Unicité des caisses de l’État : Le guichet unique ouvert à Bouaké

Dans les zones Cno, les propriétaires de véhicules ou motos devront passer à la caisse pour payer les frais de dédouanement et d’immatriculation de leurs engins. Le guichet unique automobile a ouvert, hier officiellement, à Bouaké. L’opération démarre par les motos et mobylettes. Les coûts vont de 24 500 à 96 000 francs selon les types d’engins.
Ainsi, l’unicité des caisses de l’Etat est entrée, à Bouaké dans sa phase opérationnelle avec le dédouanement et l’immatriculation des engins à deux roues et des véhicules. C’est pourquoi, le directeur général de Côte d’Ivoire Logistique, la société concessionnaire du guichet unique automobile, N’dri Kouakou Marius, a indiqué que l’unicité des caisses de l’Etat est une réalité vivante dans les zones cno. Pour cela, il a rendu un vibrant hommage au Président de la République et au Premier ministre qui ont mis tout en œuvre pour que cette opération puisse réussir. Pour le directeur du guichet unique, Tchagba Laurent, cette opération dont la première phase durera 6 mois suscite déjà auprès des populations un engouement réel. Ainsi, pour mieux les servir il leur a conseillé de venir avec leurs motos et leurs véhicules. Dans la mesure où durant la phase de négociation avec les Forces nouvelles, il est clairement ressorti qu’à Bouaké la plupart des engins à 2 roues et des véhicules n’ont pas de pièces. Traoré Oumar, employé à la Sitarail, a salué cette initiative des Forces nouvelles : réaliser l’unicité des caisses de l’Etat. Car pour lui, si les Ivoiriens ont accepté de se faire enrôler pour avoir des papiers, il faut qu’ils en fassent de même pour leurs motos et leurs voitures. Ils pourront ainsi circuler librement à travers la Côte d’Ivoire sans être inquiétés par qui que ce soit. Pour le commerçant Lassissis Waliou, l’unicité des caisses de l’Etat est une très bonne chose parce qu’elle permettra à l’Etat de Côte d’Ivoire de reprendre la réalisation des infrastructures socio-économiques pour le bien-être des populations des zones ex-assiégées. Ouattara Souleymane, chauffeur de taxi moto, soutient que les chauffeurs de taxi moto adhèrent tous à l’idée de l’unicité des caisses de l’Etat. Seulement, il observe que les prix proposés pour le dédouanement et l’immatriculation de leurs engins sont très élevés, contrairement à ce que pensent les Ivoiriens. Parce que Bouaké et sa région, du fait de la guerre, sont aujourd’hui une zone sinistrée qui n’offre aucun emploi aux populations abandonnées à elles, mêmes. Koné Souleymane, chef de gare de la Société de Transport en Commun CTB n’est pas contre le principe du dédouanement. Cependant, il estime que cela est prématuré car il leur a été signifié que l’unicité des caisses de l’Etat interviendrait après les élections. Et d’ajouter que, pour l’instant les populations de Bouaké n’ont pas assez de moyens pour dédouaner leurs engins et leurs véhicules aux prix fixés. Quant à Bamba Dramane, agent municipal, il déplore le fait que le ministère de l’Economie et des Finances et les Forces nouvelles n’aient pas associé aux négociations, les populations de Bouaké qui sont les premières concernées par cette opération. « En allant à l’unicité des caisses de l’Etat, la Côte d’Ivoire prouve à la communauté internationale que la paix est effectivement de retour dans le pays » dit-il.

Adjé Jean-Aléxis
Correspondant régional



Casse-tête Soro

Démarrage pour le moins laborieux de l’opération de l’unicité des caisses de l’Etat dans la zone Cno. Déjà, dans sa phase d’explication et de sensibilisation, elle a suscité beaucoup de passion. Moins d’une semaine après le lancement officiel, on se perd en conjectures. A la vérité, il y a une grande volonté d’intoxication et de manipulation de la part des nostalgiques de l’économie de guerre. Qui rêvent d’une crise qui s’éternise et qui rasent les murs de nuit pour ramer à contre courant du processus. Mais, ceux-ci peuvent continuer de se bercer d’illusions, la guerre est finie et bien finie et l’Etat de Côte d’Ivoire est bien résolu à reconquérir ses droits. Tous ses droits. Et puis, comme l’a dit quelqu’un, les populations de la zone Cno jouent la crédibilité du Premier ministre Guillaume Soro. Elles ont alors tout intérêt à ne pas l’embarrasser outre mesure. Par-dessus tout, ces populations doivent se dire que l’unicité des caisses de l’Etat ne se fait ni pour Gbagbo ni contre lui, dixit la propagande. Mais qu’elles en sont plutôt les plus grands bénéficiaires. Qu’elles évitent donc à Soro les soucis de l’échec de cette opération. Dédouanez motos, véhicules et marchandises et demain, payez vos factures d’eau, d’électricité et de téléphone. C’est votre part du sacrifice. Parce que vous êtes des citoyens à part entière et que l’Etat de droit que vous appelez de tous vos vœux a ses exigences.

Youssouf Sylla