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Politique Publié le mardi 3 février 2009 | Le Patriote

Il était une fois, les milices

On les appelle tantôt des milices, tantôt des groupes d’autodéfense. La question du démantèlement de ces mouvements, armés de façon illégale, revient sur scène. Hier à Yamoussoukro, l’on a assisté au lancement de la reprise de l’opération de profilage des milices ou groupes d’autodéfense de la zone sud du pays. Nés à la faveur du déclenchement de la crise militaro-politique le 19 septembre 2002, ces milices armées ont été suscitées, encouragées et formées, les unes après les autres, par des cadres proches du pouvoir. Parmi ces groupes armés, les plus connus restent le Groupement des patriotes pour la paix (GPP) de Touré Zéguen, le Front de Libération du Grand Ouest (FLGO) de Maho Glofiéhi Denis, l’Union des Patriotes pour la Résistance du Grand Ouest (UPRGO) de Yahi Octave, l’Alliance des Patriotes Wê (Apwê) de ‘’Colombo’’, le Mouvement Ivoirien pour la Libéralisation de l’Ouest de la Côte d’Ivoire (MILOCI) de Pasteur Gammi, le Comité national pour la libération de Bouaké (CNLB) de Watchard Kédjébo et l’Union pour la libération totale de la Côte d’Ivoire (UPLTCI) d’Eugène Djué, le Front pour la sécurité du centre-ouest (FSCO) du ‘’commandant’’ Marc Gnatoa.

Tout est parti d’une marche de soutien au régime FPI, en novembre 2002. Charles Blé Goudé, à la tête des mouvements patriotiques, lance «l’assaut» contre la rébellion logée au nord du pays. Pour cela, le leader des jeunes patriotes, usant des pratiques d’intoxication et de manipulation, somme les jeunes de poser des barricades partout dans les quartiers et villes de l’intérieur pour, selon lui, empêcher toute éventuelle avancée des rebelles. Ces jeunes, désoeuvrés pour la plupart et dotés d’armes de guerre, s’adonnent à cœur joie à cet exercice. D’Abidjan à Guiglo, en passant par Toumodi, Bouaflé, Tiébissou, Yamoussoukro, Gagnoa, San-Pedro, Duékoué et bien d’autres villes, ils sont partout. Et dans ce contexte, ces miliciens bénéficient, sous instruction des autorités politiques au plus haut niveau, de soutiens logistiques et matériels des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI). Ces milices et groupes d’autodéfense en profitent pour semer la terreur partout dans la partie sud du pays, en s’adonnant à des actes de vandalisme contre les populations civiles. Ils s’érigent en coupeurs de route et dépouillent les populations de leurs biens. Sans qu’une seule autorité ivoirienne ne lève le doigt, malgré les condamnations qui fusent de différents organismes de défense des Droits de l’Homme. Et le chef de l’Etat lui-même, dans un ton plutôt moqueur, jure que ces jeunes ne sont pas armés. Il souligne que ces miliciens sont inoffensifs et qu’ils « ne faisaient que courir souvent dans les quartiers ». Mais pendant ce temps, les miliciens ne manquaient pas de s’afficher ouvertement avec des pistolets automatiques, des kalachnikovs et même des lance-roquettes au poing (c’est le cas à l’ouest du pays). Charles Groguhet, un des chefs du mouvement GPP aujourd’hui décédé, comme pour défier l’autorité, posait régulièrement à la Une des journaux avec sa kalach en main. Bien sûr, au vu et au su de tous.

Diawara Samou
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