Après l'acte de fusion des deux grands groupes de l'église céleste le dimanche 11 janvier 2009 dernier, à la Paroisse Saint Uriel de Marcory résidentiel, le temps a rencontré le Supérieur Gomé Gnohité Hilaire, l'un des initiateurs de l'acte de réunification de l'église du Christianisme céleste en Côte d'Ivoire. Interview. Vous étiez très heureux le dimanche 11 janvier dernier, à la Paroisse Saint Uriel de Marcory résidentiel ?
Oui, j'étais dans l'allégresse et mon âme continue d'exhulter de joie parce que grâce à Dieu, des frères d'une même et seule église, séparés depuis 1985, se sont retrouvés pour faire la paix et pour demeurer définitivement ensemble. Je suis heureux d'être l'un des initiateurs de cette fusion. Les négociations ont duré quatre (4 ans) et depuis le dimanche 11 janvier 2003, c'est chose faite. Je rends gloire à Dieu
Est-ce à dire qu'il n'y a plus de division dans votre église qui nous a habitués à des palabres interminables de leadership ?
Non, quatre grands groupes ou tendances coexistaient en Côte d'Ivoire avec quelques frictions. Aujourd'hui, ce sont deux groupes qui ont fusionné et ce sont de loin les plus importants en termes de paroisses adhérentes et de nombre de fidèles. Cet exemple a eu un impact certain sur les autres. Ils comprennent que l'unité est possible, la réunification de toute l'église céleste en Côte d'Ivoire est possible. Les palabres ne servent à rien. On ne peut pas se réclamer chrétiens, enfants de Dieu et affectionner les palabres, les intrigues de prêtres, les disputes puériles qui n'avancent pas la promotion de l'Evangile et des œuvres de Dieu. Un vrai chrétien cherche à faire la paix. Il cherche la réconciliation. Par la grâce de Dieu, tous les cœurs seront apaisés. Mon frère Acka Justin et moi-même avons décidé d'œuvrer pour la réunification totale de l'église céleste en Côte d'Ivoire.
Qu'est-ce qui faisait obstacle jusqu'à présent ?
Ce sont les intérêts personnels et égoïstes des leaders. Le Saint-Esprit était rélégué au second plan et l'esprit du profit et des gains faciles avait pris le dessus dans nos églises.
Les promotions spirituelles n'étaient plus liées à l'ancienneté, à la formation ni aux charismes mais plutôt au rang social et aux comptes en banque. C'est cela qui a pourri le milieu céleste. Aujourd'hui, il y a un réveil spirituel, une vraie prise de conscience collective. Plusieurs cadres de l'église céleste de Côte d'Ivoire ont décidé de capitaliser ce mouvement. Nous allons engager des réformes très profondes pour rélever le niveau spirituel de nos fidèles parce que le peuple de Dieu périt, faute de connaissance.
Nous n'avons pas vu Zagadou et Ediémou Jacob avec vous ? Refusent-ils la paix ?
Non, ce sont nos pères et ils ont conscience des méfaits de leurs mésententes sur l'église en Côte d'Ivoire. Ils ont tous deux envie que cela cesse et ils ont besoin du concours et de la contribution de toute l'église. Dieu a son plan et très certainement que le moment de la paix est arrivé. Maintenant que nous avons donné l'exemple, quand nous irons vers eux pour les réconcilier, ils auront confiance en nous. Aujourd'hui, ils savent que nous serons des facilitateurs neutres mais déterminés. Ma foi me dit que le moment venu, ils entendront nos voix et surtout celle de notre Seigneur Jésus qui a dit : "Heureux les artisans de la Paix, ils seront appelés Fils de Dieu". Vingt ans de bagarre, de lutte de leadership, cela n'a rien apporté à l'église. Au contraire, cela a plutôt discrédité notre congrégation. Quelquefois, nous avons honte de nous présenter comme des chrétiens célestes. Nous avons commencé les contacts. Cela prendra le temps qu'il faudra mais à la fin, la paix sera effective.
Ediémou Jacob est-il ou a-t-il été radié de l'église céleste ?
