son ami Célestin Koffi souhaite plutôt avoir des renseignements sur les montants et les taux applicables en matière d`immatriculation et de dédouanement. Mais aussi, et surtout, sur les délais et sanctions en cas de non respect des dates pour dédouaner ou immatriculer les engins roulants.
Pour l`ensemble le principe d`aller au dédouanement et à l`immatriculation ne rencontre pas d`entraves dans les zones Centre, Nord et Ouest. «Nous sommes d`accord pour dédouaner. Mais ce sont les montants exorbitants que nous redoutons. Vous vous souvenez des factures de Cie-Sodeci ? Les agents se sont présentés devant nous avec des montants de un à plusieurs millions de Fcfa. Je crains que cela ne se produise et conduise à la révolte», prévient M. Bella. Avant d`ajouter qu`à cette époque, des agents véreux avaient pris le large avec l`argent collecté.
Dans les quartiers, les jeunes sont en majorité consentants du retour de la douane. Car ils pensent qu`il est temps de passer au développement de la cité. Réagissant à certains de ses amis hostiles au retour de l`administration fiscale, Diallo du quartier Commerce s`insurge : « Je ne vous comprends pas. Vous dites chaque fois ils ont coupé l`électricité, ils ont coupé l`eau, il n`y a pas de route à Bouaké. Où voulez-vous qu`on prenne l`argent pour le faire ? Ce sont les impôts et les taxes. Ce qu`on peut demander, c`est d`aller doucement avec les populations et les commerçants.» Les commerçants sont aussi inquiets. Ces opérateurs ont fait le plein de leurs magasins espérant que les produits entrés avant la date du 1er janvier ne seraient pas soumis à taxation. « Nous pensions que les produits déjà présents sur le territoire national seraient exonérés des taxes douanières. Selon les informations en notre possession, tout sera dédouané mais avec des forfaits. Nous sommes contraints d`accepter. Ce que nous négocions, ce sont des modalités de paiement», explique le responsable d`une entreprise, spécialisée dans la vente des engins à deux roues à la gare routière de Bouaké. Il ajoute que ces dédouanements provoqueront sûrement un surcoût sur les engins. Si l`engin faisait 300.000 Fcfa et que la taxe de douane revient à 100.000 F, il va sans dire que l`engin reviendra à 400.000 Fcfa.
Dialogue nécessaire
Les syndicats de commerçants entrevoient des modalités de paiement. Un propriétaire d`un magasin de détail souhaite voir ouvrir à proximité des grossistes, des agents qui procéderont automatiquement au dédouanement, une fois l`achat effectué. Les services de douane qui n`ont pas de bureau actuellement vont-ils accéder à cette demande ? Pour sa part, le syndicaliste Siaka Traoré est confiant. «Dans ce domaine, tout se négocie. Et seule la bonne foi marche. Si j`ai 200 engins, je ne peux pas les dédouaner tous en même temps. Je propose de le faire pour 10 ou 20. En attendant que ces derniers soient vendus. Au prorata de mes ventes, je continue le dédouanement. Je ne vois pas l`Etat en train de me refuser cela ». Siaka Traoré va plus loin en proposant des modalités de paiement pour les consommateurs. «Un client qui achète sa moto non encore dédouanée à 500.000 francs peut se présenter lui-même au bureau des douanes pour s`entendre avec les agents sur un échéancier d`apurement. Il paiera ainsi un certain montant chaque mois», suggère-t-il.
A Bouaké, chacun y va de sa petite idée, en l`absence d`informations officielles fournies par le comité de suivi de l`unicité de caisse. « Ils ne faut pas que des ennemis s`en servent pour déstabiliser le processus de sortie de crise. Qui ne se souvient du paiement des factures Cie-Sodeci qui a fait monter la tension sociale à Bouaké ? On est donc prudent. Voilà pourquoi nous avons tenu à mettre l`accent sur la sensibilisation», commente, un membre du comité de suivi. Pour lui, il faut discuter préalablement des taux avec les corporations pour aboutir au « consensus cher au Premier ministre».
