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Politique Publié le samedi 31 janvier 2009 | Notre Voie

Situation sociopolitique : Gbagbo répond à Bédié

Recevant, jeudi dernier, au palais présidentiel, le peuple atchan, le président de la République, Laurent Gbagbo, a répondu au président du PDCI, Henri Konan Bédié, qui l’accuse d’user de subterfuges pour retarder l’organisation des élections en Côte d’Ivoire.

Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a reçu le peuple atchan au palais présidentiel, le jeudi 29 janvier 2009. Il s’est longuement prononcé sur la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire. Qui s’est normalisée d’ailleurs depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO) le 4 mars 2007. Le président Laurent Gbagbo a soutenu, devant ses hôtes, que la guerre est totalement finie. C’est pourquoi des candidats peuvent faire campagne sans être inquiétés à travers le pays. Parce que la campagne ne se fait pas quand les armes crépitent. «La guerre est totalement finie. La résolution 1865 en a pris acte. Maintenant, allons aux élections ! Les gens font campagne. Tout le monde court et moi, je suis heureux. Je suis heureux parce que, quand un homme politique court de village en village et qu’il fait campagne, c’est qu’il y a la paix. On ne fait pas campagne là où les fusils crépitent», a-t-il soutenu, avant de faire observer que les attaques de certains opposants sont une façon de le remercier. «Ceux qui font campagne me disent merci. Ils veulent dire Gbagbo merci pour avoir ramené la paix».

Gbagbo s’est ensuite directement adressé à Bédié en ces termes : «quand tu fais campagne et que tu m’attaques, tu es en train de me dire merci. Parce que s’il n’y avait pas la paix, tu n’allais pas courir pour faire campagne. Si, aujourd’hui, vous allez de village en village, de ville en ville pour faire campagne, moi, je reçois cela comme des bénédictions. C’est-à-dire Gbagbo merci d’avoir tenu. Merci d’avoir ramené la paix».


Les difficultés financières sont dues à l'option choisie

L’autre point sur lequel le chef de l’Etat est revenu est “l’assèchement” des caisses de l’Etat. Il a expliqué que les difficultés financières du moment sont dues à la complexité de l’option de sortie de crise choisie par l’opposition. Une option nettement différente de celle que le président de la République a proposée. «J’avais proposé que nous ayons une solution légère pour les listes électorales. Je souhaitais que les préfets et sous-préfets partent dans les villages et campements pour réajuster les listes électorales. Nous aurions fait les élections depuis longtemps. Nous parlerions d’autres choses», a-t-il révélé. Avant de dire que ceux qui crient au retard des élections et aux difficultés financières sont les mêmes qui sont les responsables de cette situation. «Les mêmes qui disaient que nous allions exclure des gens sont les mêmes qui crient : “Gbagbo retarde”. Mais c’est vous qui retardez. C’est vous qui avez cherché une solution longue et chère pour rien. Si nous avons des difficultés de trésorerie, c’est parce que les solutions choisies sont inutilement chères. Parce que cela n’apporte rien de plus. Comme nous avons choisi cette solution et que nous y sommes engagés, allons-y. Et je fais confiance à la CEI».


Les élections auront lieu après le désarmement

Le président Gbagbo a abordé également les conditions d’organisation des élections. Il a estimé que les élections présidentielles auront lieu après le désarmement et la normalisation totale de la situation sociopolitique. Mais en prenant soin d’indiquer que c’est la CEI qui fixe la date des élections. «Nous allons régler bientôt le problème des com’zones. Ils vont partir. Les préfets vont faire leur travail. A partir de ce moment, tout sera fini. Tenez bon !», a indiqué le chef de l’Etat. Qui a ensuite dit que «nous irons aux élections. Notre pays doit sortir vivant, la tête haute. Nous irons aux élections aux conditions constitutionnelles de la Côte d’Ivoire. Tant que cela n’est pas, c’est comme si nous avions perdu la guerre».

Ces propos du président de la République, Laurent Gbagbo, tenus devant les Atchan constituent une réponse à l’ex-chef de l’Etat, Henri Konan Bédié, et son parti, le PDCI-RDA.

En effet, Konan Bédié, lors de sa tournée politique dans le Sanwi du 10 au 20 janvier 2009, avait soutenu que le FPI, parti dont est issu Gbagbo, était “un parti de fraudeurs. Un parti réfractaire aux élections”. Pour lui, le FPI a échoué. A preuve, il y a l’insécurité grandissante et la pauvreté a gagné tous les Ivoiriens. Il a confié à l’assistance que le président Gbagbo et le FPI ne veulent pas aller aux élections parce qu’ils ont peur de leur bilan. De plus, il a estimé que les difficultés que connaît le pays sont le fait d’une gestion scabreuse conduite par le FPI. «Le FPI et ses dignitaires égoïstes et sans cœur empêchent l’organisation des élections depuis 3 ans. En réalité, le FPI a peur de son bilan. (…) Gbagbo et ses amis viennent de nous montrer qu’ils ne sont que des fossoyeurs de la Nation ivoirienne. Par leur tendance à organiser le désordre et à se complaire dans le chaos des institutions. Le FPI est prompt à justifier l’incapacité actuelle de l’Etat à faire face à ses obligations et engagements contractuels par le fait de la guerre», a-t-il claironné dans le Sanwi.

Lors d’une de ses sorties, le secrétaire général du PDCI, Djédjé Mady, avait indiqué que les élections pouvaient se tenir sans que le désarmement ne se fasse.

Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr
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