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Politique Publié le mercredi 28 janvier 2009 | Le Patriote

Guillaume Soro depuis Bouaké: "C’est la preuve de la sincérité des FN à aller à l’unicité de caisse"

Les lampions e sont définitivement éteints sur les assises du séminaire de réflexion des régies financières et intendances des Forces Nouvelles. Cela se passait, hier, mardi 27 janvier à 16 heures à la salle de conférence du Ranhôtel en présence des autorités politiques et militaires des Forces Nouvelles, des autorités municipales et administratives de la ville ainsi que des chefs coutumiers, chefs de communautés ethniques et religieuses. On notait également la présence du colonel Marcelin Kouadio, conseiller de l’actuel Directeur général des Douanes et représentant à cette cérémonie le ministre de l’économie et des finances, de Yao N’Goran Jacques, Directeur Régional des Impôts à Bouaké et de Dama Moussa, conseiller aux affaires économiques, représentant du Représentant spécial du facilitateur. Prenant la parole en dernier lieu, le Premier ministre Guillaume Soro, par ailleurs secrétaire général des Forces Nouvelles s’est permis quelques commentaires avisés sur les résolutions et recommandations pertinentes arrêtées par le séminaire. Pour lui, l’organisation de ce séminaire, la présence de toutes les autorités politiques et militaires du mouvement à cette cérémonie de clôture est la preuve du témoignage de la sincérité des Forces Nouvelles à aller à l’application effective de l’accord 4 de Ouaga. L’unicité de caisse de l’Etat, poursuit-il, est devenue un sujet préoccupant pour la vie de la Nation. Beaucoup attendent de savoir ce que nous allons décider et surtout quelle en sera l’issue ? », s’interroge-t-il. Répondant par la suite aux esprits sceptiques qui militent pour l’échec de l’opération, il reconnaît, effectivement que «la question de l’unicité de caisse de l’Etat était un problème cornélien pour les Forces Nouvelles. Certains avaient déjà prédit que cette question n’allait jamais connaître un début de démarrage. Puisqu’on avait fini par conclure que les Forces Nouvelles doivent leur existence à une structuration économique et financière ». Se voulant rassurant, il affirme que les Forces Nouvelles se sont gardées de détruire l’outil de production durant les 7 années de crise. « Nous n’avons pas été ces prédateurs qu’on veut présenter », se défend-t-il, visiblement serein et imperturbable. « Nous avions la possibilité d’agir en véritables sangsues ou saprophytes.

On n’a pas détruit l’outil de production

Mais, nous n’avons voulu le faire volontairement. Je pense qu’il y a eu d’autres priorités qui importaient aux Forces Nouvelles ». Pour lui, il était important que les populations des zones CNO déjà précarisées par la situation de guerre ne devaient pas surtout subir les affres d’une trop grande taxation. « Chacun peut le constater, l’organisation mise en place par les Forces Nouvelles sur le terrain n’a pas été une politique hardie, préméditée d’un pillage systématique des richesses de notre région. Pourtant, ça pouvait être le cas »
Poursuivant, il justifie que la démarche des Forces Nouvelles pour l’occupation effective du terrain conquis de haute lutte nécessitait un minimum d’organisation et c’est ce qui a été fait jusque là : « Nous avons mis en place un minimum d’organisation administrative mais nous n’avons installé des structures pérennes qu’on ne peut plus démonter. Sinon, on l’aurait fait. Et les préfets et sous préfets n’auraient pas pu venir. Nous n’avons pas voulu d’un système de non retour. Nous savions qu’un jour tout ceci finirait. Mais, nous étions aussi sous la contrainte d’un minimum d’organisation à mettre en place. C’est ce qui nous a poussé à créer un certain nombre de structures pour essayer de préserver un peu les choses. Toutefois, nous n’avons pas peur de la dissolution de la Centrale. J’ai voulu que les régisseurs et les commandants de zones soient tous là pour que tout le monde sache et comprenne que l’unicité de caisse de l’Etat est une préoccupation pour toute la Nation. Et que nous sommes en train d’y aller ». Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, il a demandé solennellement « aux com’zones et aux régisseurs de s’apprêter, psychologiquement et mentalement, à entrer dans le moule de l’unicité de caisse de l’Etat. Et que les structures de l’Etat reprennent tous leurs droits dans ce domaine », a-t-il recommandé avant de déclarer clos les travaux du séminaire des régisseurs et intendants des Forces Nouvelles. Le Premier ministre continue de suivre le programme de son séjour de dix jours dans la zone CNO. Ce matin, il reçoit le ministre de l’intérieur Désiré Tagro et les différentes structures sous tutelle impliquées dans la sortie de crise. Après quoi, il entend prendre langue avec l’ensemble des cadres des Forces Nouvelles exerçant au cabinet et au Secrétariat Général à Bouaké à qui il offre un déjeuner. La rencontre prévue ce jour avec le ministre de la Défense, Michel Amani N’Guessan a été reportée à une date ultérieure pour raison de calendrier du ministre en question. Ce soir, un dîner est offert à l’ensemble des chefs coutumiers, chefs de communautés ethniques et religieuses ainsi qu’aux représentants des populations de la zone. Demain jeudi, le Premier et sa suite mettent le cap sur la ville de Korhogo dans la région des Savanes où ont lieu à partir de vendredi les cérémonies liées aux obsèques de l’honorable député Kassoum Coulibaly décédé le 6 janvier dernier des suites d’une crise cardiaque. Ils y séjourneront jusqu’au dimanche 1er février. Au cas où la visite d’Etat que le chef de l’Etat s’apprêtait à faire dans les villes d’Odienné, Madinani, Minignan et Touba juste après les obsèques venait à être reportée, le retour à la capitale est prévu pour lundi 2 février. Un séjour que le Premier ministre aura mis effectivement à profit pour amorcer la mise en œuvre des pans importants du 4e accord complémentaire à l’accord de Ouagadougou. Tout marche exactement comme sur des roulettes. A moins qu’une poussée de fièvre ne vienne à mettre tous ces bons résultats en cause. Il faut en effet s’en garder.

Khristian Kara,
envoyé spécial à Bouaké.
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