La menace de sanction du Ministre de l’Education Nationale n’a guère ému les enseignants grévistes du secondaire public. Bien au contraire, le mouvement se durcit de jour en jour. A l’exception du Lycée classique d’Abidjan, lycée Sainte- Marie et du Collège Moderne du Plateau. « Les lycées et collèges de Daloa et de Sikensi viennent d’être fermés. Nos bases ne tremblent pas face à cette menace ou présomption de sanctions » a affirmé le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI), Mamadou Soro, joint au téléphone hier en début d’après-midi. Il a expliqué que la grève lancée par le Synesci et le Syndicat National des Formateurs de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle de Cote d’Ivoire (SYNAFETPCI) est « légale et légitime ». « C’est un non sens pour le gouvernement d’aller vers une ponction des salaires ou suspension des soldes. Toute répression contre nous aura une réponse appropriée. On n’a pas peur» a fait remarquer le secrétaire général du Synesci. Avant d’ajouter que la tentative de sabotage de leur grève par le collectif des syndicats des enseignants et la Coordination des Enseignants du Second degré de Cote d’Ivoire (CES-CI) a été inopérante. « Quel est ce syndicat qui n’a jamais lancé de mot d’ordre de grève et qui le suspend trois fois. Nous sommes restés sereins face à cette situation. Ces esprits nébuleux ne pourront pas distraire les militants de base» a relevé M. Soro. Du coté de l’Enseignement Technique Professionnel, le mot d’ordre de grève est également largement suivi. « La grève dans les établissements techniques est suivie à cent pour cent. Nous considérons que pour le moment, ce sont des menaces dans l’ombre. Mais quoiqu’il advienne nous sommes prêts à donner la réplique et aller jusqu’au bout de notre action » a averti le secrétaire général du Synafetpci, Jean-Yves Abonga Koutouan. S’indignant du fait que jusqu’à ce jour, le gouvernement n’a « daigné entamer de véritable négociation avec les syndicats grévistes ». En tout cas, les syndicats espèrent que le gouvernement reviendra à de meilleurs sentiments pour que la signature du décret sur la revalorisation de la grille indiciaire des enseignants du secondaire soit effective. Une assemblée générale extraordinaire est prévue le 31 janvier à l’Institut National de la Santé Publique (INSP) pour faire le point de la de la situation de la grève et de décider de la conduite à tenir. Le moins qu’on puisse écrire, c’est que le gouvernement ne semble pas être pour le moment pour la prise immédiate du décret relatif à la grille indiciaire jusqu’au grade A7 des enseignants du secondaire, proposée par le mouvement des syndicats de l’enseignement secondaire général et technique, suite au décret numéro 2007 -695 du 31 Décembre 2007 portant profil de carrière des enseignants. Dans une déclaration lue hier par l’Inspecteur général coordonnateur général, N’dri Kouassi (au nom du Ministre Gilbert Bleu Lainé,) les enseignants sont appelés à « suspendre leur grève et à patienter jusqu’au mois de mois de Mars 2009 ». Ce, afin qu’un décret global soit pris sur tous les aspects financiers qu’engendre la mise en application du décret du 31 Décembre 2007 portant sur le profil de carrière. L’opinion nationale sera située sur la position des différents syndicats grévistes à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire du samedi prochain à Adjamé.
ANZOUMANA CISSE
ANZOUMANA CISSE