Le directeur de cabinet adjoint du chef des Forces nouvelles, Ouattara André, lui aussi membre du comité de suivi, préconise cette même prudence dans l`approche des communautés. A cet effet, au lancement de l`opération le 15 janvier, il a parlé de sensibilisation préalable d`une durée de 15 jours. Cette sensibilisation ne concerne pas seulement les personnes à imposer. Elle concerne surtout les agents FN qui s`occupaient déjà de la taxation dans le cadre de la « Centrale ». Car, ces derniers doivent désormais travailler dans un corps mixte comprenant des Fds-ci. Sur la question des agents FN qui doivent rejoindre la douane mixte, il y a des craintes. A ce jour, selon des témoignages, il est difficile de donner une liste de ces éléments. Formés depuis des mois par les services de la Direction générale des Forces para-militaires de Messamba Koné, leur affectation a posé problème. Les premiers redéployés à Ouangolo, Pogo et Ferké ont été refoulés par leurs frères d`armes de la Centrale et des régies financières. Une autre partie est restée sans affectation. Une autre situation à résoudre est celle des agents de la Centrale qui ne se sont pas présentés au test de recrutement ou ont passé le test avec le niveau Bac, licence ou maîtrise. Alors qu`au final, il n`y a de recrutement que pour les sous-officiers de douane. Tout cela commence à faire des frustrés. Pour traiter de tous ces aspects, un séminaire se tient le 27 janvier à Katiola. Les agents civils ne sont pas les seuls à s`inquiéter de leur sort. Les chefs militaires et leurs éléments ont aussi des réserves quant à l`opération d`unicité de caisse. Dans les postes de police, les casernes, on en parle.
Soro en première ligne
Certainement au parfum de ces inquiétudes, les responsables des FN sont à la tâche pour la sensibilisation. Pierre Aka, représentant le ministre de l`Economie et des Finances, le 15 janvier au lancement de l`unicité de caisse à Bouaké, restait confiant : « Il n`y aura pas de diversion comme certains le craignent. Les quelques difficultés relèvent de questions méthodologiques.» Au cours de la rencontre, il a été précisé qu`il s`agira d`abord de dédouaner et d`immatriculer les engins roulants de Bouaké et Korhogo. L`opération s`étendra par la suite aux autres villes. Le maire de Bouaké ouane et surtout de l`administration fiscale, nous osons espérer que tout sera réglé», explique-t-il. Pour ne pas être victimes d`un processus qu`ils ont souhaité de tous leurs vœux, et pour être en conformité avec leurs troupes, les hommes de Soro Guillaume ont tenu à poser des balises. C`est le secrétaire général intérimaire, Dosso Moussa, secrétaire à l`économie et aux finances qui précise leurs conditions: «L`unicité de caisse doit reposer sur des valeurs de responsabilité de l`ensemble des acteurs. Elle doit également prôner la rigueur, introduire en son sein la transparence, instaurer de façon définitive la bonne gouvernance et l`unicité de gestion.» Ces propos ont quelque peu rassuré la famille des FN. Le chef lui-même est monté au créneau le 18 janvier au Ranhôtel, au cours de la clôture des travaux des militaires sur l`accord 4. «L`unicité de caisse de l`Etat doit se faire pour qu`effectivement les recettes soient gérées dans une caisse commune. Vous m`avez évoqué des inquiétudes que je comprends. Vous m`avez dit Ah Monsieur le Premier ministre, si on va à l`unicité de caisse de l`Etat, mais on ne sait pas comment les caisses de l`Etat sont gérées, et on entend même dire qu`il y a des contre-performances dans telle ou telle régie, que certaines personnes détournent de l`argent ça et là. Je suis d`accord avec vous mais on sera vigilant et on exigera la transparence dans la gestion des deniers publics. J`en parlerai au chef de l`Etat pour que ces choses-là soient clairement traitées. Mais, en même temps, il est de notre devoir, le devoir de tous, que l`unicité de caisse de l`Etat soit réalisée. Certains m`ont même dit que l`unicité de caisse égale unicité de la gestion. J`ai compris. Par rapport aux responsabilités qui sont les nôtres, nous ferons en sorte que toutes ces choses soient prises en compte.» Le lendemain, le même discours a été tenu aux populations pour les exhorter à payer les impôts dans le cadre de la sensibilisation. «Préparez-vous à payer vos impôts», a averti Guillaume Soro. Il insistera surtout sur les factures d`eau et d`électricité. Le commandant Wattao procède en ce moment à la même sensibilisation dans les casernes militaires. En l`absence de Chérif Ousmane, il a soutenu face aux éléments du 3eme bataillon:«L`unicité de caisse est faite pour arranger les Forces nouvelles. L`argent recueilli va permettre de recruter des policiers, des douaniers et des gendarmes, construire des routes et des hôpitaux.»