C'est de la préhistoire. Le pasteur Ediémou a été réhabilité, il y a longtemps. Et puis, un chrétien ne devrait pas se réjouir des difficultés de parcours d'un autre frère chrétien. Le pasteur Ediémou, bien que difficile de caractère, reste une personnalité de l'église du christianisme céleste. Enfin, s'il était effectivement radié, comment et pourquoi, ceux qui le proclament ont-ils accepté de se soumettre à l'enquête gouvernementale avec lui au Bénin et au Nigeria ? On ne peut pas faire la compétition avec un joueur radié. Faisons des efforts de part et d'autre pour ramener la paix et la concorde dans notre église. Tuons en nous, l'esprit de dispute et de polémiques. Soyons chrétiens et acceptons-nous mutuellement. Est-ce vrai que le gouvernement ivoirien a diligenté une enquête pour déterminer qui de Zagadou et d'Ediémou est le chef de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire ? Si oui, quel a été le résultat ?
En vérité, le gouvernement, à travers Monsieur Désiré Gnonkonté, ministre des Cultes d'alors, a diligenté une enquête en accord avec les deux dignitaires concernés et cela en Côte d'Ivoire, au Bénin et au Nigeria. Les trois pasteurs mondiaux déclarés d'alors ont été consultés. Il s'agit du pasteur Bénoit Agbaossi, du pasteur Emmanuel Oschoffa et du pasteur Jesse. Tous ont désigné Ediémou Jacob comme le chef de l'église céleste en Côte d'Ivoire. C'est le résultat de cette enquête qui a permis effectivement au gouvernement ivoirien de délivrer un arrêté au Pasteur Ediémou Jacob. Mais pourquoi alors le pasteur Emmanuel Oschoffa a-t-il désigné Zagadou comme chef de diocèse en Côte d'Ivoire alors qu'il avait opté pour Ediémou Jacob devant les envoyés du gouvernement ivoirien ?
Le Pasteur Emmanuel Oschoffa en optant pour Ediémou Jacob avait espéré deux choses :
1. que le pasteur Ediémou Jacob se rallie à lui au détriment de son concurent qu'est Bénoit Agbaossi;
2. que le pasteur Ediémou Jacob renonce à son grade de pasteur parce que dans notre église, seul le chef mondial porte le titre de pasteur.
Et c'est parce que Ediémou Jacob n'a pas satisfait à ces deux attentes que le pasteur Emmanuel s'est retracté vis-à-vis de lui. Vous comprenez donc que ce sont les différents pasteurs mondiaux déclarés qui divisent l'église de Côte d'Ivoire et cela, pour des motifs purement de leadership, et c'est à ce genre d'attitude que notre génération a décidé de mettre fin en s'investissant résolument dans la réunification, dans la réconciliation et dans la paix dans le diocèse de Côte d'Ivoire.
Comment pouvez-vous réussir cette bataille si les différents pasteurs continuent de règner en Côte d'Ivoire à travers leurs différents "Lieutenants" ?
Nous avons foi en notre Seigneur Jésus-Christ, le Prince de la Paix. Hier, très peu de fidèles comprenaient le sens de notre combat. Aujourd'hui, ils sont nombreux, les fidèles et les dignitaires qui adhèrent et soutiennent cette cause noble.
Deux des quatre grandes tendances ont fusionné pour ne constituer qu'un seul et unique diocèse. C'est un grand pas qui constitue une grande victoire sur les sceptiques et les agents de division dans notre église. Aujourd'hui, les négociations ont commencé avec le pasteur Ediémou Jacob et les discusssions sont sur la bonne voie. Contrairement à certains bruits de détresse de satan, le mouvement de l'unité avance et les ivoiriens seront agréablement surpris de voir le miracle du Dieu d'Oschoffa qui veut que son église soit une, unie, universelle et indivisible.
Si nous ne sommes pas capables de nous unir, comment pouvons-nous parler d'union et prêcher l'unité et la paix dans nos paroisses ? Si nous ne sommes pas capables de nous réconcilier, comment pouvons-nous parler de réconciliation aux ivoiriens ? Si nous ne sommes pas capables de vivre en paix entre frères et sœurs en Christ d'une même église, comment pouvons nous parler de paix autour de nous ? Si nous ne sommes pas capables de prier ensemble, comment pouvons-nous prétendre prier pour le pays, pour les autorités, pour nos concitoyens et pour le Président de la République ?
Au christianisme céleste, ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise. Dieu est Amour et Pardon. Nous avons l'obligation et le devoir divin de faire la paix et de vivre dans l'Amour de Christ. Nos petits intérêts mesquins, égoïstes et nos orgueils ne sont pas plus importants que la volonté de Christ de faire de nous, les artisans de la paix.
