Comme il fallait s’y attendre, la disparition du président du Cnca suscite de nombreuses réactions d’affliction et de compassion. Pour une fois, le décès d’un conjoint ne divise pas les familles respectives du couple comme c’est souvent le cas dans les foyers. Si c’est l’époux qui décède, la veuve est vouée aux gémonies par les beaux-parents. Qui l’accusent d’avoir «gbassé» leur fils, c’est-à-dire de l’avoir tué à coups de fétiches ou de tout autre moyen occulte. Objectif, ce faisant: s’emparer de ses biens surtout lorsqu’il s’agit de couple marié légalement.
Mais si c’est l’épouse qui s’en va, sa famille accuse le veuf de l’avoir maltraitée au profit d’autres femmes. Bref, la mort du conjoint est toujours un double calvaire pour son partenaire du fait des raisons invoquées plus haut. A la différence de ces foyers qui se déchirent à la suite du décès d’un de ses membres, celui de Diégou Bailly donne actuellement l’exemple que monsieur et madame vivaient en parfaite harmonie. Et ce ne sont pas les parents du défunt qui démentiront cela, eux qui ne tarissent pas d’éloges sur Mawa, la veuve. A notre passage, hier après-midi chez les Bailly, nous avons échangé avec le frère aîné du défunt, M. Saky Bruno, infirmier d’Etat à la retraite, inconsolable parce que, «avec ce décès, c’est une partie de moi-même qui s’est effondrée», dit-il. Et d’ajouter: «Je n’entrerai pas dans les détails. Mais, ce que l’épouse a fait pour mon frère, c’est Dieu qui le lui rendra. En Côte d’Ivoire, ici, si vous trouvez plus de cinq femmes qui peuvent faire ce que Mawa a fait pour notre frère, montrez-les-moi. Je n’entrerai pas dans les détails et si vous écrivez autre chose, c’est vous-même qui aurez engagé votre journal parce que je ne vous ai pas donné de détails. Ce que la veuve a fait pour mon frère, c’est Dieu seul qui le lui rendra. Je lui suis infiniment reconnaissant au nom de ma famille. Toute ma vie durant, je lui resterai reconnaissant. Cette femme-là… Elle, le Président de la République et tous les amis de notre frère, nous leur sommes reconnaissants pout tout ce qu’ils ont fait pour lui pendant ses moments difficiles». En fait de détails que M. Saky se garde de donner, nous avons appris de sources dignes de foi que de son vivant, Diégou Bailly a subi une greffe de rein grâce à son épouse qui lui aurait donné un de ses deux reins. C’est grâce à cette greffe effectuée en Tunisie que notre confrère et président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca) avait recouvré la santé jusqu’à ce qu’il rechute en décembre 2008 et qu’il soit reconduit à Tunis pour d’autres soins. A ce niveau, également, le frère aîné du disparu se tourne vers le Président Laurent Gbagbo pour lui être reconnaissant pour sa grande sollicitude qui a permis au malade d’avoir un suivi médical régulier. «Je dis un grand merci au Président de la République. Car c’est avec sa bienveillante intervention que Jérôme a pu vivre jusqu’à maintenant. Il l’a suivi au niveau des soins jusqu’à ce que hélas, comme vous l’avez écrit dans votre édition de ce jour (hier, lundi), Dieu fasse le reste», fait observer l’aîné de la famille. «Je ne citerai pas tout le monde de peur d’en oublier», poursuit M. Saky. «Mais je dis merci à tous ses amis, et ils se connaissent, pour tout ce qu’ils ont fait pour mon frère. Certains sont même prêts à se rendre à Tunis pour aller chercher le corps. Cela me fait chaud au cœur et me montre que mon frère n’a pas vécu inutilement». Peut-être que les uns et les autres rendent à Bailly ce qu’il a été pour eux de son vivant, à savoir un bon ami, un bon maître, un bon compagnon, un bon époux, ... «C’est aux autres de le dire. Cela est possible», affirme le frère aîné. Qui, avant de s’ouvrir à nous, a tenu à saluer l’hommage rendu par la presse ivoirienne à la mémoire du disparu. Il a surtout relevé le traitement fait par Fraternité Matin avec, à sa une, ce titre qu’il a jugé à la fois «émouvant et rassurant». «Cela m’a fait chaud au cœur quand j’ai lu votre titre: Diégou Bailly, hélas! Cela montre que vous l’avez suivi dans ses moments difficiles et que vous constatez que tous les efforts faits n’ont rien donné», explique M. Saky Bruno au nom des autres frères et sœurs de cette famille de sept enfants: Saky Bruno, Saky Antoine, Rose Bailly épouse Goya, Gisèle Bailly épouse Mulose, Bailly Marcellin (le seul resté au village pour entretenir l’héritage du père), Bailly Vincent et Diégou Bailly, décédé dimanche à 57 ans. Hier, ses enfants Mme Yao Claude, Bailly Cynthia, Bailly Georges (le seul garçon) et Bailly Marianne, tous unis dans la douleur, ont préféré attendre le retour de la veuve avant d’accorder toute interview à la presse. Question de principe, mais aussi la crainte de dire des choses qui ne plairaient pas à maman.
