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International Publié le mercredi 4 février 2009 | Fraternité Matin

Chomage : Les fermetures d`usines et les suppressions d`emplois se multiplient dans le monde

Depuis le déclenchement de la crise financière internationale, une forte récession économique ébranle tous les secteurs d’activités. En vérité, rien ne va plus dans l’économie
mondiale. Les effets dévastateurs de la crise financière se font de plus en
plus sentir aussi bien dans les pays développés, émergents que dans ceux à faibles
revenus comme les pays africains. Les fermetures d’unités industrielles aux
Etats-Unis d’Amérique, en Europe, au Japon, dans les pays émergents comme la
Chine, l’Inde, le Brésil et bien d’autres accroissent les suppressions d’emplois,
et donc le nombre de chômeurs dans le monde. A fin janvier dernier, le taux de
chômage a atteint presque les 8% aux Etats-Unis, alors qu’il était de 7,2% le 9
du même mois, et considéré comme le taux le plus élevé depuis 1993. Mais, ce
taux évolue si vite ces derniers temps aux Etats-Unis que l’on est à se
demander comment le gouvernement du tout nouveau Président, Barack Obama,
pourrait le freiner. Efficacement. En octobre 2008, le pays avait annoncé la
suppression dans le seul mois, de 240 000 emplois, portant à 6,5% le taux
de chômage, alors que les analystes projetaient une perte de 200 000
emplois et un taux d’environ 6,3%, après celui de 6,1% atteint en septembre 2008.
Cet indicateur, 6,5%, représentait, en octobre 2008, un nombre de chômeurs
cumulés de 1,2 million de personnes. La mauvaise santé de l’industrie
manufacturière, des secteurs de la construction et des services n’a fait qu’empirer la situation de l’économie américaine qui a de tout temps fait office de première puissance mondiale. Toujours
en octobre passé, les statistiques affichaient 49.000 postes supprimés dans le
secteur de la construction, 38 000 dans le commerce de détail et 24 000
dans le secteur financier dont la déroute a entraîné le monde entier vers la récession
actuelle. Sur l’ensemble de l’année 2008,
ce sont au total 2,6 millions d’Américains qui ont perdu leur emploi, ce n’était
pas arrivé depuis 1945 ! Pis, 1,9 million de ces emplois ont fait l’objet
de suppression au cours des quatre derniers mois de 2008. Et comme il fallait s’y
attendre, l’indice de consommation a décliné de 1% en décembre 2008, la sixième
fois depuis l’été de la même année. Preuve que les ménages voient leur panier
de plus en plus allégé faute de ressources financières de revenus (fermeture
des usines Chrysler, GMC, etc.)
La situation n’est pas non reluisante en Europe où le chômage grimpe et grimpe. Son taux a franchi la barre de 8% en décembre dernier, en augmentation régulière de 0,1% par mois
depuis août 2008. Pendant longtemps, le taux de chômage a stagné dans la zone
Euro à 7,4%. Parmi les principales économies européennes les plus affectées par
la récession qui conduit à la fermeture d’entreprises et à la destruction des
postes de travail, figurent l’économie espagnole avec 14,4% de sa population
active qui se retrouvent sans jobs contre 13,7% il y a seulement deux mois (c’est-à-dire
en novembre 2008), allemande avec 7,2% en décembre contre 7,1% en novembre (soit
3,102 millions de chômeurs en janvier contre 2,988 millions précédemment), française
avec 7,6%. Cette tendance s’est observée en janvier 2009 avec la poursuite de la
contraction du secteur manufacturier européen. En France, par exemple, les
ventes de véhicules particuliers se sont repliées à 7,8% il y a un mois et le
chômage a progressé, puisque 45.000 postes ont été supprimés en ce début 2009. Plus
de 2,068 millions de demandeurs d’emplois sont fichés aujourd’hui à l’Agence de
l’emploi de l’hexagone. La Grande-Bretagne, dont l’économie et la monnaie ont
constitués une référence en Europe, n’est pas épargnée par la sinistrose qui a
gagné les pays développés. Son taux de chômage est passé de 3,4% à 3,6%
actuellement, faisant passé le nombre de demandeurs d’emplois de près de 1,080
million à plus de 1,156 million en janvier dernier. Dans ce contexte de crise financière
mondiale et de récession économique, les plus fortes ressenties après celle de 1929/1930,
le nombre d’emplois supprimés dans les pays de l’Union européenne (Ue) peut
augmenter de 2,7 millions de personnes en 2009-2010, si bien que l’Ue n’adopte
pas des mesures appropriées. Dixit «Plan de relance de l’Economie européenne» proposé
récemment. Ce «Plan de relance», recommande d’ailleurs que l’Union européenne,
sur proposition de la Commission européenne, alloue d’ici à fin 2009, une
enveloppe financière de 60 milliards d’euros (39 417 milliards de FCFA) à la
Banque européenne d’investissement (Bei) afin que celle-ci puisse accorder une
assistance financière aux Pme pour un montant de 30 milliards d’euros ; et
ce faisant, limiter le dégraissage du personnel. Qu’en est-il des autres pays? Le Japon se
