Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) a-t-il opté pour une autre méthode de lutte pour la reconquête du pouvoir d'Etat face à Laurent Gbagbo et le FPI ? En tout cas le samedi 31 janvier, à la place Amoakon Thiémélé de Sankadiokro et le 1er février à Zébénou dans le département d'Abengourou, le Président national de la JPDCI, Kouadio Konan Bertin en a donné le ton. C'était à la faveur de la rentrée politique de la JPDCI et l'UFPDCI de ladite localité. "Si on croise les bras, Bédié ne sera pas Président. Donc il faut en finir avec les meetings où nous sommes assis sous les bâches… Aujourd'hui, il faudra qu'on aille au-delà des propos" a laissé entendre le leader de la jeunesse du PDCI. Kouadio Konan Bertin a donc saisi la tribune à lui offerte pour lancer un appel aux militants du PDCI-RDA en général mais singulièrement aux jeunes et aux femmes de son parti : "il faut maintenant qu'on cultive un militantisme agressif". Cela face à l'attitude de Laurent Gbagbo et du FPI qui ne sont pas pressés d'organiser les élections pour sortir la Côte d'Ivoire du gouffre. Le premier responsable des jeunes du PDCI estime que le militantisme paisible qui consiste à se rassembler pour faire passer les messages et se faire applaudir doit faire place au militantisme agressif. Aussi, s'est-il empressé de préciser qu'il ne s'agit pas d'aller chercher des armes. L'invité des femmes et des jeunes de Sankadiokro soutient que ce nouveau combat qui entrera dans sa phase active les semaines à venir avec la fin des opérations d'identification est à ses yeux la seule et unique voie pour arracher les élections à Laurent Gbagbo. "Il faut maintenant amener les Ivoiriens et surtout les militants du PDCI-RDA à comprendre qu'il faut qu'ils assument leur destin et qu'ils arrachent ces élections à Laurent Gbagbo" a dit KKB avant d'ajouter ceci : "S'il faut que la population se soulève pour qu'elle s'en sorte, le peuple seul est souverain … En 2000, c'est dans la rue que le peuple a donné le pouvoir à Gbagbo et on a applaudi, Gbagbo est devenu Président. Pourquoi si le même peuple se rend compte qu'il s'est trompé qu'il procède de la même manière ça devrait poser problème ?". Pour Kouadio Konan Bertin, la Côte d'Ivoire est aujourd'hui méconnaissable avec la politique de Laurent Gbagbo. Qui, dira KKB, a tribalisé le débat politique dans notre pays "quand un président de la république, matin, midi et soir va chez lui au village et dit à ses parents je suis l'héritier de Kragbé Gnagbé, de Dignan Bailly ça veut dire quoi ? S'il est l'héritier de Kragbé Gnagbé et les Lobi et les Attié, les Koulango, les Ebrié, les Yacouba, les Dida, les Baoulé ?" s'est interrogé le patron des jeunes du parti d'Henri Konan Bédié. C'est pourquoi, prévient KKB "Pour l'instant, Laurent Gbagbo qui est historien, sait que l'histoire c'est la répétition des faits, ne connaît que la révolte des guébié des Bétés. Il connaît la révolte des dioulas. Mais il ne sait pas quelle autre révolte peut naître dans ce pays. Et ce que cela peut nous coûter. Il ne faut pas jouer avec la dignité des peuples".
Joël ABALO à Sankadiokro et Zébénou
Joël ABALO à Sankadiokro et Zébénou