Abel Doualy
Option : Une grande dame
Elle aura tout fait pour le sauver. Elle se sera battue de toutes ses forces contre le mal qui le rongeait. Allant même jusqu’à lui donner une partie d’elle-même, une partie de son corps : un rein. Existe-t-il sacrifice plus grand, plus beau pour sauver l’homme qu’elle aime ? Existe-t-il plus grande preuve d’amour et d’attachement à l’homme de sa vie, à son époux, à son compagnon, au père de ses enfants ?
Mawa Bailly, née Coulibaly, cette épouse-amie-sœur aura affronté, jusqu’au bout, la mort en embrassant, avec Jérôme Diégou Bailly, la vie dans ce qu’elle a de beau, de grand, de noble: l’Amour. Avec un grand A. Ce don de soi à l’autre, jusque dans son dernier souffle, est un geste d’une rare beauté. Ce partage de soi avec l’autre, c’est le sens même de la vie, dans ce qu’elle a de profond et de généreux. Aimer, c’est donner; c’est se donner. Aimer, c’est offrir; c’est s’offrir. Aimer, c’est partager; c’est se partager. Aimer, c’est rendre possible ce qui paraît impossible. Aimer, c’est donner de la vie à la vie, du souffle au souffle. Aimer, c’est tenter, toujours, de sauver la vie; quitte à se battre contre la mort, quand elle menace l’autre, l’être aimé.
La leçon d’amour que nous donne celle qui, aujourd’hui, reste seule, parce que privée de son homme, devrait nous instruire sur le sens même de l’engagement que nous prenons quand nous disons : je t’aime. Parce que ce verbe ne doit pas se conjuguer avec légèreté. Parce ce qu’il se vit au présent, en nous offrant un quotidien plein de lumière. Parce qu’il se vit au futur, dans un espoir toujours permis. Parce qu’il se vit aussi bien au passé et nous permet de garder le lien toujours attaché à ceux que nous avons aimés. Au-delà de l’hommage que nous nous devons de rendre à ce grand homme de la plume qui s’en est allé, au-delà de sa mémoire que nous nous devons d’entretenir, nous avons le devoir de faire allégeance à la grandeur d’âme d’une grande dame qui nous donne une belle leçon de vie. Quand l’amour se déploie avec tant de splendeur, il nous inspire toujours les gestes à faire. Et quand bien même s’éteint la lampe de la vie, reste toujours allumée la lumière qui illumine nos coeurs. Parce qu’on aura su donner de la vie à la vie, du souffle au souffle, de l’espoir à l’espoir.
par Agnès Kraidy
Focus : Une minute de silence à Fraternité Matin
À l’occasion de leur réunion hebdomadaire de lundi, les rédactions du groupe Fraternité Matin, avec à leur tête le directeur du développement des rédactions, Alfred Dan Moussa, a, hier, observé une minute de silence en la mémoire de Diégou Bailly décédé dimanche matin à Tunis. Une minute de silence en souvenir des actions posées par l’homme dans le cadre de sa profession. Une minute de silence pour le repos de son âme. C’est en fait une prière à Dieu pour qu’il pardonne à Diégou Bailly toutes ses faiblesses et qu’il l’accueille auprès de lui et veille sur la famille qu’il laisse derrière lui. C’est donc un devoir de mémoire pour Fraternité Matin. Qui ne pouvait pas ne pas se souvenir de cette grande plume qui n’a eu que des rapports de courtoisie avec les uns et les autres. De ce que Diégou Bailly est un devancier, qu’il fait partie de ceux qui ont eu à poser les fondations à travers leurs plumes, leurs signatures aussi bien dans Fraternité Matin que dans «Ivoire dimanche, Notre Temps, Le Jour». Il est d’ailleurs celui qui en tant que journaliste et même responsable de regroupement d’organisations professionnelles dont l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) et l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (Olped, créé en 1995 sous son mandat à la tête de l’Unjci), a eu à défendre la corporation, les rédactions y compris celles de Fraternité Matin. C’est donc logique que Fraternité Matin, ne rende un hommage à l’illustre disparu. Qui était un devancier, un confrère, un ami, un modèle et maître pour les uns et les autres.
Cet homme de 57 ans que la mort a arraché à l’affection des siens, dimanche matin, se nommait Djégou Bailly Jérôme. Et avait pour signature Diégou Bailly.
