"2000 policiers vont rejoindre les zones Cno. Je signe l`arrêté ce matin (ndlr, hier jeudi). Je vais le déposer au Centre de commandement intégré (Cci) pour exécution. " Le ministre de l`Intérieur a fait cette annonce devant les personnels de son département venus lui traduire leurs vœux de nouvel an. En le faisant, Désiré Tagro exécute la consigne du Premier ministre, premier responsable du processus de sortie de crise. Il y a une semaine au cours d`une rencontre à Bouaké, avec les acteurs du processus de sortie de crise, Guillaume Soro enjoignait les ministres de l`Intérieur Désiré Tagro et de la Défense Michel Amani N`Guessan, à dresser la liste de leurs effectifs respectifs pour le compte du Centre de commandement intégré (Cci). Ceci, pour répondre à l`esprit du 4e accord complémentaire de Ouagadougou dont l`exécution prend en compte le redéploiement de l`administration dans sa globalité. En attendant donc la liste des effectifs de la gendarmerie nationale que devra déposer le titulaire de la Défense Amani N`Guessan, le premier contingent important de la police nationale se prépare à se déployer. Ce, en appui aux préfets et sous-préfets déjà en place. Mais si comme leur conseille le ministre Tagro, les 2000 policiers devront "faire preuve d`efficacité et d`imagination pour relancer la machine administrative où elle a été disloquée", cette mission de souveraineté et de grand sacrifice pour la République ne cache pas moins les difficultés qui les attendent sur le terrain. La grosse difficulté - à moins que le ministre qui n`en a pas fait cas ait une botte secrète-, réside dans le logement de ce contingent bien étoffé. Quand on sait que par le passé, bon nombre des agents des forces de l`ordre vivaient en famille dans des quartiers au milieu des populations civiles. Au cas où les 2000 policiers annoncés prendraient pied en zone Cno dans les jours qui suivent, le Cci a-t-il la capacité logistique de tous les loger en plus de son ancien effectif ? Des casernes sont-ils disponibles dans les zones Cno pour les accueillir ? L`Etat a-t-il réhabilité les camps existants avant la crise ou doit-il les intégrer dans des familles des civiles volontaires ? Ce sont autant de questions auxquelles il faudra trouver des réponses. Nous osons croire que l`Etat qui ne fait rien au hasard a déjà prévu des bâtiments pour accueillir ces éléments des Forces de défense et de sécurité. Qui, il faut le souligner dès maintenant, ne devraient pas vivre le calvaire des Sdf (sans domicile fixe). Passée l`euphorie de l`annonce, l`Etat se doit de donner plus de sérénité et d`assurance à ses agents de sécurité pour leur plus grande opérationnalité. Cela éviterait au gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro les brouilles d`autre nature qui ont secoué le Cci dans un passé récent.
S. Allard
S. Allard