Allah Kouamé
Correspondant régional
«Préparez-vous à payer vos impôts», a lancé le Premier ministre le 19 janvier populations de Bouaké venues lui présenter les vœux du Nouvel an. Par cet appel, Guillaume Soro a mis sur le tapis la question de l`unicité de caisse de l`Etat. Un sujet qui est devenu la préoccupation générale dans la capitale du Centre. «Mon frère, dites-moi comment se réalise cette affaire d`unicité de caisse en ce qui concerne le dédouanement et l`immatriculation des engins ? J`ai 2 motos. Il paraît que je dois les dédouaner à partir du mois de février. Quelle est la procédure à suivre. Où dois-je me présenter. Combien cela va ma coûter?», interroge Bella Jean, éducateur dans un lycée.
«Nous sommes d`accord pour le principe, mais nous sommes aussi inquiets quant à la mise en œuvre de cette opération». C`est ainsi que se résume l`état d`esprit des populations, à l`issue de l`atelier de la hiérarchie militaire des FN sur l`accord de Ouaga 4. Au cours du séminaire qui a fait le point de la question, les commandants de zone, bien que partant pour l`unicité, n`ont pas manqué d`exprimer des inquiétudes qui ont été apaisées par le Premier ministre.
Oui, mais…
Comme les chefs militaires, Kolonan Silué qui vient d`acquérir un engin à deux roues est aussi inquiet. Non pour le dédouanement, mais parce qu`il lui a été annoncé que pour circuler avec le type d`engin qu`il possède il lui faut un permis de conduire. « Mais ça va chauffer. Il y a beaucoup de gens qui vont garer à Bouaké ici. Tous ceux qui conduisent-là n`ont aucun permis », fait-il remarquer. Son ami Célestin Koffi souhaite plutôt avoir des renseignements sur les montants et les taux applicables en matière d`immatriculation et de dédouanement. Mais aussi, et surtout, sur les délais et sanctions en cas de non respect des dates pour dédouaner ou immatriculer les engins roulants.
Pour l`ensemble le principe d`aller au dédouanement et à l`immatriculation ne rencontre pas d`entraves dans les zones Centre, Nord et Ouest. «Nous sommes d`accord pour dédouaner. Mais ce sont les montants exorbitants que nous redoutons. Vous vous souvenez des factures de Cie-Sodeci ? Les agents se sont présentés devant nous avec des montants de un à plusieurs millions de Fcfa. Je crains que cela ne se produise et conduise à la révolte», prévient M. Bella. Avant d`ajouter qu`à cette époque, des agents véreux avaient pris le large avec l`argent collecté.