porte mal avec son secteur industriel de plus en plus sinistré. Conséquence, l’indice
de confiance des investisseurs et ménages est en chute libre, passant de 23 à 19%,
et son taux de chômage en regain, avec 3,8% de la population active. En d’autres
termes, le nombre de chômeurs est passé au Japon, de 2,44 millions à 3,80
millions ces derniers mois. La Chine, qui assure, avec l’Inde et le Brésil, le
leadership des économies émergentes, est loin de se frotter les mains. Elle est
aussi frappée de plein fouet par la crise financière internationale et ses
effets pervers sur l’économie réelle (commerce, industrie, emplois). En effet, 20
millions de Chinois vont se retrouver sans travail en 2009 ; et le taux de
croissance qui est depuis des lustres à deux chiffres se situera cette année
autour de 6% (estimation Fmi) et de 8% (estimation gouvernement chinois). Ces destructions d’emplois constatées partout dans le monde, qui seront fortement ressenties dans les économies
africaines dont la plupart des entreprises sont filiales de nombreux grands
groupes américains, européens, japonais ou chinois en déconfiture, sont dues à la
fragilité financière dans laquelle des investisseurs se sont retrouvés. Si des
acteurs majeurs du système financier américain (Freddy Mae, Lehmann Brothers,
Fannie Mac, AIG, etc.) ont payé un lourd tribut à la crise financière que
certains d’entre eux ont contribué à créer, le secteur de l’automobile lui s’est tout simplement effondré. Dans ce secteur, les exemples sont légion: Le constructeur américain d’engins de chantier, Cartepillar, qui projette une baisse de 20% de son chiffre d’affaires en 2009,
a entrepris la suppression de 20 000 emplois pour, dit-on, faire face à «une
année très dure». Philipps lui va en supprimer 6000 à travers le monde, la compagnie
de transport Air Canada, 345. Le constructeur automobile français Renault, lui, va se séparer cette année de 4000 employés ; et le fleuron de l’industrie automobile japonaise, Toyota, prévoit
de redimensionner ses usines et de réduire de 3.000 le nombre de son effectif. Le
plus grand constructeur automobile d’Europe, l’allemand Volkswagen, a quant à lui
annoncé la mise en chômage partiel du tiers de ses 92.000 emplois (soit 31 000
postes) en Allemagne du 23 au 27 février prochains. En ce qui concerne Bmw, l’autre
constructeur allemand, 26.000 de ses employés connaissent un chômage partiel de
deux mois depuis le 1er février dernier. En Roumanie, ce sont plus de 100 000
employés dans l’industrie automobile qui risquent d’être confrontés aux dures réalités
du chômage. Comme on peut le noter, après les
crises alimentaire, énergétique et financière, les gouvernants et les ménages
devront affronter la crise du travail. Que de défis en un peu plus d’un an!
Gooré Bi Hué
Chômage: La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée
Combien de chômeurs compte la Côte
d’Ivoire? Bien malin celui qui pourrait s’aventurer à donner un chiffre fiable.
L’Agence d’étude et de promotion de l’emploi (Agepe) créée sur les cendres de l’ex-Omoci
(Office de la main-d’œuvre de Côte d’Ivoire) devait être le centre de
convergence des recherches dans ce domaine, mais la réalité est tout autre. Notamment depuis la libéralisation de l’emploi (loi de 2004) et la floraison des maisons de placements et la
possibilité offerte aux employeurs de recruter directement ou de licencier. Outre
cette loi qui ne rend pas obligatoire le passage par l’Agepe, l’on note que
cette structure de veille et de suivi en matière d’emplois, manque cruellement
de financement que requiert la mission à lui dévolue. De 6 milliards de francs
CFA de budget à sa création jusqu’en 1998/1999, la dotation de l’agence n’est
plus que de 1,5 milliard de nos francs. 1 milliard est consacré aux paiements
de l’allocation de chômage, et 500 millions aux dépenses de fonctionnement et
aux salaires. En conséquence, la structure ne gère que le strict minimum; ce
qui affecte du reste la pertinence de ses chiffres, quand il est question d’analyser
les indicateurs sur l’emploi au niveau national. Cela dit, il ressort des
statistiques de cette agence que le nombre de demandeurs d’emplois (premier
emploi et chômeurs en quête d’un nouvel emploi) se situe entre 3500 et 4000
personnes actuellement. Or, selon le président de la Chambre du commerce et d’industrie
de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, en 1990, le secteur privé ivoirien
cumulait (tous secteurs d’activité confondus) 400 000 emplois stables. Ce
chiffre a atteint 556 000 en 2000 (soit un rebond de 165 000 en dix
ans. Alors qu’entre 1980 et 1990, le pays avait subi une perte de 50 000
emplois, passant dans cette période de 450 000 à 400 000 emplois du
fait de la grave conjoncture que le pays avait connue. La croissance économique
qui a marqué les années 1990, en partie due à la bonne gestion post-dévaluation
intervenue en 1994, avait été le stimulant à la croissance de l’offre d’emplois.