Selon vous, la paix est donc pour bientôt au sein de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire ?
J'y crois fermement. A la vérité, dans la division, il n'y a pas de bonheur, dans la division, il n'y a pas de paix dans la division, il n'y a pas de prospérité dans la division, il n'y a ni protection ni sécurité divines. Personne d'entre nous ne s'est jamais senti à l'aise dans cette situation malheureuse et ridicule. Il nous arrive souvent d'avoir honte devant ceux que nous qualifions de païens. Bien souvent, ce sont les non convertis qui viennent juger entre les enfants de Christ, c'est aberrant. Nous devons mettre fin à cela quel qu'en soit le prix.
Honnêtement, qui pourrait être contre la paix retrouvée ? Contre l'unité retrouvée ? Contre la joie retrouvée ? Dieu dit qu'il est heureux pour des frères de demeurer ensemble car c'est dans l'union et la concorde que le Seigneur accorde de grandes bénédictions à ses enfants.
C'est rassemblée, unie, organisée, fortifiée que l'église de Côte d'Ivoire pèsera positivement sur l'église céleste mondiale. Tous ceux qui nous divisent pour mieux nous exploiter, ceux qui entretiennent nos mésententes pour mieux nous opposer les uns les autres sont vainçus au Nom de Jésus-Christ. Dieu nous donnera la force et l'intelligence nécessaires pour ne plus transporter dans notre pays, les palabres des pasteurs et des ancrages pastoraux. Ce n'est pas le pasteur qui a la clef du ciel. C'est Jésus-Christ qui est le vrai pasteur. C'est lui seul qui est mort sur la croix pour nous sauver. Nous allons nous unir ici en Côte d'Ivoire et développer ensemble l'église céleste de Côte d'Ivoire.
Et que ferez-vous des nombreuses questions qui vous divisent ? Pélérinage au Bénin, au Nigeria, Imeko, Sêmê plage, pasteur mondial ?
Oui, ces questions existent et ce sont des préoccupations pour nos fidèles. Il nous appartient de leur démontrer que ce ne sont pas des questions essentielles pour leur destinée, pour leur royaume des cieux. Ce qui est essentiel pour eux, c'est de croire en Jésus-Christ, le Sauveur du monde. C'est de rendre leur vie conforme à l'Evangile de Jésus-Christ ; c'est de se sanctifier et de s'éloigner des souillures du monde ; c'est de pratiquer la justice et la charité, c'est de vivre en amour et en paix avec leur semblable. C'est cela qui garantit pour nous le royaume des cieux. Les autres questions sont secondaires et puis des réponses existent.
Lesquelles ?
Ce sont nos chefs qui nous ont longtemps maintenu dans le mensonge, dans les rêveries, dans les songes, juste pour nous éloigner de l'essentiel afin de faire des fidèles, leurs clients, leurs supporters.
Sinon, toutes les questions qui nous divisent ont leurs réponses dans la constitution de notre église. Malheureusement, nos chefs appliquent la constitution de notre église de façon sélective. Notre génération s'est affranchie de tous ces mensonges et nous avons décidé d'éclairer nos fidèles à la lumière de l'Evangile et des dispositions constitutionnelles de notre église.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples ? Où est le siège de l'église du christianisme céleste mondial ?
Le siège suprême est à Porto-Novo, République du Bénin et le siège international est à la Maison de la Mission à Ketu, Lagos, République fédérale du Nigeria (article 1 et article 107 de la constitution).
Et le lieu de pélérinage ?
Le pasteur fondateur a décidé que le lieu où se trouve son tombeau soit considéré comme une terre sainte et un lieu de pélérinage (article 9 de la constitution).
Le lieu du pélérinage n'est pas forcément le lieu de l'administration de l'onction. A preuve, les différents pasteurs donnent l'onction partout dans le monde (en Côte d'Ivoire, en France, en Angleterre, aux USA, etc…).
Qu’en est-il du lieu de rassemblement pour le culte de Noël ?
Il est recommandé par l'esprit saint que tous les membres de l'église du christianisme céleste, quel que soit leur lieu d'existence, doivent se rendre à la place de Porto-Novo (Sêmê) Bénin pour la rencontre de la Noël (article 99, al. D de la constitution).
