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Politique Publié le mercredi 28 janvier 2009 | Nord-Sud

Guillaume Soro devant les FN : "Nous savions qu’un jour tout ceci finirait"

«(..) Comme je l`avais souhaité, tout le personnel des régies financières est ici, ainsi que les commandants de zones, pour que nous prenions ensemble la décision et l`engagement de faire en sorte que l`unicité de caisse de l`Etat soit une réalité. Ma présence ici à l`occasion de ce séminaire, est justement le témoignage de la sincérité des Forces nouvelles à appliquer l`accord 4 de Ouagadougou. Certains ont dit que l`unicité de caisse était un problème cornélien pour les Forces nouvelles, certains avaient déjà prédit que cette question ne trouverait jamais un début d’application. Et on avait fini par conclure que les Forces nouvelles ne doivent leur existence qu’à une structuration économique et financière. Je voudrais rassurer les Ivoiriens pour dire que la démarche des Forces nouvelles a été différente. Nous avons laissé des pans entiers de cette économie en jachère. Dans cette zone, pendant cinq, six, sept ans, nous n`avons pas détruit l`outil de production. Nous l`avons fait volontairement. Nous n`avons pas été les prédateurs que l`on a voulu présenter. Nous avions pourtant la possibilité de le faire. Nous avions la possibilité d`agir en véritables sangsues, mais il y avait d`autres priorités qui importaient pour les Forces nouvelles. Nous disions que des populations déjà précarisées par une situation et un environnement administratif, politique difficile, ne devaient pas subir les affres d`une trop grande taxation. Donc le plus important pour nous était de préserver cet outil. C`est vrai que dans la situation telle que décrite, certains ont prospéré. Ce sont des choses qu`on peut tous constater. Mais cela n`a pas été une politique préméditée, organisée de pillage systématique des richesses de ces régions. Ça aurait pu être le cas. Donc, il fallait qu’il y ait un minimum d`organisation pour l`intérêt même de toute la société. Nous avons mis en place un minimum d`organisation pour essayer de maintenir les choses, tout comme nous avions bâti un minimum d`organisation au plan administratif. Mais nous n`avons pas installé des structures pérennes, qu`on ne pouvait plus démonter. Sinon, les Préfets et les Sous-préfets n`auraient pas pu venir s’installer. Nous n`avons pas mis un système de non-retour. Nous savions qu`un jour tout ceci finirait. Nous étions placés sous la contrainte d`un minimum d`organisation à mettre en place. C`est ce qui nous a poussés à installer certaines structures pour essayer de préserver l’intérêt général. Mais retenons que nous n`avons pas peur de la dissolution de la Centrale. Les régisseurs sont là, les commandants de zones sont aussi là. J`ai voulu qu`ils soient là pour que l’on sache, pour que tout le monde comprenne bien que l`unicité de caisse de l`Etat est une préoccupation pour tout le monde et que nous sommes en train d`y arriver. Je demande donc solennellement aux commandants de zones, aux régisseurs de s`apprêter psychologiquement, mentalement, à rentrer dans le moule de l`unicité de caisse de l`Etat. Et que les structures de l`Etat reprennent leurs droits dans ce domaine. Mais au-delà de nous, je demande aux populations de s`apprêter aussi à renouer avec le réflexe de s’acquitter de certains impôts, qui sept ans durant, n`ont pas été payés. C`est le sacrifice que chacun doit faire, si l’on veut que demain la Côte d`Ivoire soit totalement normalisée et que le pays retrouve sa vitalité d’antan. Donc, nos commandants de zones et leurs régisseurs, seront au chaud, les populations aussi s`organiseront pour payer les impôts doucement, doucement… Et que le pays recommence à fonctionner normalement. Le chef d`état-major doit profiter de ce séminaire, qui marque et qui scelle le sort de cette question, pour continuer la sensibilisation au niveau de toutes les zones. Je demande au ministre Dosso de donner des mesures