Mais depuis les successions de coups d’Etat et crises, le secteur privé ivoirien
qui est un gros pourvoyeur d’emplois et de revenus, a perdu de son charme et de
sa capacité à créer du travail. «Aujourd’hui, nous sommes redescendus en
dessous de 500 000 emplois à cause des fermetures et délocalisations des
entreprises et des pertes de marché», soulignait il y a un an, le président de
la Chambre du commerce et d’industrie (in Indices Africains, n°1 du mois de
janvier 2008). A l’analyse, de 2000 à 2008, le secteur privé a supprimé au
moins 56 000 emplois (soit 10,07% des postes). Nonobstant cet écart somme
toute criant entre les données de la chambre consulaire et celles de l’Agence d’étude
et de promotion de l’emploi, il convient de s’appesantir sur certaines études
et analyses du marché de l’emploi réalisées par l’agence, notamment celles
portant sur la situation de l’emploi à Abidjan en 2008. Parlant de l’environnement
démographique, l’étude de l’Agepe indique que la population totale de la ville
d’Abidjan au premier trimestre 2008 était estimée à 3 536 470
habitants, c’est-à-dire 1 762 621 hommes (49,8%) et 1 773 849
femmes (50,2%), avec une proportion importante de jeunes (davantage dans la
population féminine). La population abidjanaise occupée sur le total sus indiqué
est quant à elle évaluée en 2008 à 1 240 337 personnes (35,07%), et
représente une baisse de 0,3% par rapport à 2002. L’Agepe note que 52,3% de
cette population occupée sont constitués d’hommes et les 47,7% restants, de
femmes. Les jeunes de 25 à 35 ans représentent 35,9% des actifs occupés. Dans
son analyse, l’étude montre sur la base d’une classification entre Ivoiriens,
ressortissants de l’Uemoa et autres nationalités pour apprécier l’évolution de l’emploi
dans chaque groupe. Ainsi, elle note que l’effectif des nationaux occupés est
en nette amélioration, puisqu’il passe de 73,3% de la population active en 2002,
à 77,2% en 2008. Quant aux ressortissants de l’Uemoa, ils ont dans bien des cas
perdu leur emploi. Aussi, leur population occupée est-elle passée de 22,4% en 2002
à 18,8%, et celle des autres pays, de 4,3% à 4%. Cela peut s’expliquer par le départ
de nombreux expatriés européens, les délocalisations des entreprises privées et
de certaines institutions internationales comme la Bad, employeuses de
personnels. S’intéressant aux types de profession, l’étude de l’Agepe révèle
que la population occupée comporte une part importante de travailleurs indépendants
(45,9%) dont 56,6% sont des femmes. Cependant, on observe une baisse des
emplois salariés depuis 2002. Ceux-ci sont passés de 41,5% du volume total d’emplois
en 2002 à 37,1 en 2008. Les spécialistes de l’Agence d’étude et de promotion de
l’emploi font, par ailleurs, état de la précarité des emplois, et notent dans
la partie intitulée «l’ampleur du chômage» que ce fléau touche 335 128
personnes dans la capitale économique ivoirienne, pour un taux de chômage de 21,3%
à Abidjan au premier trimestre 2008. Phénomène qui s’accroît depuis la survenue
de la crise en 2002, le chômage est, selon l’Agepe, plus accentué chez les
femmes (21,9%) que les chez les hommes (20,7%). En tout état de cause, ce taux
est en hausse pour les deux sexes. L’on note par ailleurs que la précarité dans
l’emploi salarié (secteur privé) conduit de plus en plus les demandeurs d’emplois
résidant à Abidjan à rechercher la sécurité d’emploi qu’offre l’administration
publique. En fait, un grand nombre de demandeurs d’emplois et/ou de chômeurs
veut être fonctionnaire. Telle est la réalité du marché du travail en Côte d’Ivoire.
