Beaucoup étaient convaincus qu’ils ne pouvaient pas lâcher la poule aux œufs d’or. Par leur présence massive, avant-hier, au Ranhotel, les grands commandements militaires et le 10 commandants de zone, ont eu raison des sceptiques. Excepté Shérif Ousmane, en état de convalescence, l’aile militaire de l’ex-rébellion a tenu à marquer d’une pierre blanche son adhésion au retour des régies de l’Etat dans l’ex-partie assiégée du pays. Pour le chef d’état-major-adjoint des FaFn, le commandant Ouattara Issiaka, dit « Wattao », la concrétisation de ce chapitre de l’Accord 4, est porteur d’espoir. D’une part, elle va rendre l’activité économique dynamique dans la zone et aussi, pour le responsable militaire, c’est une bouffée d’oxygène pour les caisses de l’Etat, durement éprouvées en cette sortie de crise. «Aujourd’hui avec l’unicité des caisses de l’Etat, tous les soubresauts dans la zone, doivent prendre fin. Parce que tous ces jeunes auront à faire quelque chose, pour subvenir à leurs besoins et nourrir leurs familles respectives. On le sait aussi, pour aller aux élections, il faut des moyens. Il faut que le pays arrive à se donner des fonds, en vue de susciter l’aide internationale », a souhaité le commandant Wattao, à la fin de la cérémonie de restitution de la mise en œuvre de l’unicité des caisses. En ce qui concerne la phase de sensibilisation, pour préparer les populations à aborder au mieux ce virage, Ouattara Issiaka, suite à l’appel du Premier ministre, s’est résolu à prendre les devants. Cela doit être appréhendé comme un gage des Forces nouvelles, pour réitérer, leur engagement à aller à la paix. «Il faut qu’on s’y mette pour montrer qu’on est vraiment dans la paix. Le Premier ministre est déjà engagé. S’il nous intime l’ordre, nous devons le devancer sur le terrain. Pour être en avance», fait-il remarquer. Sur le terrain, cette sensibilisation, si l’on en croit le commandant Fofié Kouakou, de la zone de Korhogo, doit commencer au sein des soldats et autres structures des Forces nouvelles. Ainsi, la population, ne fera que suivre. «On ne peut pas lancer d’appel à la population en nous oubliant nous-mêmes, et nos éléments. Il suffit qu’on commence et la population va prendre le train en marche. L’unicité des caisses est une chose facile du moment que tous attendent la réintégration pour certains dans l’armée nouvelle, la police, la gendarmerie. Et le moteur de tout ceci, c’est bien l’unicité des caisses. Il n’y a pas d’intérêt à s’y opposer», soutient le commandant de Korhogo.
Marcel Konan Correspondant régional
Marcel Konan Correspondant régional
