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Politique Publié le lundi 2 février 2009 | Notre Voie

Obsèques de Kassoum Coulibaly, vendredi dernier, à Korhogo : Forte mobilisation pour un hommage national

Décédé le 6 janvier 2009, Kassoum Coulibaly a été inhumé, vendredi dernier, à Korhogo. La cérémonie funéraire a eu lieu au stade municipal de la capitale de la région des savanes en présence du président de la République Laurent Gbagbo, du Premier ministre Guillaume Soro et de plusieurs personnalités politiques et du monde des affaires venues de partout dans le pays et la sous-région.

Autorités politiques, leaders de partis politiques, opérateurs économiques nationaux et de la sous-région, syndicalistes, dignitaires religieux, autorités traditionnelles, alliés du peuple sénoufo et simples citoyens ont rivalisé de mobilisation, vendredi dernier, à Korhogo, pour rendre un ultime hommage à El Hadj Kassoum Coulibaly. Décédé le 6 janvier à l’âge de 74 ans, le député, le responsable politique (vice-président du PDCI-RDA), l’opérateur économique du monde des transports, le chef de canton de Korhogo a eu droit à des obsèques nationales, voire sous régionales dans un stade municipal qui s’est avéré trop petit pour la circonstance. Le Président de la République Laurent Gbagbo a lui-même signé de sa présence les honneurs de la Nation au grand serviteur de l’Etat. Il avait à ses côtés le Premier ministre Guillaume Soro, le Président du Conseil économique et social Laurent Dona Fologo, le Grand Chancelier de l’Ordre national, le Général Yssouf Koné, et des membres du gouvernement, dont le ministre d’Etat, ministre du plan et du développement Paul Antoine Bohoun Bouabré, le ministre de l’intérieur Désiré Tagro, le ministre des infrastructures économiques Patrick Achi, le ministre des transports Albert Mabri Toikeusse, le ministre du tourisme et de l’artisanat Sidiki Konaté. Etaient aussi présents le général Philippe Mangou, chef d’Etat-major des armées, et plusieurs officiers généraux et officiers supérieurs.

Le Président de la République et le Premier ministre s’inclineront devant la dépouille avant que le Grand Chancelier de l’Ordre national n’élève à titre posthume Kassoum Coulibaly au rang d’officier de l’ordre national en tant que député. Yssouf Koné précisera que la loi n’autorisait pas la décoration des députés et maires en fonction mais le 7 août 2008, le Président de la République a pris une ordonnance pour abroger cette disposition légale. Il a également rappelé que, de son vivant, Kassoum Coulibaly avait déjà été décoré. Il avait été fait chevalier de l’ordre national pour ses actes de développement.

Avant de quitter le lieu des obsèques, Laurent Gbagbo s’inclinera une seconde fois sur la dépouille mortelle en guise d’adieu à un grand serviteur de l’Etat et à un ami. Il prendra tout son temps pour parcourir les 8 bâches sous lesquelles étaient assis la mère du défunt âgée de 105 ans et les autres membres de la grande famille Coulibaly et offrira 5 millions de francs aux imams afin qu’ils prient davantage pour le repos de l’âme de ce descendant de Péleforo Gon Coulibaly.
Une forte délégation de l’Assemblée nationale, conduite par le vice-président de l’institution, le député de Dimbokro Bernard Koffi N’guessan, a été au premier rang de ceux venus rendre un dernier hommage au député de Korhogo commune.


Des leaders de premier rang

Les partis politiques se sont fait représenter par de fortes délégations conduites par des leaders de premier rang. La délégation du Front populaire ivoirien (FPI) était conduite par son président Pascal Affi N’Guessan, celle du Rassemblement des Républicains (RDR) par sa secrétaire générale Henriette Dagri Diabaté, celle du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) par son président Francis Wodié et celle du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), parti du défunt, par son secrétaire général Alphonse Djédjé Mady.

Bâtisseurs de nombreuses mosquées, homme de foi, El Hadj Kassoum Coulibaly a reçu la reconnaissance de la communauté musulmane et d’autres confessions religieuses. Le Conseil national islamique était présent avec une forte délégation conduite par son président Idriss Koné Koudouss, alors que celle du Conseil supérieur des imans était l’affaire de son président Cheick Boikary Fofana. Eux ont pris place autour de la charpente ardente installée au milieu du stade. La mobilisation des autres confessions religieuses a été manifeste avec le manque de place sous la bâche où l’on remarquait des hommes et femmes vêtus en soutane ou portant d’autres signes de serviteurs de Dieu. L’hommage de la communauté religieuse a été renforcé lors de la prière du vendredi, prière faite sur le lieu des obsèques en l’honneur du fidèle disparu.

