La Côte d’Ivoire souhaiterait des débats, car après tout ce qui s’est passé dans le pays, nous avons besoin d’échanger. Et nous avons besoin de mettre au centre des préoccupations des questions de fonds. Là où il y a débats, généralement, il n’y a pas de violences». C’est la substance des propos que le ministre de la Communication Ibrahim Sy Savané a tenus hier. Il recevait la délégation de la Commission nationale américaine des débats présidentiels et du National démocratic Institut (Ndi), hier à son cabinet au 22è étage de la tour C. Le ministre a signifié à ses hôtes, qui séjournent depuis dimanche en terre ivoirienne, que l’idée de débats télévisés entre les différents candidats est bonne. Il répondait à M.Christopher Funmojoh, directeur Afrique de Ndi qui lui a fait savoir que le pays pouvait compter sur l’appui technique de la Commission nationale américaine des débats. Il est question, selon Dr Christopher Funmojoh, de savoir dans quelles conditions ces débats vont être organisés ; et avec quels candidats. Il voulait aussi savoir si les médias d’Etat étaient disposés à les diffuser. Abondant dans le même sens, M. Charles Yaovi Djereckpo, directeur résident de Ndi, a dit au ministre Ibrahim Sy Savané qu’ils sont venus prospecter le terrain pour voir si un débat pour les prochaines élections est souhaité, son opportunité, comment l’organiser et quelles en seraient les modalités. Le Ndi va, selon lui, s’inspirer de l’expérience de certains pays où les débats sont organisés avec des structures neutres pour en garantir la transparence. Il voulait également savoir, si l’Ong Ethique et légalité pour l’avenir nationale (Elan) qui les a sollicités pour leur apporter une expertise dans leur organisation est crédible. Le ministre de la Communication a dit à ce propos à ses hôtes qu’il existe en Côte d’Ivoire, une instance dont on a peu parlé : le Conseil national de la communication audio-visuelle (Cnca). Un organisme indépendant qui compte plusieurs commissaires, et qui a la charge de veiller à l’accès équitable de tous les candidats aux médias publics. «Il est important de garder à l’esprit le rôle central du Cnca», qui est dirigé par des journalistes expérimentés, et qui compte des hommes de lois qui ont une certaine expertise en la matière. «Ils ont même produit un document qui présente ce qui doit être fait pendant les élections pour l’accès équitable de tous les candidats à l’antenne…y compris les conditions de production des débats». C’est pour cela qu’il est, selon lui, important que le Cnca, qui est l’organe de régulation, soit associé à ce qui doit être fait. Le ministre a cependant ajouté que l’implication de certaines Ong telles que Elan dans l’organisation des débats est souhaitable. «Notre rôle n’est pas de dire qui est crédible ou qui ne l’est pas. Cependant, cette Ong a organisé des débats dans de très bonnes conditions et ces rencontres ont eu un très bon écho. Aussi bien par la façon dont c’était organisé que par la qualité des invités». Quant au choix des candidats, le ministre de la Communication Ibrahim Sy Savané a indiqué qu’il ne revient pas au gouvernement.
Marie-Adele Djidje
Marie-Adele Djidje