Marie Chantal Obindé
Unanimité sur ses qualités humaines et professionnelles
Laurent Gbagbo(Président de la République)
“J’éprouve une grande peine”
«Je déplore la disparition de Diégou Bailly, mon frère, mon camarade, mon ami mort, hier, (Ndlr, dimanche dernier) à Tunis. C’est pour moi une grande peine. Ça l’est encore plus, pour ses collaborateurs que vous êtes. J’ai salué, tout à l’heure, Eugène Kacou, avec qui il assurait la régulation de nos organes de presse. Diégou Bailly pour l’audiovisuel et Eugène Kacou, pour la presse écrite. Eugène Kacou, Diégou et moi, sommes de la même génération. Eugène Kacou et moi étions ensemble au lycée et Diégou Bailly était plus jeune. Il a été l’un de nos étudiants, mais qui s’est très vite imposé dans le monde de la presse comme un grand frère. J’ai beaucoup de peine pour sa femme Mahoua, ses collaborateurs du Cnca (Centre national de la communication audiovisuelle. Ndlr) et pour toute la presse ivoirienne. Qu’elle soit écrite, puisque lui-même était de la presse écrite à travers Ivoire Dimanche, Le Nouvel Horizon, Notre Temps, Le Jour, ou audiovisuelle avec le Cnca. M. le ministre de la Communication, je vous prie de transmettre à toute la grande famille de la presse, mes condoléances. Sincères ! Parce qu’il s’agit vraiment de mon ami, un ami intime. D’un ami avec qui nous avons fait beaucoup de choses. Je vous prie de transmettre cela à toute la presse».
Kébé Yacouba(Ancien D.G de Frat-Mat et de la Rti)
“C’était un militant du journalisme”
Comme chacun d’entre nous, Diégou Bailly avait ses défauts et a pu commettre, comme nous tous, des erreurs dans son parcours professionnel. Mais je répète qu’il fut l’un des meilleurs parmi les meilleurs dans la pratique du métier. Il fait partie des journalistes des années de la pensée unique, notamment entre 1980 et 1990, qui ont bravé le système politique et son environnement répressif pour défendre la liberté de la presse. A cette époque, la résistance n’était pas facile. Et ils étaient peu nombreux les journalistes qui se battaient pour exercer le métier dans les règles de l’art. Diégou Bailly était de cette épopée. Il a mis son talent au service du journalisme vrai dans tous les journaux où il est passé et à la tête de l’Unjci. C’était un militant du journalisme. Que son âme repose en paix.
Alfred Dan Moussa(Président de l’Upf)
“Son départ sera ressenti dans nombre de rédactions francophones”
«Diégou Bailly, pour celui qui l’a suivi de près, n’a pas attendu d’être journaliste pour se préoccuper des questions relatives à la liberté d’expression. Et sa qualité de journaliste lui a permis, par la suite, de s’exprimer ouvertement et fermement sur la nécessité de faire droit à la liberté d’expression (question qui intéresse toute organisation professionnelle de journalisme. L’Union de la presse francophone a découvert en cet homme, l’un des défenseurs de ses préoccupations. A preuve, il a été présent dans nombre des tribunes de l’union. Et a été, en outre, correspondant de «reporter sans frontière» en Afrique de l’Ouest. Diégou a défendu la liberté de la presse depuis la période délicate du parti unique. Il a pris des risques jusqu’à l’avènement du multipartisme et tout au long de cette période. Et ce, jusqu’à ce qu’il soit arraché à notre affection.
Le défunt est aussi connu à travers l’espace professionnel mondial. Son départ sera ressenti dans nombre de rédactions francophones d’ici et d’ailleurs.»
Auguste Miremont (Journaliste, Secrétaire permanent Cei)
“J’ai toujours apprécié son sérieux, sa connaissance du métier”
J’ai ressenti un choc en apprenant le décès. J’ai travaillé avec Diégou Bailly lorsqu’il était à Ivoire Dimanche. Fraternité Matin avait choisi la société éditrice de Justin Vierra pour l’édition de Ivoire Dimanche parce que le magazine n’avait pas assez de personnel. De tous temps, nous étions en contact, moi en tant que rédacteur en chef, directeur général de Fraternité Matin et ministre de la Communication. C’est avec mon accord que Yao Noël et Diégou Bailly ont créé l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire. Avec le Gerdes-Ci, nous avons mis en place les états généraux de la presse.
J’ai toujours apprécié son sérieux, sa connaissance du métier, son sens de la fraternité et surtout sa conscience professionnelle.
Il m’a aidé à sensibiliser les confères de la presse à l’indispensable nécessité de maîtriser le métier et de respecter l’éthique et la déontologie journalistiques. La Côte d’Ivoire perd donc l’un de ses maillons les plus sérieux, les plus performants.
En tant que président du Cnca, nous nous sommes encore rencontrés. Alors que je suis à la Commission électorale indépendante en tant que Secrétaire permanent, avec lui et d’autres structures de la corporation, nous avons mis en place la plate-forme de collaboration entre la Cei et les médias. Nous avons ensuite organisé un séminaire sur la maîtrise du métier dans le cadre du processus électoral. Il va nous manquer. Je compatis à la douleur de la famille de la presse dont je suis toujours membre.