Je dis bien à Sêmê, plage de Porto-Novo au Bénin et non à Imeko, Nigeria. Se référer à la Constitution de l'église céleste signée par le Prophète-Pasteur Oschoffa.
L'église du christianisme céleste a combien de pasteurs ?
Un seul pasteur (article 109) et seul dirigeant. Le pasteur peut être choisi d'entre tous les fidèles de l'église. Il peut donc être issu de n'importe quel grade (article 111). Il sera nommé et proclamé successeur (article 111, al. 1).
Il n'est dit nulle part que le nouveau pasteur doit être révélé au Nigeria, proclamé au Nigeria et investi au Nigeria.
Toute personne choisie pour succéder au pasteur devrait avoir son siège à Porto-Novo en République du Bénin. (article 6 de la constitution).
Réunifier l'église céleste est une grande et noble mission, mais est-ce que vous pouvez la réussir seul ? Avec qui faites-vous équipe ?
Je ne suis pas seul dans cette noble mission de paix. Menez vos enquêtes dans l'église et vous verrez que plusieurs hauts cadres de ce pays et qui sont des dignitaires de notre église sont engagés comme moi dans ce processus de réunification de notre église. Nous faisons très peu de bruits et de battage médiatique, parce que l'expérience nous démontre que les affaires de l'église ne se gèrent pas dans les médias.
Qu'est-ce qui fait courir le Supérieur Gomé Hilaire ? Que cherche-t-il ?
J'ai résolument tourné le dos aux palabres inutiles, aux luttes de leadership, à la division, aux batailles sans intérêt spirituel. Je suis engagé dans la recherche de la paix dans mon église. Je veux contribuer à la réunification de mon église. Je veux être compté parmi les artisans de la paix. C'est le meilleur grade, c'est le meilleur poste devant Dieu, car le Seigneur dit : "Heureux les artisans de la paix, ils seront appelés fils de Dieu". L'intérêt pour la Côte d'Ivoire, c'est que l'église céleste soit unie et rassemblée pour servir d'instrument de la paix. Je suis prêt à céder toutes mes attributions actuelles dans l'église, mes grades actuels dans l'église, mon positionnement actuel dans l'église si cela peut apporter l'union, la concorde et la paix dans l'église céleste en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, je suis heureux et fier d'avoir contribué à la fusion des deux plus grandes tendances de notre église en Côte d'Ivoire. Depuis jeudi 29 janvier 2009, les négociations ont démarré avec le pasteur Ediémou Jacob pour la consolidation de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire. Nous poursuivrons cette tâche avec le Révérend Zagadou, l'un de nos pères. Je ne serais jamais dans le camp des polémiques, des débats inutiles. Mais parmi ceux qui construisent et consolident la concorde et la paix partout où je suis.
L'église a aujourd’hui 62 ans d'existence et moi, j'ai 33 ans de présence dans cette église que j'ai connu en 1976 et j'y ai pris ma première onction en 1978. Je suis un enfant de l'église céleste et je refuse pour des intérêts personnels et égoïstes d'être complice de sa division.
Cependant, j'y combattrai toujours le mensonge, le clientélisme, la guerre de leadership, la lutte des positionnements qui desservent notre église et qui donnent à notre église, l'image d'une congrégation du cafouillage et du laisser-aller où chacun fait ce qu'il veut.
Un mot à l'endroit des nombreux pasteurs mondiaux de votre église.
Aujourd'hui, il y a officiellement trois pasteurs mondiaux déclarés.
Le pasteur Agbaossi Benoit, le pasteur Emmanuel Oschoffa et le pasteur Paul Manforikan. Je ne les juge point. Seul Dieu sait qui est dans le vrai et qui est dans le faux. Ce que je sais, c'est que ce sont des serviteurs de Dieu, chacun à sa manière.
Mais comme ils connaissent la constitution de notre église et que leur lutte de leadership divise l'église au plan mondial avec des répercussions négatives parmi les fidèles, ils doivent aller à l'union. Ils doivent se retrouver pour faire la paix et sceller l'unité de notre église. Ils sont tous trois béninois. Ils sont tous trois de Porto-Novo. Ils sont des parents.
Ils n'ont pas le droit d'alimenter la division de l'église céleste au plan mondial.
