Il est apparu décontracté, le visage rayonnant, à la salle de l`auditorium de la Caistab au Plateau, hier jeudi 11 août 2011. Mamadou Koulibaly, c`est de lui qu`il s`agit, a arraché des ovations nourries aux centaines de militants de son nouveau parti qui ont pris d`assaut la salle pour le soutenir dans son « aventure » politique. Prévue pour 11h, la cérémonie a débuté plus tôt avec l`arrivée du président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) à 10h35. Le poing droit dressé en signe de détermination, Koulibaly a pris un bain de foule, distribué de chaudes poignées de mains avant de rejoindre, une dizaine de minutes plus tard, le pupitre pour dérouler la vision de son parti politique. Une vision qu`il a résumée en cinq points principaux et qui embrassent, selon lui, l`aspiration du peuple. S`il a tenté de convaincre l`opinion sur la capacité de LIDER à construire un Etat de droit, le président de l`Assemblée nationale n`a pas non plus ménagé le chef de l`État. Pour lui, avant de tendre la main aux exilés, Ouattara doit respecter d`abord son serment et la Constitution qui reconnaît l`existence de l`Assemblée nationale. « Il faut qu`il commence d`abord par respecter son serment. Les textes reconnaissent l`existence de l`Assemblée nationale. Moi-même, j`étais présent à son investiture en tant que président de l`Assemblée nationale. Aujourd`hui, il coupe les salaires par-ci, refuse de reconnaître les députés. Ce n`est pas normal », a répondu celui qui fut, avant le 11juillet 2011, le troisième vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), ex-parti au pouvoir. L`ancien compagnon du président déchu, Laurent Gbagbo veut faire la politique autrement. C`est-à-dire tirer les leçons de l`échec de son ancien parti pour bâtir un parti politique plus fort dont les ressorts reposent sur le respect de l`Etat de droit, l`entreprise privée, l`impôt unique proportionnel, le taux de change flexible pour le FCFA, la justice. Sur le dernier sujet, le président de LIDER a souhaité l`existence d`une justice impartiale pour tous. Car, a-t-il fait remarquer, l`état de droit se nourrit de justice équitable pour tous les citoyens. Il a profité pour demander que soit rétablie sur toute l`étendue du territoire national, la sécurité pour permettre l`émergence de la démocratie. « Les Ivoiriens ont peur. Ceux qui ont perdu ont peur. Ceux qui ont gagné ont peur. On a peur du voisin, on a peur de l`autre et on finit par avoir peur de nous-même. On ne peut dire qu`on est en démocratie si on ne peut vivre sans un minimum de démocratie », a soutenu le Pr Koulibaly, qui a invité le nouveau pouvoir à éviter la vengeance justicière. « Pas de vengeance justicière, pas de justice des vainqueurs sur les vaincus. Si Koulibaly a commis des crimes, qu`il paie. Si Bamba a commis des crimes, qu`il paie aussi », a tranché le conférencier, qui a souhaité que tous les criminels soient traduits en justice sans distinction de camp. Bref, pendant 1h, l`ex-vice-président du FPI a tenté de convaincre ses militants et les curieux qui ont accouru à la Caistab pour l`écouter. A-t-il réussi? L`avenir nous le dira. Toujours est-il que les militants ont été invités à se mettre au travail pour obtenir des sièges à l`Assemblée nationale.
Y.DOUMBIA
Légende: Koulibaly Mamadou veut s`imposer comme une alternative crédible à Ouattara
Y.DOUMBIA
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