Les fournisseurs de l’Etat, selon des sources crédibles, menaceraient d’arrêter leurs prestations dans les zones centre, nord et ouest (Cno) du pays. Et ce, à compter du 20 février prochain. En fait, acculés de toutes parts par leurs créanciers respectifs, ces fournisseurs se font de plus en plus entendre pour amener l’Etat à se pencher sur leur cas. Mais comme le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, l’expliquait récemment lors de sa rencontre avec les structures impliquées dans l’opération d’identification et de recensement des électeurs, il n’est pas dans l’intérêt du gouvernement de voir les opérateurs nationaux s’effondrer. Car, la dynamique de toute économie nationale repose sur celle des petites et moyennes entreprises et/ou industries (Pme/Pmi) du pays; parce qu’elles sont génératrices d’emplois et de revenus. Elles contribuent, par leur bonne santé, à l’accumulation de recettes publiques. «Si en 2008, les opérateurs économiques ont eu l’impression d’avoir été laissés pour compte, c’est parce que l’Etat devait impérativement faire face aux contraintes majeures afin de garantir la pérennité de son existence. Il fallait payer les arriérés des institutions financières pour créer les conditions d’une reprise totale et entière de la coopération financière avec le Fmi, la Banque mondiale et la Bad…», a indiqué le ministre Diby ; avant d’ajouter: «2009 sera différente de 2008, puisque les pressions seront moins fortes que l’an passé». Une semaine plutôt, il avait annoncé aux fournisseurs à son cabinet qu’à partir du 19 janvier dernier, le Trésor public procéderait progressivement au paiement de la dette intérieure. Et que le rythme d’apurement des créances dues aux dits fournisseurs pourrait s’accélérer avec la création, en février prochain, d’un guichet consacré au traitement (via titrisation) de l’ensemble de la dette intérieure. Conformément à la promesse faite, des fournisseurs sont en partie payés. Même si les montants sont relativement modestes, c’est la preuve de la volonté du gouvernement de faire face aux arriérés intérieurs pour créer les conditions de compétitivité des opérateurs nationaux. Dans cette foulée, le Premier ministre, Soro Guillaume, se trouve depuis hier, à Bouaké pour sensibiliser les Forces nouvelles et les populations vivant dans la zone Cno à la nécessité de parvenir à l’unicité des caisses de l’Etat. Car, tant que les recettes réalisées dans cette zone continueront d’échapper à l’Etat, ce manque à gagner sera toujours ressenti dans le budget public, et constituera un frein à la bonne exécution des dépenses dont fait partie l’apurement des arriérés intérieurs.
Gooré BI Hué
Gooré BI Hué