Après avoir consolidé l'unité de notre église en Côte d'Ivoire, nous irons à leur rencontre et Dieu fera le miracle. Que Dieu bénisse l'église céleste et notre pays la Côte d'Ivoire.
Entretien réalisé par
Francesca Adeva
francescaudrey@yahoo.fr
Oui, j'étais dans l'allégresse et mon âme continue d'exhulter de joie parce que grâce à Dieu, des frères d'une même et seule église, séparés depuis 1985, se sont retrouvés pour faire la paix et pour demeurer définitivement ensemble. Je suis heureux d'être l'un des initiateurs de cette fusion. Les négociations ont duré quatre (4 ans) et depuis le dimanche 11 janvier 2003, c'est chose faite. Je rends gloire à Dieu
Est-ce à dire qu'il n'y a plus de division dans votre église qui nous a habitués à des palabres interminables de leadership ?
Non, quatre grands groupes ou tendances coexistaient en Côte d'Ivoire avec quelques frictions. Aujourd'hui, ce sont deux groupes qui ont fusionné et ce sont de loin les plus importants en termes de paroisses adhérentes et de nombre de fidèles. Cet exemple a eu un impact certain sur les autres. Ils comprennent que l'unité est possible, la réunification de toute l'église céleste en Côte d'Ivoire est possible. Les palabres ne servent à rien. On ne peut pas se réclamer chrétiens, enfants de Dieu et affectionner les palabres, les intrigues de prêtres, les disputes puériles qui n'avancent pas la promotion de l'Evangile et des œuvres de Dieu. Un vrai chrétien cherche à faire la paix. Il cherche la réconciliation. Par la grâce de Dieu, tous les cœurs seront apaisés. Mon frère Acka Justin et moi-même avons décidé d'œuvrer pour la réunification totale de l'église céleste en Côte d'Ivoire.
Qu'est-ce qui faisait obstacle jusqu'à présent ?
Ce sont les intérêts personnels et égoïstes des leaders. Le Saint-Esprit était rélégué au second plan et l'esprit du profit et des gains faciles avait pris le dessus dans nos églises.
Les promotions spirituelles n'étaient plus liées à l'ancienneté, à la formation ni aux charismes mais plutôt au rang social et aux comptes en banque. C'est cela qui a pourri le milieu céleste. Aujourd'hui, il y a un réveil spirituel, une vraie prise de conscience collective. Plusieurs cadres de l'église céleste de Côte d'Ivoire ont décidé de capitaliser ce mouvement. Nous allons engager des réformes très profondes pour rélever le niveau spirituel de nos fidèles parce que le peuple de Dieu périt, faute de connaissance.
Nous n'avons pas vu Zagadou et Ediémou Jacob avec vous ? Refusent-ils la paix ?
Non, ce sont nos pères et ils ont conscience des méfaits de leurs mésententes sur l'église en Côte d'Ivoire. Ils ont tous deux envie que cela cesse et ils ont besoin du concours et de la contribution de toute l'église. Dieu a son plan et très certainement que le moment de la paix est arrivé. Maintenant que nous avons donné l'exemple, quand nous irons vers eux pour les réconcilier, ils auront confiance en nous. Aujourd'hui, ils savent que nous serons des facilitateurs neutres mais déterminés. Ma foi me dit que le moment venu, ils entendront nos voix et surtout celle de notre Seigneur Jésus qui a dit : "Heureux les artisans de la Paix, ils seront appelés Fils de Dieu". Vingt ans de bagarre, de lutte de leadership, cela n'a rien apporté à l'église. Au contraire, cela a plutôt discrédité notre congrégation. Quelquefois, nous avons honte de nous présenter comme des chrétiens célestes. Nous avons commencé les contacts. Cela prendra le temps qu'il faudra mais à la fin, la paix sera effective.
Ediémou Jacob est-il ou a-t-il été radié de l'église céleste ?
C'est de la préhistoire. Le pasteur Ediémou a été réhabilité, il y a longtemps. Et puis, un chrétien ne devrait pas se réjouir des difficultés de parcours d'un autre frère chrétien. Le pasteur Ediémou, bien que difficile de caractère, reste une personnalité de l'église du christianisme céleste. Enfin, s'il était effectivement radié, comment et pourquoi, ceux qui le proclament ont-ils accepté de se soumettre à l'enquête gouvernementale avec lui au Bénin et au Nigeria ? On ne peut pas faire la compétition avec un joueur radié. Faisons des efforts de part et d'autre pour ramener la paix et la concorde dans notre église. Tuons en nous, l'esprit de dispute et de polémiques. Soyons chrétiens et acceptons-nous mutuellement. Est-ce vrai que le gouvernement ivoirien a diligenté une enquête pour déterminer qui de Zagadou et d'Ediémou est le chef de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire ? Si oui, quel a été le résultat ?
