Pendant près d’une semaine, les experts de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en séjour dans la capitale économique ivoirienne travailleront sur les derniers réglages pour permettre à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’un programme financier post-conflit et lui permettre d’atteindre le point de décision dans le cadre de la réduction de sa dette extérieure. Le jeudi 5 février 2009, au 20è étage de l’immeuble Sciam, sis au Plateau, ces experts se sont entretenus avec le ministre de l’Economie et des Finances ainsi qu’avec les différentes directions placées sous sa tutelle. La séance de travail a débuté hier par des déclarations d’espoir dites d’une part, par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances Charles Diby Koffi et d’autre part, par Arend Kouwenaar, chef de la délégation de la mission conjointe FMI-Banque mondiale. Rappelant à ses hôtes l’intérêt de cette énième mission dite mission de dernière chance pour la Côte d’Ivoire qui attend des bailleurs de fonds de nouveaux programmes financiers et l’allègement de sa dette, Charles Diby Koffi a dit l’intérêt que le gouvernement et toute la Côte d’Ivoire accordent à la visite de travail des experts des institutions de Bretton Woods. ‘’La mission que nous accueillons aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de l’AUPCT et de la finalisation des négociations entamées depuis juin 2008, en vue de conclure un programme, à moyen terme soutenu par la FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance) et d’atteindre le point de décision de l’Initiative PPTE. Je voudrais donc saluer et souhaiter la bienvenue à l’équipe du Fonds monétaire international, avec à sa tête M. Arend Kouwenaar. Elle a fait preuve d’écoute, de compréhension et de beaucoup d’engagements dans l’accompagnement de la Côte d’Ivoire dans ce processus’’, s’est exprimé l’argentier. Indiquant que le programme économique et financier reste l’objectif objectif majeur de la Côte d’Ivoire, en plus de l’accompagnement efficace du processus de sortie de crise. Pour l’argentier ivoirien, c’est un impératif d’avoir tous ces programmes avec soi. Car, dira-t-il, ‘’on ne peut pas sortir de la crise sans chercher à améliorer en même temps, les conditions de vie de nos populations, sans chercher à nous préoccuper des problèmes économiques, donc chercher à créer la richesse pour mieux combattre la pauvreté. C’est pourquoi, nous n’avons pas hésité à apporter des réponses idoines aux différentes préoccupations qui ont été soulevées parfois lors des discussions. Les autorités ivoiriennes ont donc démontré à maintes occasions leur engagement autour de ce programme qui reste pour l’instant, la seule alternative viable pour donner une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire post-crise. Et je tiens à répéter cela’’, a-t-il insisté. Poursuivant, Charles Diby Koffi a assuré que l’actuelle mission conjointe du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale doit être celle de la consécration des efforts déployés par l’ensemble des acteurs. ‘’Nous avons l’obligation de résultat, compte tenu des contraintes énormes de délai qui s’imposent à nous. Je voudrais donc vous assurer de mon entière disponibilité ainsi que de celle de l’équipe ivoirienne que vous connaissez suffisamment bien. Durant cette semaine, nous resterons totalement ouverts pour apporter les réponses aux questions nécessitant des décisions d’autorité. Je voudrais enfin inviter les experts des deux parties à maintenir l’esprit de convivialité qui a toujours caractérisé nos échanges’’, a-t-il conclu. Réagissant à la suite du ministre de l’Economie et des Finances, le chef de la délégation du FMI-BM a dit placer beaucoup d’espoir quant à la suite de la mission. ‘’C’est avec un grand plaisir et beaucoup d’espoir que nous venons chaque fois, depuis près de trois ans, pour discuter avec les autorités ivoiriennes sur le programme. Comme vous le savez, il est très important pour la Côte d’Ivoire de se réengager avec la communauté internationale. Nous sommes là pour vous aider et vous accompagner dans ce réengagement. Nous sommes rassurés par la volonté du gouvernement ivoirien d’aller vers un plein programme après avoir parcouru le chemin de l’assistance post-conflit depuis 2007. Il faut aller maintenant vers un programme qui pourrait être soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance et par les investissements d’autres bailleurs de fonds aussi importants pour appuyer le pays. Nous pensons que ce type de programme permettra à la Côte d’Ivoire de renouer avec les réformes qu’elle a faites depuis plusieurs décennies, mais surtout aux décennies des années 1990 jusqu’à fin 1998. Parce que nous avons compris que dans la volonté des Ivoiriens, c’est un programme de réformes qui s’attache à un ensemble de défis structurels y compris au niveau de la bonne gouvernance. (…)’’, a dit le chef de mission. Soulignant que le FMI et les autres institutions sont prêts à accompagner la Côte d’Ivoire. Tout en se réjouissant de la venue de la mission en Côte d’Ivoire, Arend Kouwenaar a dit constater une certaine accalmie dans le pays. ‘’Nous accueillons cette fois-ci avec beaucoup d’espoir, parce que le pays respire un certain calme. On peut constater cela de loin, en lisant la presse ou en écoutant la radio. On peut aussi le savoir quand on est en place. C’est un sens de meilleure sécurité qui s’améliore de plus en plus, même s’il y a encore des problèmes. Nous avons beaucoup d’espoir de pouvoir réussir pendant les quelques semaines’’, a-t-il souligné. Avant de s’assurer que cette fois-ci, le dossier ivoirien pourrait passer au conseil d’administration de la Banque mondiale et du FMI pour son approbation. Toutefois, Arend Kouwenaar a précisé que la clarté sur la gestion 2008 est très importante. ‘’Le plus important c’est d’avoir des engagements forts pour faire mieux dans le futur. (…)’’, a-t-il dit. Pour bénéficier de programmes financiers et espérer bénéficier de l’allègement de sa dette, la Côte d’Ivoire doit, selon le chef de mission du FMI-BM, avoir un programme qui respire la bonne gouvernance, la clarté et la transparence dans la gestion des ressources publiques financières mais aussi dans les autres structures telles que la filière café-cacao, le secteur de l’énergie et bien d’autres secteurs importants.
Honoré Kouassi
Honoré Kouassi