Yao Noël(Premier président de l’Unjci)
“Il était pointileux sur les questions liées à la liberté de la presse”
Diégou Bailly est membre fondateur de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) que nous avons, avec Honorat Dé Yédagne, créée en 1990. Au moment où toutes les couches de la société s’organisaient, les journalistes n’avaient pas de cadre de rencontre parce que l’Association des journalistes de Côte d’Ivoire (Anjci) avait disparu et le Syndicat national des journalistes sombrait dans la léthargie, pour ne pas dire qu’il avait lui aussi disparu. Nous nous sommes dit qu’il fallait créer un cadre de rencontre pour les journalistes.
Dans la création de l’Unjci, Diégou Bailly a joué un rôle important. Honorat et moi, étions à Fraternité Matin, donc, proches du gouvernement; ce qui rendait méfiants beaucoup de nos confrères. Ces derniers se demandaient si ce n’était pas un embrigadement du Pdci, parti alors au pouvoir. Fort heureusement, la présence de Diégou Bailly qui était proche de la presse de gauche, donc de l’opposition, a incité les journalistes de gauche à nous rejoindre.
L’Unjci mise sur pied, il a été le 1er vice-président chargé de la liberté de la presse et de la déontologie dans le tout nouveau bureau. Dans l’élaboration de la nouvelle loi sur la Presse en décembre 1991, loi Miremont, Diégou Bailly va se montrer très actif et présent. Pour donner au gouvernement et à l’Assemblée nationale, la position des journalistes, nous avons passé des jours et des nuits à décortiquer le texte proposé. Très au point sur les questions liées à la liberté de la presse, Diégou Bailly parlait souvent du devoir d’irrévérence du journaliste. En tant que journaliste professionnel, l’homme était talentueux. Il était l’un des meilleurs de la presse écrite de ces 20 ou 30 dernières années. Il avait ses choix que je ne partage pas personnellement, mais son talent était indiscutable. En tant qu’écrivain, il a fait montre du même talent dans ses différents ouvrages. Il dépeint notre société sans complaisance. C’est un grand professionnel des médias, de la culture ivoirienne et de la vie nationale tout entière.
La Côte d’Ivoire peut être fière de ce grand journaliste qui avait ses idées, ses choix, mais qui restera pour nous un grand professionnel de grande envergure.
Propos recueillis par
Paulin. N. Zobo
Landry Kohon
Rémi Coulibaly et Marie Chantal Obindé
Au-delà du factuel
Le journaliste a échappé à l’éphémère du quotidien en se donnant une marge de vie au-delà du factuel. Contrai-rement à nombre de ses confrères, dont les signatures se perdent, aux lendemains de leur disparition, dans les pages des journaux jaunis par le temps, lui, à travers son engagement journaliste-écrivain, se survit à lui-même. En laissant, comme le dit si bien Samba Koné, des traces de son passage. Oui, cher aîné, «c’est heureux qu’il ait écrit». Hors des journaux et des magazines. Oui, c’est heureux qu’il ait écrit et publié trois romans: Secret d’Etat, La fille du silence et La traversée du guerrier; deux pièces de théâtre: Monoko-zohi et Hèrèmankono (inédite) qui ont été mises en scène par Sidiki Bakaba. Deux autres de ses livres sont en fabrication à Frat-Mat Editions. Il y a quelques mois, je lui avais soumis le projet d’un livre d’une portée historique: les femmes et les hommes de média de Côte d’Ivoire de 1960 à 1990. Sa générosité intellectuelle lui a permis de m’avoir fait l’honneur d’accepter de me soutenir. Aujourd’hui, il me revient comme une mission - et surtout comme un hommage à sa mémoire - d’achever ce chantier.
Oui, Samba Koné, «c’est heureux qu’il ait écrit».
A.Kraidy
Réunion ce mardi
La nouvelle est connue: Jérôme Diégou Bailly, journaliste, ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, président du Conseil national de la communication audiovisuelle, écrivain, est décédé le dimanche 1er février 2009, à Tunis, en Tunisie, où il s’était rendu pour des soins médicaux.
En attendant l’arrivée de la dépouille mortelle, et en vue de rendre, tout au long des obsèques, un hommage à la hauteur des qualités du défunt, une réunion extraordinaire est convoquée aujourd’hui, mardi 3 février 2009, de 12 à 13 h 30, à la salle de conférences du groupe Fraternité Matin. Sont attendus à cette importante concertation :
- les présidents et secrétaires généraux des organisations professionnelles,
- les directeurs généraux des médias publics et privés,
- les directeurs de publication,
- les directeurs de chaîne,
- les rédacteurs en chef.
La présence de toutes et de tous est souhaitée.
Merci pour le respect de l’heure. Début de la réunion 12 h 00. Fin de la rencontre: 13 h 30.
Repères
Rapatriement. La dépouille mortelle de Jérôme Diégou Bailly sera rapatriée le jeudi 5 février 2009 à 22 h, selon le frère aîné du défunt que nous avons rencontré hier après-midi à la Riviera Golf. Des démarches d’usage sont en cours à cette fin aussi bien à Tunis qu’à Abidjan avec le soutien bienveillant des autorités de même que des parents et amis du regretté. De son côté, le Cnca s’active pour réserver un accueil digne à son ancien patron. Modèle. L’unanimité faite autour des qualités professionnelles de Bailly est une interpellation pour l’ensemble des journalistes ivoiriens invités ainsi à être, à leur tour, de bons et grands professionnels des médias. Cela demande des efforts aussi bien de respect des règles du métier que de conduite personnelle.
