Le Chef de l'Etat a eu une rencontre avec le peuple Atchan à qui il fait savoir que leur problème réside dans la création de la ville d'Abidjan sur leur terre. Recevant le peuple Atchan hier, au palais de la Présidence à Abidjan Plateau, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a fait remarquer au peuple Atchan, venu nombreux pour la circonstance que les problèmes récurrents de litige foncier dans la capitale économique du pays, résultent de l'urbanisation rapide et non maîtrisable dont sont victimes les autorités ivoiriennes. Selon le Président de la République, " le peuple Atchan a été martyrisé par l'urbanisation, et ne sait plus à quel saint se vouer". Et de répondre que (le véritable problème et par conséquent) l'origine des litiges fonciers entre les Ebrié et les allogènes est la création d'Abidjan sur leurs terres, étant donné que " Votre problème c'est la construction de la ville d'Abidjan. Elle engloutit la terre des gens chaque fois qu'elle avance. C'est une réalité ". Aussi, des solutions durables doivent être trouvées, a souhaité le chef de l'Etat. Mais d'un commun accord avec les Ebrié pour pallier les différents problèmes de terre. " Depuis cinq ans, a ajouté Laurent Gbagbo, les spécialistes ont soutenu qu'il y a un conflit entre l'urbanisation et l'agriculture à Abidjan auquel il urge de trouver des solutions adéquates ". En bon historien averti, le chef de l'Etat a rappelé à ses hôtes que leur problème n'a jamais changé d'un iota. Il est et demeure celui de l'usage excessif de leur terre. Donc de l'héritage à eux légué par leurs ancêtres. Et qui à leur niveau ne cessent de s'interroger : "quel héritage vont-ils laisser à leur progéniture ?" C'est pourquoi, selon Laurent Gbagbo, l'érection de Bingerville et de Songon en département comme l'a souligné leur porte-parole dans son message, ne saura résoudre lesdits problèmes. "Ca démantèle le District. Or, je ne vois pas le problème que cela peut régler. Voulez- vous que je supprime le District ? Il nous faut trouver des solutions aux problèmes qui assaillent Abidjan ". Cependant, déjà en 1983, sous le maire Emmanuel Dioulo, il a été décidé du transfert de la capitale à Yamoussoukro, une solution palliative. "Il n'empêche, a estimé le chef de l'Etat, qu'en politique le hasard n'existant pas, que des mesures plus protectrices des legs des Ebriés soient étudiées. Car aujourd'hui tout le monde veut avoir un toit". A l'instar de la commune de Yopougon qui est devenue en l'espace de quelques années surpeuplée, nombre de communes d'Abidjan croissent en "avalant beaucoup d'espaces". "L'Etat essaie de faire de son mieux pour trouver un frein à l'urbanisation", a affirmé Laurent Gbagbo. Non sans préciser que le "budget alloué à un tel travail a été déboîté par la crise que connaît le pays depuis bientôt sept (7) ans". Pour le numéro un Ivoirien, il faut chercher ensemble la solution idoine, appropriée à ces genres de situations qui sont " sensibles ". Il faut donc du tact, et " une autorité suffisante pour arriver à bout. Nous sommes, a martelé Laurent Gbagbo, déterminés à le faire. Mais avec des " solutions durables. Dans la vie, on ne gagne pas à tous les coups. J'écoute et je suis prêt à vous écouter. Voulez-vous que je supprime le District", a-t-il interrogé ses hôtes. Jugeant que des problèmes en suspens doivent être résolus, Laurent Gbagbo a invité les Ebriés à constituer une équipe " dépourvue de toute coloration politique, réunissant les cadres Ebrié " pour penser les soins à apporter à l'urbanisation rapide de la ville d'Abidjan. " Abidjan a été créée sans tenir compte de ceux qui y habitaient déjà. Je pense vous rencontrer incessamment pour qu'ensemble, nous dégageons les priorités pour des mesures d'urgences ", a dit Laurent Gbagbo. Qui a aussi rappelé que le livre blanc à lui offert par ses hôtes subira la rigueur d'une seconde lecture. Car, Abidjan érigé en capitale a été certes un bonheur pour les Ebrié, mais constitue aujourd'hui une souffrance pour ces derniers. " Nous n'allons pas réveiller les morts, surtout ceux qui sont sensés être à l'origine de vos problèmes actuels ", a soutenu Laurent Gbagbo.
Tousaint N'Gotta
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