En vérité, le gouvernement, à travers Monsieur Désiré Gnonkonté, ministre des Cultes d'alors, a diligenté une enquête en accord avec les deux dignitaires concernés et cela en Côte d'Ivoire, au Bénin et au Nigeria. Les trois pasteurs mondiaux déclarés d'alors ont été consultés. Il s'agit du pasteur Bénoit Agbaossi, du pasteur Emmanuel Oschoffa et du pasteur Jesse. Tous ont désigné Ediémou Jacob comme le chef de l'église céleste en Côte d'Ivoire. C'est le résultat de cette enquête qui a permis effectivement au gouvernement ivoirien de délivrer un arrêté au Pasteur Ediémou Jacob. Mais pourquoi alors le pasteur Emmanuel Oschoffa a-t-il désigné Zagadou comme chef de diocèse en Côte d'Ivoire alors qu'il avait opté pour Ediémou Jacob devant les envoyés du gouvernement ivoirien ?
Le Pasteur Emmanuel Oschoffa en optant pour Ediémou Jacob avait espéré deux choses :
1. que le pasteur Ediémou Jacob se rallie à lui au détriment de son concurent qu'est Bénoit Agbaossi;
2. que le pasteur Ediémou Jacob renonce à son grade de pasteur parce que dans notre église, seul le chef mondial porte le titre de pasteur.
Et c'est parce que Ediémou Jacob n'a pas satisfait à ces deux attentes que le pasteur Emmanuel s'est retracté vis-à-vis de lui. Vous comprenez donc que ce sont les différents pasteurs mondiaux déclarés qui divisent l'église de Côte d'Ivoire et cela, pour des motifs purement de leadership, et c'est à ce genre d'attitude que notre génération a décidé de mettre fin en s'investissant résolument dans la réunification, dans la réconciliation et dans la paix dans le diocèse de Côte d'Ivoire.
Comment pouvez-vous réussir cette bataille si les différents pasteurs continuent de règner en Côte d'Ivoire à travers leurs différents "Lieutenants" ?
Nous avons foi en notre Seigneur Jésus-Christ, le Prince de la Paix. Hier, très peu de fidèles comprenaient le sens de notre combat. Aujourd'hui, ils sont nombreux, les fidèles et les dignitaires qui adhèrent et soutiennent cette cause noble.
Deux des quatre grandes tendances ont fusionné pour ne constituer qu'un seul et unique diocèse. C'est un grand pas qui constitue une grande victoire sur les sceptiques et les agents de division dans notre église. Aujourd'hui, les négociations ont commencé avec le pasteur Ediémou Jacob et les discusssions sont sur la bonne voie. Contrairement à certains bruits de détresse de satan, le mouvement de l'unité avance et les ivoiriens seront agréablement surpris de voir le miracle du Dieu d'Oschoffa qui veut que son église soit une, unie, universelle et indivisible.
Si nous ne sommes pas capables de nous unir, comment pouvons-nous parler d'union et prêcher l'unité et la paix dans nos paroisses ? Si nous ne sommes pas capables de nous réconcilier, comment pouvons-nous parler de réconciliation aux ivoiriens ? Si nous ne sommes pas capables de vivre en paix entre frères et sœurs en Christ d'une même église, comment pouvons nous parler de paix autour de nous ? Si nous ne sommes pas capables de prier ensemble, comment pouvons-nous prétendre prier pour le pays, pour les autorités, pour nos concitoyens et pour le Président de la République ?
Au christianisme céleste, ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise. Dieu est Amour et Pardon. Nous avons l'obligation et le devoir divin de faire la paix et de vivre dans l'Amour de Christ. Nos petits intérêts mesquins, égoïstes et nos orgueils ne sont pas plus importants que la volonté de Christ de faire de nous, les artisans de la paix.
Selon vous, la paix est donc pour bientôt au sein de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire ?