Mais si c’est l’épouse qui s’en va, sa famille accuse le veuf de l’avoir maltraitée au profit d’autres femmes. Bref, la mort du conjoint est toujours un double calvaire pour son partenaire du fait des raisons invoquées plus haut. A la différence de ces foyers qui se déchirent à la suite du décès d’un de ses membres, celui de Diégou Bailly donne actuellement l’exemple que monsieur et madame vivaient en parfaite harmonie. Et ce ne sont pas les parents du défunt qui démentiront cela, eux qui ne tarissent pas d’éloges sur Mawa, la veuve. A notre passage, hier après-midi chez les Bailly, nous avons échangé avec le frère aîné du défunt, M. Saky Bruno, infirmier d’Etat à la retraite, inconsolable parce que, «avec ce décès, c’est une partie de moi-même qui s’est effondrée», dit-il. Et d’ajouter: «Je n’entrerai pas dans les détails. Mais, ce que l’épouse a fait pour mon frère, c’est Dieu qui le lui rendra. En Côte d’Ivoire, ici, si vous trouvez plus de cinq femmes qui peuvent faire ce que Mawa a fait pour notre frère, montrez-les-moi. Je n’entrerai pas dans les détails et si vous écrivez autre chose, c’est vous-même qui aurez engagé votre journal parce que je ne vous ai pas donné de détails. Ce que la veuve a fait pour mon frère, c’est Dieu seul qui le lui rendra. Je lui suis infiniment reconnaissant au nom de ma famille. Toute ma vie durant, je lui resterai reconnaissant. Cette femme-là… Elle, le Président de la République et tous les amis de notre frère, nous leur sommes reconnaissants pout tout ce qu’ils ont fait pour lui pendant ses moments difficiles». En fait de détails que M. Saky se garde de donner, nous avons appris de sources dignes de foi que de son vivant, Diégou Bailly a subi une greffe de rein grâce à son épouse qui lui aurait donné un de ses deux reins. C’est grâce à cette greffe effectuée en Tunisie que notre confrère et président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca) avait recouvré la santé jusqu’à ce qu’il rechute en décembre 2008 et qu’il soit reconduit à Tunis pour d’autres soins. A ce niveau, également, le frère aîné du disparu se tourne vers le Président Laurent Gbagbo pour lui être reconnaissant pour sa grande sollicitude qui a permis au malade d’avoir un suivi médical régulier. «Je dis un grand merci au Président de la République. Car c’est avec sa bienveillante intervention que Jérôme a pu vivre jusqu’à maintenant. Il l’a suivi au niveau des soins jusqu’à ce que hélas, comme vous l’avez écrit dans votre édition de ce jour (hier, lundi), Dieu fasse le reste», fait observer l’aîné de la famille. «Je ne citerai pas tout le monde de peur d’en oublier», poursuit M. Saky. «Mais je dis merci à tous ses amis, et ils se connaissent, pour tout ce qu’ils ont fait pour mon frère. Certains sont même prêts à se rendre à Tunis pour aller chercher le corps. Cela me fait chaud au cœur et me montre que mon frère n’a pas vécu inutilement». Peut-être que les uns et les autres rendent à Bailly ce qu’il a été pour eux de son vivant, à savoir un bon ami, un bon maître, un bon compagnon, un bon époux, ... «C’est aux autres de le dire. Cela est possible», affirme le frère aîné. Qui, avant de s’ouvrir à nous, a tenu à saluer l’hommage rendu par la presse ivoirienne à la mémoire du disparu. Il a surtout relevé le traitement fait par Fraternité Matin avec, à sa une, ce titre qu’il a jugé à la fois «émouvant et rassurant». «Cela m’a fait chaud au cœur quand j’ai lu votre titre: Diégou Bailly, hélas! Cela montre que vous l’avez suivi dans ses moments difficiles et que vous constatez que tous les efforts faits n’ont rien donné», explique M. Saky Bruno au nom des autres frères et sœurs de cette famille de sept enfants: Saky Bruno, Saky Antoine, Rose Bailly épouse Goya, Gisèle Bailly épouse Mulose, Bailly Marcellin (le seul resté au village pour entretenir l’héritage du père), Bailly Vincent et Diégou Bailly, décédé dimanche à 57 ans. Hier, ses enfants Mme Yao Claude, Bailly Cynthia, Bailly Georges (le seul garçon) et Bailly Marianne, tous unis dans la douleur, ont préféré attendre le retour de la veuve avant d’accorder toute interview à la presse. Question de principe, mais aussi la crainte de dire des choses qui ne plairaient pas à maman.