Dans son sermon, El Hadj Dramé Moussa, imam de la grande mosquée de Grand-Bassam, a dit merci au Tout Puissant d’avoir donné Kassoum Coulibaly à la Côte d’Ivoire. «C’est Dieu qui donne la vie et c’est lui qui la reprend. Que son nom soit glorifié. Aujourd’hui, c’est le tour de Kassoum. Mais c’est quand notre tour ? Chacun de nous doit donc travailler à plaire à Dieu», a-t-il conseillé. «El Hadj Kassoum Coulibaly a travaillé pour le développement de l’Islam en Côte d’Ivoire. Que Allah ait pitié de son âme. Qu’il lui réserve une place à côté de lui», a-t-il conclu.


Le grand baobab

Juste à côté de la bâche réservée aux hommes de Dieu, se trouvait celle des rois et chefs traditionnels. Ces têtes couronnées ont tenu à accompagner à sa dernières demeure l’un des leurs car, chef de canton de Korhogo, Kassoum Coulibaly était aussi vice-président de l’Association des rois et chef traditionnels chargé du Grand Nord. Le porte-parole de cette association, Nanan N’Dépo Didas, est monté au pupitre pour saluer “le grand baobab’’, “le grand bâtisseur’’, “le grand homme’’. Il a regretté ce brusque départ au moment où le Président de la République s’apprête à donner aux détenteurs du pouvoir traditionnel, “un statut juridique pouvant leur permettre d’entrer résolument dans la République”. «Sache, Kassoum, que le combat va continuer. Ta mission sur terre, tu l’as bien remplie. Tu n’as pas vécu inutile», a-t-il insisté, avant d’entonner ce chant religieux bien connu des chrétiens et dont les paroles sont les suivantes : «Ton nom est écrit, dans le livre de vie. Personne ne peut l’effacer. Il est écrit pour l’éternité».

Le monde des transports, domaine d’activités dans lequel le disparu s’est le plus illustré par sa perspicacité, s’est manifesté comme il fallait s’y attendre. 1000 transporteurs nationaux ont effectué le déplacement. Des organisations et entreprises de transport du Burkina Faso et du Mali ont dépêché des délégations pour saluer la mémoire d’un opérateur économique de transport au service de l’Afrique de l’ouest. C’est le ministre ivoirien des transports qui a lui-même exprimé les hommages du monde des transports au grand transporteur et énoncé la gratitude des acteurs du secteur à ceux venus accompagner le défunt à sa dernière demeure. De la présence du Président de la République, M. Toikeusse a dit qu’elle va au-delà d’une simple compassion et traduit l’intérêt que Laurent Gbagbo voue au monde des transports. Le ministre a ensuite rappelé tous les actes posés par Kassoum Coulibaly pour son ascension sociale personnelle mais aussi pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des transporteurs. Il a mis un point d’honneur à la marque imprimée par ce dernier sur le Syndicat national des transporteurs de voyageurs et marchandises de Côte d’Ivoire qu’il a dirigé de 1986 à sa mort le 6 janvier dernier.


Gratitude pour la mobilisation

Le jeu des alliances interethniques s’est aussi affirmé lors de ces obsèques. Les Koyaka, les Gouro et les Yacouba, alliés des Sénoufo, ont, par des dons symboliques et des paroles bien à propos soutenu le défunt. C’est le fils de feu le général Robert Guéi, Franck Guéi, qui a manifesté le soutien allié des Yacouba, et l’ex-ministre Koné Messamba, celui des Koyaka.

La famille de Kassoum Coulibaly a exprimé toute sa gratitude pour toute cette mobilisation et toutes ces marques de compassion par la voix du Dr. Issa Malick Coulibaly. Il a relevé particulièrement les gestes de soutien du Président de la République depuis la mort de son frère aîné. Il a indiqué que cela s’explique en partie par l’estime mutuelle entre Laurent Gbagbo et Kassoum Coulibaly. Il a rappelé que c’est compte tenu des liens entre les deux hommes que le chef de l’Etat a souvent tenu compte de l’avis du défunt pour poser des actes majeurs au bénéfice de Korhogo : un découpage administratif sans conflit social, une amélioration du réseau routier, l’accroissement de la capacité de production d’eau potable, la réhabilitation du CHR de Korhogo, etc. Dr. Malick Coulibaly a aussi exprimé la gratitude de la famille au Premier ministre Guillaume Soro. Il a avoué l’engagement de la famille à jouer plus et mieux son rôle de pôle de stabilité de la région des savanes.

Il était plus de 16 h GMT quand, après la prière mortuaire dite par l’imam Anzoumana Diané, la dépouille mortelle de Kassoum Koulibaly a quitté le stade municipal pour le caveau familial au quartier Soba de Korhogo.

Dan Opéli envoyé spécial
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