J'y crois fermement. A la vérité, dans la division, il n'y a pas de bonheur, dans la division, il n'y a pas de paix dans la division, il n'y a pas de prospérité dans la division, il n'y a ni protection ni sécurité divines. Personne d'entre nous ne s'est jamais senti à l'aise dans cette situation malheureuse et ridicule. Il nous arrive souvent d'avoir honte devant ceux que nous qualifions de païens. Bien souvent, ce sont les non convertis qui viennent juger entre les enfants de Christ, c'est aberrant. Nous devons mettre fin à cela quel qu'en soit le prix.
Honnêtement, qui pourrait être contre la paix retrouvée ? Contre l'unité retrouvée ? Contre la joie retrouvée ? Dieu dit qu'il est heureux pour des frères de demeurer ensemble car c'est dans l'union et la concorde que le Seigneur accorde de grandes bénédictions à ses enfants.
C'est rassemblée, unie, organisée, fortifiée que l'église de Côte d'Ivoire pèsera positivement sur l'église céleste mondiale. Tous ceux qui nous divisent pour mieux nous exploiter, ceux qui entretiennent nos mésententes pour mieux nous opposer les uns les autres sont vainçus au Nom de Jésus-Christ. Dieu nous donnera la force et l'intelligence nécessaires pour ne plus transporter dans notre pays, les palabres des pasteurs et des ancrages pastoraux. Ce n'est pas le pasteur qui a la clef du ciel. C'est Jésus-Christ qui est le vrai pasteur. C'est lui seul qui est mort sur la croix pour nous sauver. Nous allons nous unir ici en Côte d'Ivoire et développer ensemble l'église céleste de Côte d'Ivoire.
Et que ferez-vous des nombreuses questions qui vous divisent ? Pélérinage au Bénin, au Nigeria, Imeko, Sêmê plage, pasteur mondial ?
Oui, ces questions existent et ce sont des préoccupations pour nos fidèles. Il nous appartient de leur démontrer que ce ne sont pas des questions essentielles pour leur destinée, pour leur royaume des cieux. Ce qui est essentiel pour eux, c'est de croire en Jésus-Christ, le Sauveur du monde. C'est de rendre leur vie conforme à l'Evangile de Jésus-Christ ; c'est de se sanctifier et de s'éloigner des souillures du monde ; c'est de pratiquer la justice et la charité, c'est de vivre en amour et en paix avec leur semblable. C'est cela qui garantit pour nous le royaume des cieux. Les autres questions sont secondaires et puis des réponses existent.
Lesquelles ?
Ce sont nos chefs qui nous ont longtemps maintenu dans le mensonge, dans les rêveries, dans les songes, juste pour nous éloigner de l'essentiel afin de faire des fidèles, leurs clients, leurs supporters.
Sinon, toutes les questions qui nous divisent ont leurs réponses dans la constitution de notre église. Malheureusement, nos chefs appliquent la constitution de notre église de façon sélective. Notre génération s'est affranchie de tous ces mensonges et nous avons décidé d'éclairer nos fidèles à la lumière de l'Evangile et des dispositions constitutionnelles de notre église.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples ? Où est le siège de l'église du christianisme céleste mondial ?
Le siège suprême est à Porto-Novo, République du Bénin et le siège international est à la Maison de la Mission à Ketu, Lagos, République fédérale du Nigeria (article 1 et article 107 de la constitution).
Et le lieu de pélérinage ?
Le pasteur fondateur a décidé que le lieu où se trouve son tombeau soit considéré comme une terre sainte et un lieu de pélérinage (article 9 de la constitution).
Le lieu du pélérinage n'est pas forcément le lieu de l'administration de l'onction. A preuve, les différents pasteurs donnent l'onction partout dans le monde (en Côte d'Ivoire, en France, en Angleterre, aux USA, etc…).
Qu’en est-il du lieu de rassemblement pour le culte de Noël ?
Il est recommandé par l'esprit saint que tous les membres de l'église du christianisme céleste, quel que soit leur lieu d'existence, doivent se rendre à la place de Porto-Novo (Sêmê) Bénin pour la rencontre de la Noël (article 99, al. D de la constitution).
Je dis bien à Sêmê, plage de Porto-Novo au Bénin et non à Imeko, Nigeria. Se référer à la Constitution de l'église céleste signée par le Prophète-Pasteur Oschoffa.
L'église du christianisme céleste a combien de pasteurs ?