Abel Doualy
Option : Une grande dame
Elle aura tout fait pour le sauver. Elle se sera battue de toutes ses forces contre le mal qui le rongeait. Allant même jusqu’à lui donner une partie d’elle-même, une partie de son corps : un rein. Existe-t-il sacrifice plus grand, plus beau pour sauver l’homme qu’elle aime ? Existe-t-il plus grande preuve d’amour et d’attachement à l’homme de sa vie, à son époux, à son compagnon, au père de ses enfants ?
Mawa Bailly, née Coulibaly, cette épouse-amie-sœur aura affronté, jusqu’au bout, la mort en embrassant, avec Jérôme Diégou Bailly, la vie dans ce qu’elle a de beau, de grand, de noble: l’Amour. Avec un grand A. Ce don de soi à l’autre, jusque dans son dernier souffle, est un geste d’une rare beauté. Ce partage de soi avec l’autre, c’est le sens même de la vie, dans ce qu’elle a de profond et de généreux. Aimer, c’est donner; c’est se donner. Aimer, c’est offrir; c’est s’offrir. Aimer, c’est partager; c’est se partager. Aimer, c’est rendre possible ce qui paraît impossible. Aimer, c’est donner de la vie à la vie, du souffle au souffle. Aimer, c’est tenter, toujours, de sauver la vie; quitte à se battre contre la mort, quand elle menace l’autre, l’être aimé.
La leçon d’amour que nous donne celle qui, aujourd’hui, reste seule, parce que privée de son homme, devrait nous instruire sur le sens même de l’engagement que nous prenons quand nous disons : je t’aime. Parce que ce verbe ne doit pas se conjuguer avec légèreté. Parce ce qu’il se vit au présent, en nous offrant un quotidien plein de lumière. Parce qu’il se vit au futur, dans un espoir toujours permis. Parce qu’il se vit aussi bien au passé et nous permet de garder le lien toujours attaché à ceux que nous avons aimés. Au-delà de l’hommage que nous nous devons de rendre à ce grand homme de la plume qui s’en est allé, au-delà de sa mémoire que nous nous devons d’entretenir, nous avons le devoir de faire allégeance à la grandeur d’âme d’une grande dame qui nous donne une belle leçon de vie. Quand l’amour se déploie avec tant de splendeur, il nous inspire toujours les gestes à faire. Et quand bien même s’éteint la lampe de la vie, reste toujours allumée la lumière qui illumine nos coeurs. Parce qu’on aura su donner de la vie à la vie, du souffle au souffle, de l’espoir à l’espoir.
par Agnès Kraidy
Focus : Une minute de silence à Fraternité Matin
À l’occasion de leur réunion hebdomadaire de lundi, les rédactions du groupe Fraternité Matin, avec à leur tête le directeur du développement des rédactions, Alfred Dan Moussa, a, hier, observé une minute de silence en la mémoire de Diégou Bailly décédé dimanche matin à Tunis. Une minute de silence en souvenir des actions posées par l’homme dans le cadre de sa profession. Une minute de silence pour le repos de son âme. C’est en fait une prière à Dieu pour qu’il pardonne à Diégou Bailly toutes ses faiblesses et qu’il l’accueille auprès de lui et veille sur la famille qu’il laisse derrière lui. C’est donc un devoir de mémoire pour Fraternité Matin. Qui ne pouvait pas ne pas se souvenir de cette grande plume qui n’a eu que des rapports de courtoisie avec les uns et les autres. De ce que Diégou Bailly est un devancier, qu’il fait partie de ceux qui ont eu à poser les fondations à travers leurs plumes, leurs signatures aussi bien dans Fraternité Matin que dans «Ivoire dimanche, Notre Temps, Le Jour». Il est d’ailleurs celui qui en tant que journaliste et même responsable de regroupement d’organisations professionnelles dont l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) et l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (Olped, créé en 1995 sous son mandat à la tête de l’Unjci), a eu à défendre la corporation, les rédactions y compris celles de Fraternité Matin. C’est donc logique que Fraternité Matin, ne rende un hommage à l’illustre disparu. Qui était un devancier, un confrère, un ami, un modèle et maître pour les uns et les autres.
Cet homme de 57 ans que la mort a arraché à l’affection des siens, dimanche matin, se nommait Djégou Bailly Jérôme. Et avait pour signature Diégou Bailly.
Marie Chantal Obindé
Unanimité sur ses qualités humaines et professionnelles
Laurent Gbagbo(Président de la République)
“J’éprouve une grande peine”
«Je déplore la disparition de Diégou Bailly, mon frère, mon camarade, mon ami mort, hier, (Ndlr, dimanche dernier) à Tunis. C’est pour moi une grande peine. Ça l’est encore plus, pour ses collaborateurs que vous êtes. J’ai salué, tout à l’heure, Eugène Kacou, avec qui il assurait la régulation de nos organes de presse. Diégou Bailly pour l’audiovisuel et Eugène Kacou, pour la presse écrite. Eugène Kacou, Diégou et moi, sommes de la même génération. Eugène Kacou et moi étions ensemble au lycée et Diégou Bailly était plus jeune. Il a été l’un de nos étudiants, mais qui s’est très vite imposé dans le monde de la presse comme un grand frère. J’ai beaucoup de peine pour sa femme Mahoua, ses collaborateurs du Cnca (Centre national de la communication audiovisuelle. Ndlr) et pour toute la presse ivoirienne. Qu’elle soit écrite, puisque lui-même était de la presse écrite à travers Ivoire Dimanche, Le Nouvel Horizon, Notre Temps, Le Jour, ou audiovisuelle avec le Cnca. M. le ministre de la Communication, je vous prie de transmettre à toute la grande famille de la presse, mes condoléances. Sincères ! Parce qu’il s’agit vraiment de mon ami, un ami intime. D’un ami avec qui nous avons fait beaucoup de choses. Je vous prie de transmettre cela à toute la presse».