écrites précises aux régies, pour voir comment elles vont se comporter dans la phase transitoire, jusqu’à la mise en place des structures et des régies de l`Etat. Je veux aussi que dans toutes les zones, qu`il y ait des communications aux populations. Maintenant, quand on achète des motos, on les dédouane. Quand on achète une voiture, il faut payer une vignette. Vous le saviez, mais comme cela n`existait pas, il va falloir que chacun renoue avec cela. Et bien d`autres choses. Quand on a une maison, on paie l`impôt sur la maison. Ceux qui ont acquis beaucoup de maisons pendant cette période, il faudra calculer vos factures d`impôt sur ces maisons. Quand on est commerçant, on dédouane ses biens. Je demande aux Sous-préfets et aux Préfets de s`impliquer dans la sensibilisation. Expliquez quels sont les devoirs, les droits des uns et des autres vis-à-vis des taxes, des impôts et autres. Certains étaient pressés de nous voir quitter ces choses. Mais je vous assure et je l`ai dit sous d`autres cieux : tout ce que nous avons fait ici, nous n`avons pas pillé. Des gens le savent. Les diamants, l`or de Séguéla sont toujours là-bas. On n`a jamais demandé au ministre d`organiser un commerce de ce diamant, ni de cet or. L`or de Niellé à Tongon, est exploité par une entreprise agrée par l`Etat de Côte d’Ivoire. Vous ne trouverez pas les Forces nouvelles, en train de s`ingérer là-dedans. J`entends des commentaires méchants qui sont faits. Je répète : nous n`avons pas opéré de façon systématique, un pillage de ces zones. On peut reprocher bien des choses aux Forces nouvelles, mais je pense qu`il y a eu une organisation que nous avons mise en place, parce que sans organisation, aucune société ne fonctionne. Nous n’avons pas fait les choses à l`échelle industrielle, dans ces zones. Les minerais sont encore là. L`outil de production est encore là. Tout est en place. Parce que nous sommes des citoyens de ce pays, et nous savons la responsabilité qui est la nôtre. Alors, je demanderai au ministre de l`Economie et des Finances, de venir avec les différentes régies ici. Il enverra d’abord des équipes pour la sensibilisation. Quand les premiers dédouanements vont commencer, il faut que le ministre soit là, avec les différents responsables des structures pour faire une évaluation au fur et à mesure. J`ai bien noté les recommandations que vous avez faites et je les prends en compte, notamment la réintégration des agents ex-fonctionnaires. Je pense que c`est normal. Apres la loi d`amnistie, il faut que l`Etat lui-même reconnaisse ceux qui ont travaillé pour le compte de ces régies, pour que les régions ne se désintègrent pas. Ils ont travaillé d`arrache-pied pour garantir un minimum aux populations. Pour l`intégration des agents Fn, je pense qu`il ne faut pas qu`il y ait des abus. Qu`on ne parte pas chercher des cousins et des cousines, pour venir remplir les listes. C`est ce qui n`est pas juste parce qu`il y a des gens qui étaient là, sur le terrain (…). S’il y a des abus, le dossier devient indéfendable. Il ne faut pas qu`il y ait des abus. Il faut de la rigueur dans ces choses. Tant qu`on met de la rigueur et du sérieux, les dossiers deviennent défendables. Sur les autres questions, je voudrais simplement dire que je serais là pour quelques jours, pour m`assurer par moi-même qu`on a bien commencé l`application de l`Accord de Ouaga. Je suis là pour tenir d`autres réunions, aussi bien sur des questions militaires, que toutes les autres questions traitées pas l`Apo, que sur la question de l`unicité des caisses. Je serai là pour vérifier qu`il y a effectivement des progrès tangibles, notables, pour non seulement rassurer toute la nation, mais aussi, m`assurer effectivement que nous tenions nos engagements. Au terme de la sensibilisation, il faut que nous soyons en mesure de faire une évaluation et que le démarrage de la phase active, soit ponctuée par une rencontre ici».

Propos recueillis par Marcel Konan
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