Un seul pasteur (article 109) et seul dirigeant. Le pasteur peut être choisi d'entre tous les fidèles de l'église. Il peut donc être issu de n'importe quel grade (article 111). Il sera nommé et proclamé successeur (article 111, al. 1).
Il n'est dit nulle part que le nouveau pasteur doit être révélé au Nigeria, proclamé au Nigeria et investi au Nigeria.
Toute personne choisie pour succéder au pasteur devrait avoir son siège à Porto-Novo en République du Bénin. (article 6 de la constitution).
Réunifier l'église céleste est une grande et noble mission, mais est-ce que vous pouvez la réussir seul ? Avec qui faites-vous équipe ?
Je ne suis pas seul dans cette noble mission de paix. Menez vos enquêtes dans l'église et vous verrez que plusieurs hauts cadres de ce pays et qui sont des dignitaires de notre église sont engagés comme moi dans ce processus de réunification de notre église. Nous faisons très peu de bruits et de battage médiatique, parce que l'expérience nous démontre que les affaires de l'église ne se gèrent pas dans les médias.
Qu'est-ce qui fait courir le Supérieur Gomé Hilaire ? Que cherche-t-il ?
J'ai résolument tourné le dos aux palabres inutiles, aux luttes de leadership, à la division, aux batailles sans intérêt spirituel. Je suis engagé dans la recherche de la paix dans mon église. Je veux contribuer à la réunification de mon église. Je veux être compté parmi les artisans de la paix. C'est le meilleur grade, c'est le meilleur poste devant Dieu, car le Seigneur dit : "Heureux les artisans de la paix, ils seront appelés fils de Dieu". L'intérêt pour la Côte d'Ivoire, c'est que l'église céleste soit unie et rassemblée pour servir d'instrument de la paix. Je suis prêt à céder toutes mes attributions actuelles dans l'église, mes grades actuels dans l'église, mon positionnement actuel dans l'église si cela peut apporter l'union, la concorde et la paix dans l'église céleste en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, je suis heureux et fier d'avoir contribué à la fusion des deux plus grandes tendances de notre église en Côte d'Ivoire. Depuis jeudi 29 janvier 2009, les négociations ont démarré avec le pasteur Ediémou Jacob pour la consolidation de l'église du christianisme céleste en Côte d'Ivoire. Nous poursuivrons cette tâche avec le Révérend Zagadou, l'un de nos pères. Je ne serais jamais dans le camp des polémiques, des débats inutiles. Mais parmi ceux qui construisent et consolident la concorde et la paix partout où je suis.
L'église a aujourd’hui 62 ans d'existence et moi, j'ai 33 ans de présence dans cette église que j'ai connu en 1976 et j'y ai pris ma première onction en 1978. Je suis un enfant de l'église céleste et je refuse pour des intérêts personnels et égoïstes d'être complice de sa division.
Cependant, j'y combattrai toujours le mensonge, le clientélisme, la guerre de leadership, la lutte des positionnements qui desservent notre église et qui donnent à notre église, l'image d'une congrégation du cafouillage et du laisser-aller où chacun fait ce qu'il veut.
Un mot à l'endroit des nombreux pasteurs mondiaux de votre église.
Aujourd'hui, il y a officiellement trois pasteurs mondiaux déclarés.
Le pasteur Agbaossi Benoit, le pasteur Emmanuel Oschoffa et le pasteur Paul Manforikan. Je ne les juge point. Seul Dieu sait qui est dans le vrai et qui est dans le faux. Ce que je sais, c'est que ce sont des serviteurs de Dieu, chacun à sa manière.
Mais comme ils connaissent la constitution de notre église et que leur lutte de leadership divise l'église au plan mondial avec des répercussions négatives parmi les fidèles, ils doivent aller à l'union. Ils doivent se retrouver pour faire la paix et sceller l'unité de notre église. Ils sont tous trois béninois. Ils sont tous trois de Porto-Novo. Ils sont des parents.
Ils n'ont pas le droit d'alimenter la division de l'église céleste au plan mondial.
Après avoir consolidé l'unité de notre église en Côte d'Ivoire, nous irons à leur rencontre et Dieu fera le miracle. Que Dieu bénisse l'église céleste et notre pays la Côte d'Ivoire.
Entretien réalisé par
Francesca Adeva
francescaudrey@yahoo.fr
