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Art et Culture Publié le mardi 27 janvier 2009 | Fraternité Matin

Tshala Muana : La guerre ne ressemble pas aux Ivoiriens

L’artiste congolaise aux reins de roseau, entrée à l’hémicycle sous le président Joseph Kabila, allie désormais, musique et politique.

Que devient Tshala Muana?

Je suis toujours la même, je n’ai pas du tout changé. C’est vrai que cela fait très longtemps qu’on ne m’invite plus en Côte d’Ivoire. Les promoteurs de spectacles pensent peut-être, aux jeunes artistes. Je n’en sais rien.
Est-ce que vous continuez la musique?
Je continue la musique. Je chante toujours. J’ai regagné mon pays depuis 1997, avec l’arrivée au pouvoir du Président Laurent Désiré Kabila. J’ai été nommée député. J’avais donc arrêté la musique. Malheureusement, il nous a quittés par la suite. Après sa mort, j’étais obligée de reprendre la musique.
Après Laurent Désiré Kabila, avez-vous quitté la politique?
Pas totalement. C’est lui qui m’a donné le goût de la politique. C’est lui qui m’a ouvert toutes les portes. Et j’y suis restée jusqu’à présent.
Qu’est-ce que vous avez aimé dans la politique?
Il y a de quoi se mêler à la politique. Parce que chez nous ici, il y a trop de problèmes. La politique m’a permis de mieux comprendre ce qui se passe dans mon pays. Je sais où le pays va, ce qui va et ce qui ne va pas. Ainsi, en tant qu’artiste, je contribue à ma façon à la gestion du pays. Je suis Kabiliste. Je soutiens le chef de l’Etat actuel, M. Joseph Kabila. je suis membre du bureau politique de son parti.
Faire la politique en étant artiste, ça ne dérange pas?
Pas du tout ! Joseph Kabila est très aimé et très soutenu par son peuple. Il est d’ailleurs le seul président élu démocratiquement depuis l’indépendance du Congo. Soutenir une telle personnalité ne dérange pas, même si on est artiste.
En tant que Kabiliste, quels sont les messages forts que vous diffusez?
Je fais comprendre à mes compatriotes que Kabila est un Président qui aime son pays. Il veut que le peuple congolais puisse travailler et manger à sa faim. Malheureusement, il y a des difficultés pour le moment. Mais je suis certaine qu’avec Kabila, l’avenir est assuré. Avec lui, nous nous en sortirons. Malgré l’optimisme que vous affichez, les choses n’avancent pas. Les enfants et les femmes sont toujours dans les affres de la guerre.
Je sais que nos enfants de Kivu, et surtout les femmes ont mal. Ces femmes ont été violées, torturées et certaines enterrées vivantes. C’est d’ailleurs pourquoi, nous avons organisé des marches pour dénoncer ces faits inhumains. Nous pensons également aux enfants de Goma. Et je leur dis que la solution sera trouvée bientôt avec Joseph Kabila.
La Côte d’Ivoire est aussi en crise. Vous arrive-t-il de penser à elle?
J’ai toujours pensé à la Côte d’Ivoire. Lorsque j’ai vu ce qui s’est passé là-bas, j’étais affectée. Parce que les Ivoiriens n’aiment pas la guerre. L’Ivoirien aime la vie, la bonne musique. L’Ivoirien, c’est aussi quelqu’un qui aime l’autre, c’est quelqu’un d’hospitalier. Tout le monde regrette ce qui se passe dans ce beau pays. Car la Côte d’Ivoire, c’est pour moi, la capitale africaine. La guerre... neressemble pas à ce pays.
Qu’est-ce que vous avez retenu de votre passage à Abidjan dans les années 1980?
J’ai connu la chance à Abidjan. Je ne suis pas la seule d’ailleurs. Beaucoup d’artistes congolais ont connu du succès grâce à la Côte d’Ivoire. Il y a eu aussi l’épisode François Lougah qui a dédié un morceau à Tshala Muana…
Effectivement. Et cela m’a fait du bien. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de polémiques autour de cette histoire de François Lougah. Mais moi, cela m’a servi. Malheureu-sement, vers la fin, les choses ont commencé à mal tourner.
Comment ?
A cette époque, Ram Ouédraogo était mon manager. Tout s’est mélangé avec lui. Sinon, François Lougah était pour moi, un grand frère. C’était l’un des artistes les plus en vogue à cette époque-là. Tout comme Ernesto Djédjé, Djimi Hyacinthe. Je venais à peine de commencer, et j’ai été soutenue par ces gens-là. Je ne peux donc en vouloir ni à François Lougah, ni à nos fans. C’est dommage que François ne soit plus de ce monde. Vous avez une forme que les Ivoiriens ne vous connaissaient pas. Tshala Muana est-elle devenue riche?
Non, je ne suis pas devenue riche. Je me débrouille comme tout le monde. C’est vrai que maintenant je suis stable par rapport à l’époque où je bougeais souvent. Et puis, aujourd’hui, je me produis moi-même. Je suis présentement en studio. Et je produis d’autres artistes. Peut-être, ce sera un souvenir. On dira que Tshala Muana nous a aidés dans la vie. Ce sera toute ma satisfaction.

Interview réalisée par Doua Gouly à Kinshasa
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