Dans les quartiers, les jeunes sont en majorité consentants du retour de la douane. Car ils pensent qu`il est temps de passer au développement de la cité. Réagissant à certains de ses amis hostiles au retour de l`administration fiscale, Diallo du quartier Commerce s`insurge : « Je ne vous comprends pas. Vous dites chaque fois ils ont coupé l`électricité, ils ont coupé l`eau, il n`y a pas de route à Bouaké. Où voulez-vous qu`on prenne l`argent pour le faire ? Ce sont les impôts et les taxes. Ce qu`on peut demander, c`est d`aller doucement avec les populations et les commerçants.» Les commerçants sont aussi inquiets. Ces opérateurs ont fait le plein de leurs magasins espérant que les produits entrés avant la date du 1er janvier ne seraient pas soumis à taxation. « Nous pensions que les produits déjà présents sur le territoire national seraient exonérés des taxes douanières. Selon les informations en notre possession, tout sera dédouané mais avec des forfaits. Nous sommes contraints d`accepter. Ce que nous négocions, ce sont des modalités de paiement», explique le responsable d`une entreprise, spécialisée dans la vente des engins à deux roues à la gare routière de Bouaké. Il ajoute que ces dédouanements provoqueront sûrement un surcoût sur les engins. Si l`engin faisait 300.000 Fcfa et que la taxe de douane revient à 100.000 F, il va sans dire que l`engin reviendra à 400.000 Fcfa.
Dialogue nécessaire
Les syndicats de commerçants entrevoient des modalités de paiement. Un propriétaire d`un magasin de détail souhaite voir ouvrir à proximité des grossistes, des agents qui procéderont automatiquement au dédouanement, une fois l`achat effectué. Les services de douane qui n`ont pas de bureau actuellement vont-ils accéder à cette demande ? Pour sa part, le syndicaliste Siaka Traoré est confiant. «Dans ce domaine, tout se négocie. Et seule la bonne foi marche. Si j`ai 200 engins, je ne peux pas les dédouaner tous en même temps. Je propose de le faire pour 10 ou 20. En attendant que ces derniers soient vendus. Au prorata de mes ventes, je continue le dédouanement. Je ne vois pas l`Etat en train de me refuser cela ». Siaka Traoré va plus loin en proposant des modalités de paiement pour les consommateurs. «Un client qui achète sa moto non encore dédouanée à 500.000 francs peut se présenter lui-même au bureau des douanes pour s`entendre avec les agents sur un échéancier d`apurement. Il paiera ainsi un certain montant chaque mois», suggère-t-il.
A Bouaké, chacun y va de sa petite idée, en l`absence d`informations officielles fournies par le comité de suivi de l`unicité de caisse. « Ils ne faut pas que des ennemis s`en servent pour déstabiliser le processus de sortie de crise. Qui ne se souvient du paiement des factures Cie-Sodeci qui a fait monter la tension sociale à Bouaké ? On est donc prudent. Voilà pourquoi nous avons tenu à mettre l`accent sur la sensibilisation», commente, un membre du comité de suivi. Pour lui, il faut discuter préalablement des taux avec les corporations pour aboutir au « consensus cher au Premier ministre».
Le directeur de cabinet adjoint du chef des Forces nouvelles, Ouattara André, lui aussi membre du comité de suivi, préconise cette même prudence dans l`approche des communautés. A cet effet, au lancement de l`opération le 15 janvier, il a parlé de sensibilisation préalable d`une durée de 15 jours. Cette sensibilisation ne concerne pas seulement les personnes à imposer. Elle concerne surtout les agents FN qui s`occupaient déjà de la taxation dans le cadre de la « Centrale ». Car, ces derniers doivent désormais travailler dans un corps mixte comprenant des Fds-ci. Sur la question des agents FN qui doivent rejoindre la douane mixte, il y a des craintes. A ce jour, selon des témoignages, il est difficile de donner une liste de ces éléments. Formés depuis des mois par les services de la Direction générale des Forces para-militaires de Messamba Koné, leur affectation a posé problème. Les premiers redéployés à Ouangolo, Pogo et Ferké ont été refoulés par leurs frères d`armes de la Centrale et des régies financières. Une autre partie est restée sans affectation. Une autre situation à résoudre est celle des agents de la Centrale qui ne se sont pas présentés au test de recrutement ou ont passé le test avec le niveau Bac, licence ou maîtrise. Alors qu`au final, il n`y a de recrutement que pour les sous-officiers de douane. Tout cela commence à faire des frustrés. Pour traiter de tous ces aspects, un séminaire se tient le 27 janvier à Katiola. Les agents civils ne sont pas les seuls à s`inquiéter de leur sort. Les chefs militaires et leurs éléments ont aussi des réserves quant à l`opération d`unicité de caisse. Dans les postes de police, les casernes, on en parle.
