Début d’année triste pour le monde de la communication et de l’audio visuelle en Côte d’ivoire. Le mal pernicieux qui rongeait l’une des icônes de la presse ivoirienne et qui l’avait conduit au pays de Zine El-Abidine Ben Ali, (Tunisie) a fini par avoir raison de l’homme. Tel un couperet, la nouvelle est tombée, ce dimanche, triste et amer : Diégou Bailly est décédé. Plongeant du coup la grande famille des médias dans une grande consternation. Un coup dur que les journalistes, dans leur ensemble ont eu du mal à concevoir. Journaliste émérite, homme de conviction, Diégou Bailly, diplômé de l`Ecole supérieure de journalisme de Lille, a été l’une des figures de proue de l émergence d’une presse indépendante en Côte d’Ivoire. Ses nombreuses expériences, avant l’avènement du multipartisme à Fraternité Matin, notamment au travers de « Ivoire Dimanche ou (ID »). Au début des 90 où il participe à la création du journal du FPI, « Nouvel Horizon », avant de conduire ses propres titres « Notre temps, puis le quotidien indépendant « Le Jour », titre de référence dont il fut le directeur de publication. Président du CNCA jusqu’à son décès, il est également un brillant et fécond écrivain qui allie richesse et génie dans ses ouvrages. « Secret d’Etat », édité en 1985 par CEDA, « Hérémakono » édité en 2006 actuellement sur les planches au Palais de la culture « La réinstauration du multipartisme en Côte d’Ivoire, ou la double mort d’Houphouët-Boigny », édité en 1995, aux éditions L’Harmattan, « La fille du silence », édité en 1998, aux éditions NEI/Passerelle, sont entre autres des œuvres majeurs qui ont marqué ce parcours littéraire. Cet homme courageux, qui préparait malgré l’âge une thèse de Doctorat en science de l’information et de la communication ne passera pas devant son jury. Le destin en a décidé autrement. La mort vient de l’arracher à l’affection de sa famille et des journalistes ivoiriens pour qui, il reste et restera une référence de professionnalisme à enseigner à la nouvelle génération.
Moussa Keita
Moussa Keita