Gooré BI Hué
Option : Pas d’exemptés
La crise financière
internationale fait des vagues. L’économie américaine qui l’a vu naître en
souffre. Toute l’économie réelle en pâtit. Du secteur financier même à celui de
la construction en passant par l’automobile, le commerce du détail, rien n’est épargné
par elle. Le plan Paulson, du nom de l’ancien Secrétaire d’Etat au Trésor américain,
d’un coût de 700 milliards de dollars, n’a pu revitaliser les secteurs clés au
point que le nouveau Président, Barack Obama, s’est vu obligé, hier, d’aller défendre
son plan de plus de 800 milliards de dollars devant Sénateurs et Congressistes
pour le voter en vue d’insuffler une dynamique à l’économie. Laquelle n’en
finit pas de compter, chaque jour, ses nouveaux chômeurs du fait de la
compression des charges devenue la gymnastique quotidienne des dirigeants d’entreprise.
Chômage ? Le mot est sans doute devenu le plus usité ces temps-ci. Aussi
bien aux Etats-Unis que dans le reste du monde. L’Europe et les pays émergents
n’ont pas créé la crise des subprimes, mais ils la subissent. Leurs industries
manufacturières sont au bord de la faillite soit pour faute de financement,
soit pour insuffisance de la demande. Les prévisions sur les chiffres d’affaires
en 2009 n’enchantent guère. Alors que 2008 a été morose. Devant cette triste réalité,
les suppressions d’emplois sont devenues des solutions. Au grand dam de bien
des ménages qui ne savent plus à quel saint se vouer. Tous les spécialistes des
questions de conjoncture économique y ont perdu leurs sciences et leurs sens d’anticipation.
C’est que, finalement, personne n’est à l’abri des mauvaises surprises, de la
fermeture ou de la réduction d’activité de son entreprise, de la banqueroute de
son employeur du fait de l’impact de la crise financière sur son domaine d’intervention.
Les victimes des suppressions des postes, décidées par les grands constructeurs
automobiles et autres secteurs, étaient loin d’imaginer que la crise des
subprimes, qui s’est muée en crise financière, pouvait mettre fin à leur
occupation professionnelle et à la perception mensuelle d’un salaire ou d’un
revenu.
par Gooré Bi Hué
Focus : General
Motors… patine dangereusement
Le constructeur automobile américain
General Motors (GM) a vu ses ventes aux Etats-Unis chuter de près de moitié en
janvier, sur un an, selon un communiqué publié mardi. Le groupe a souligné que cette
baisse brutale de 49%, qui intervient sur fond de déclin continu du marché automobile
américain en raison de la récession, est due “à 80% à la réduction des ventes
par flottes” aux entreprises ou aux sociétés de location. Ce type de ventes sont moins
rentables que les ventes de détail (aux particuliers), si bien que le groupe réduit
la totalité de ses ventes depuis plusieurs trimestres.
En janvier, 129.227 voitures ont été
vendues, selon le communiqué.
Les stocks de véhicules attendant
d’être vendus sont passés en janvier à 801.000 unités, réduit de 11% sur un an.
Quant à l’objectif de production en Amérique du nord pour les trois premiers
mois de l’année, il est de 380.000 véhicules, représentant une baisse de 57%
par rapport aux 885.000 unités produites au 1er trimestre 2008. Le constructeur de Detroit (Michigan, nord) s’est félicité d’avoir stabilisé sa part de marché au dessus des 21% pour
le deuxième mois consécutif, signifiant qu’il commence à enrayer le déclin
continu de ses parts de marché observé depuis plusieurs trimestres consécutifs.
Cette performance est notamment due “à de nouveaux modèles”.
AFP
Repères
Ratio. Le ratio emploi-population
était de 48,3% au premier trimestre 2008 à Abidjan. Les individus de 36 à 54
ans et ceux de 25 à 35 ans participent beaucoup plus à l’activité productive à Abidjan,
selon une étude récente de l’Agepe. Occupation. Le taux d’occupation
de la population active est de 78,7% dans la capitale économique ivoirienne. Il
est de 79,9% pour les hommes et de 78,1% pour les femmes. Plans. Depuis le déclenchement de
la crise financière qui bouleverse les économies mondiales, des plans de
sauvetage ont été initiés par les Etats qui, du reste, jouent depuis 2008, les
premiers rôles. Ainsi, on a eu les plans Paulson et Obama (soumis au vote du Sénat
et du Congrès), le plan de relance européen doublé de plans nationaux. Malgré tout,
la crise persiste et la récession s’enracine.
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