Kébé Yacouba(Ancien D.G de Frat-Mat et de la Rti)
“C’était un militant du journalisme”
Comme chacun d’entre nous, Diégou Bailly avait ses défauts et a pu commettre, comme nous tous, des erreurs dans son parcours professionnel. Mais je répète qu’il fut l’un des meilleurs parmi les meilleurs dans la pratique du métier. Il fait partie des journalistes des années de la pensée unique, notamment entre 1980 et 1990, qui ont bravé le système politique et son environnement répressif pour défendre la liberté de la presse. A cette époque, la résistance n’était pas facile. Et ils étaient peu nombreux les journalistes qui se battaient pour exercer le métier dans les règles de l’art. Diégou Bailly était de cette épopée. Il a mis son talent au service du journalisme vrai dans tous les journaux où il est passé et à la tête de l’Unjci. C’était un militant du journalisme. Que son âme repose en paix.
Alfred Dan Moussa(Président de l’Upf)
“Son départ sera ressenti dans nombre de rédactions francophones”
«Diégou Bailly, pour celui qui l’a suivi de près, n’a pas attendu d’être journaliste pour se préoccuper des questions relatives à la liberté d’expression. Et sa qualité de journaliste lui a permis, par la suite, de s’exprimer ouvertement et fermement sur la nécessité de faire droit à la liberté d’expression (question qui intéresse toute organisation professionnelle de journalisme. L’Union de la presse francophone a découvert en cet homme, l’un des défenseurs de ses préoccupations. A preuve, il a été présent dans nombre des tribunes de l’union. Et a été, en outre, correspondant de «reporter sans frontière» en Afrique de l’Ouest. Diégou a défendu la liberté de la presse depuis la période délicate du parti unique. Il a pris des risques jusqu’à l’avènement du multipartisme et tout au long de cette période. Et ce, jusqu’à ce qu’il soit arraché à notre affection.
Le défunt est aussi connu à travers l’espace professionnel mondial. Son départ sera ressenti dans nombre de rédactions francophones d’ici et d’ailleurs.»
Auguste Miremont (Journaliste, Secrétaire permanent Cei)
“J’ai toujours apprécié son sérieux, sa connaissance du métier”
J’ai ressenti un choc en apprenant le décès. J’ai travaillé avec Diégou Bailly lorsqu’il était à Ivoire Dimanche. Fraternité Matin avait choisi la société éditrice de Justin Vierra pour l’édition de Ivoire Dimanche parce que le magazine n’avait pas assez de personnel. De tous temps, nous étions en contact, moi en tant que rédacteur en chef, directeur général de Fraternité Matin et ministre de la Communication. C’est avec mon accord que Yao Noël et Diégou Bailly ont créé l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire. Avec le Gerdes-Ci, nous avons mis en place les états généraux de la presse.
J’ai toujours apprécié son sérieux, sa connaissance du métier, son sens de la fraternité et surtout sa conscience professionnelle.
Il m’a aidé à sensibiliser les confères de la presse à l’indispensable nécessité de maîtriser le métier et de respecter l’éthique et la déontologie journalistiques. La Côte d’Ivoire perd donc l’un de ses maillons les plus sérieux, les plus performants.
En tant que président du Cnca, nous nous sommes encore rencontrés. Alors que je suis à la Commission électorale indépendante en tant que Secrétaire permanent, avec lui et d’autres structures de la corporation, nous avons mis en place la plate-forme de collaboration entre la Cei et les médias. Nous avons ensuite organisé un séminaire sur la maîtrise du métier dans le cadre du processus électoral. Il va nous manquer. Je compatis à la douleur de la famille de la presse dont je suis toujours membre.
Yao Noël(Premier président de l’Unjci)
“Il était pointileux sur les questions liées à la liberté de la presse”
Diégou Bailly est membre fondateur de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) que nous avons, avec Honorat Dé Yédagne, créée en 1990. Au moment où toutes les couches de la société s’organisaient, les journalistes n’avaient pas de cadre de rencontre parce que l’Association des journalistes de Côte d’Ivoire (Anjci) avait disparu et le Syndicat national des journalistes sombrait dans la léthargie, pour ne pas dire qu’il avait lui aussi disparu. Nous nous sommes dit qu’il fallait créer un cadre de rencontre pour les journalistes.