Soro en première ligne
Certainement au parfum de ces inquiétudes, les responsables des FN sont à la tâche pour la sensibilisation. Pierre Aka, représentant le ministre de l`Economie et des Finances, le 15 janvier au lancement de l`unicité de caisse à Bouaké, restait confiant : « Il n`y aura pas de diversion comme certains le craignent. Les quelques difficultés relèvent de questions méthodologiques.» Au cours de la rencontre, il a été précisé qu`il s`agira d`abord de dédouaner et d`immatriculer les engins roulants de Bouaké et Korhogo. L`opération s`étendra par la suite aux autres villes. Le maire de Bouaké ouane et surtout de l`administration fiscale, nous osons espérer que tout sera réglé», explique-t-il. Pour ne pas être victimes d`un processus qu`ils ont souhaité de tous leurs vœux, et pour être en conformité avec leurs troupes, les hommes de Soro Guillaume ont tenu à poser des balises. C`est le secrétaire général intérimaire, Dosso Moussa, secrétaire à l`économie et aux finances qui précise leurs conditions: «L`unicité de caisse doit reposer sur des valeurs de responsabilité de l`ensemble des acteurs. Elle doit également prôner la rigueur, introduire en son sein la transparence, instaurer de façon définitive la bonne gouvernance et l`unicité de gestion.» Ces propos ont quelque peu rassuré la famille des FN. Le chef lui-même est monté au créneau le 18 janvier au Ranhôtel, au cours de la clôture des travaux des militaires sur l`accord 4. «L`unicité de caisse de l`Etat doit se faire pour qu`effectivement les recettes soient gérées dans une caisse commune. Vous m`avez évoqué des inquiétudes que je comprends. Vous m`avez dit Ah Monsieur le Premier ministre, si on va à l`unicité de caisse de l`Etat, mais on ne sait pas comment les caisses de l`Etat sont gérées, et on entend même dire qu`il y a des contre-performances dans telle ou telle régie, que certaines personnes détournent de l`argent ça et là. Je suis d`accord avec vous mais on sera vigilant et on exigera la transparence dans la gestion des deniers publics. J`en parlerai au chef de l`Etat pour que ces choses-là soient clairement traitées. Mais, en même temps, il est de notre devoir, le devoir de tous, que l`unicité de caisse de l`Etat soit réalisée. Certains m`ont même dit que l`unicité de caisse égale unicité de la gestion. J`ai compris. Par rapport aux responsabilités qui sont les nôtres, nous ferons en sorte que toutes ces choses soient prises en compte.» Le lendemain, le même discours a été tenu aux populations pour les exhorter à payer les impôts dans le cadre de la sensibilisation. «Préparez-vous à payer vos impôts», a averti Guillaume Soro. Il insistera surtout sur les factures d`eau et d`électricité. Le commandant Wattao procède en ce moment à la même sensibilisation dans les casernes militaires. En l`absence de Chérif Ousmane, il a soutenu face aux éléments du 3eme bataillon:«L`unicité de caisse est faite pour arranger les Forces nouvelles. L`argent recueilli va permettre de recruter des policiers, des douaniers et des gendarmes, construire des routes et des hôpitaux.»
Allah Kouamé
Correspondant régional
