Le risque d’un retour à la case départ

Les populations du nord du pays se sont longtemps plaintes d’être pour la plupart "privées"de pièces d’identité. L’opération d’identification qui est en cours a pour objectif principal de fournir à chaque Ivoirien majeur une carte nationale d’identité. Dans le cadre de cette opération, les jeunes compris entre 17 ans et 18 ans, désignés sous le vocable de mineurs ou nouveaux majeurs sont appelés à intégrer très bientôt le groupe des majeurs. Dans l’impossibilité de se faire établir les certificats de nationalité qui leur sont exigés, l’opération qui les concerne n’arrive donc pas à prendre en compte la grande majorité d’entre eux. Sans certificat de nationalité, ils ne peuvent pas se faire enregistrer. Or, même si à ce jour, aucune statistique fiable ne peut permettre d’estimer leur nombre, il faut reconnaître que ces jeunes se comptent par milliers rien que dans la région des savanes et par millions quand on s’étend à toute la zone CNO. Il est évident que très bientôt, le nord, le centre et l’ouest du pays compteront de nombreux majeurs sans papiers. Lorsque la police régulière sera de retour, lorsque les contrôles de routine reprendront, très vite, l’on se rendra compte que les tracasseries policières tant redoutées feront leur retour pour la simple raison qu’une identification menée en partie aura tracé le lit de ces désagréments. L’opération d’identification coûte des milliards au pays. Il serait judicieux qu’elle nous épargne un retour à la case départ.
Mack Dakota
correspondant régional