Dans la création de l’Unjci, Diégou Bailly a joué un rôle important. Honorat et moi, étions à Fraternité Matin, donc, proches du gouvernement; ce qui rendait méfiants beaucoup de nos confrères. Ces derniers se demandaient si ce n’était pas un embrigadement du Pdci, parti alors au pouvoir. Fort heureusement, la présence de Diégou Bailly qui était proche de la presse de gauche, donc de l’opposition, a incité les journalistes de gauche à nous rejoindre.
L’Unjci mise sur pied, il a été le 1er vice-président chargé de la liberté de la presse et de la déontologie dans le tout nouveau bureau. Dans l’élaboration de la nouvelle loi sur la Presse en décembre 1991, loi Miremont, Diégou Bailly va se montrer très actif et présent. Pour donner au gouvernement et à l’Assemblée nationale, la position des journalistes, nous avons passé des jours et des nuits à décortiquer le texte proposé. Très au point sur les questions liées à la liberté de la presse, Diégou Bailly parlait souvent du devoir d’irrévérence du journaliste. En tant que journaliste professionnel, l’homme était talentueux. Il était l’un des meilleurs de la presse écrite de ces 20 ou 30 dernières années. Il avait ses choix que je ne partage pas personnellement, mais son talent était indiscutable. En tant qu’écrivain, il a fait montre du même talent dans ses différents ouvrages. Il dépeint notre société sans complaisance. C’est un grand professionnel des médias, de la culture ivoirienne et de la vie nationale tout entière.
La Côte d’Ivoire peut être fière de ce grand journaliste qui avait ses idées, ses choix, mais qui restera pour nous un grand professionnel de grande envergure.
Propos recueillis par
Paulin. N. Zobo
Landry Kohon
Rémi Coulibaly et Marie Chantal Obindé
Au-delà du factuel
Le journaliste a échappé à l’éphémère du quotidien en se donnant une marge de vie au-delà du factuel. Contrai-rement à nombre de ses confrères, dont les signatures se perdent, aux lendemains de leur disparition, dans les pages des journaux jaunis par le temps, lui, à travers son engagement journaliste-écrivain, se survit à lui-même. En laissant, comme le dit si bien Samba Koné, des traces de son passage. Oui, cher aîné, «c’est heureux qu’il ait écrit». Hors des journaux et des magazines. Oui, c’est heureux qu’il ait écrit et publié trois romans: Secret d’Etat, La fille du silence et La traversée du guerrier; deux pièces de théâtre: Monoko-zohi et Hèrèmankono (inédite) qui ont été mises en scène par Sidiki Bakaba. Deux autres de ses livres sont en fabrication à Frat-Mat Editions. Il y a quelques mois, je lui avais soumis le projet d’un livre d’une portée historique: les femmes et les hommes de média de Côte d’Ivoire de 1960 à 1990. Sa générosité intellectuelle lui a permis de m’avoir fait l’honneur d’accepter de me soutenir. Aujourd’hui, il me revient comme une mission - et surtout comme un hommage à sa mémoire - d’achever ce chantier.
Oui, Samba Koné, «c’est heureux qu’il ait écrit».
A.Kraidy
Réunion ce mardi
La nouvelle est connue: Jérôme Diégou Bailly, journaliste, ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, président du Conseil national de la communication audiovisuelle, écrivain, est décédé le dimanche 1er février 2009, à Tunis, en Tunisie, où il s’était rendu pour des soins médicaux.
En attendant l’arrivée de la dépouille mortelle, et en vue de rendre, tout au long des obsèques, un hommage à la hauteur des qualités du défunt, une réunion extraordinaire est convoquée aujourd’hui, mardi 3 février 2009, de 12 à 13 h 30, à la salle de conférences du groupe Fraternité Matin. Sont attendus à cette importante concertation :
- les présidents et secrétaires généraux des organisations professionnelles,
- les directeurs généraux des médias publics et privés,
- les directeurs de publication,
- les directeurs de chaîne,
- les rédacteurs en chef.
La présence de toutes et de tous est souhaitée.
Merci pour le respect de l’heure. Début de la réunion 12 h 00. Fin de la rencontre: 13 h 30.
Repères
Rapatriement. La dépouille mortelle de Jérôme Diégou Bailly sera rapatriée le jeudi 5 février 2009 à 22 h, selon le frère aîné du défunt que nous avons rencontré hier après-midi à la Riviera Golf. Des démarches d’usage sont en cours à cette fin aussi bien à Tunis qu’à Abidjan avec le soutien bienveillant des autorités de même que des parents et amis du regretté. De son côté, le Cnca s’active pour réserver un accueil digne à son ancien patron. Modèle. L’unanimité faite autour des qualités professionnelles de Bailly est une interpellation pour l’ensemble des journalistes ivoiriens invités ainsi à être, à leur tour, de bons et grands professionnels des médias. Cela demande des efforts aussi bien de respect des règles du métier que de conduite personnelle.