Cri de cœur ou cri de colère ? « Un cri d’amour », répond, sourire accompagnateur, Sidiki Bakaba qui a annoncé mercredi 4 février à son bureau, au Palais de la Culture à Treichville, le retrait du Burida de toutes ses œuvres inscrites. Ce n’est pas un scénario. Le cinéaste, metteur en scène réalisateur s’inscrit dans une réalité. « Je vais aller au Burida retirer mes œuvres et les confier à la cinémathèque à Ouagadougou. Au moins, mes œuvres ne seront pas jetées à la lagune », a-t-il indiqué. C’est se demander s’il a un problème avec le Burida ; lui qui y a, de façon médiatique, inscrit ses œuvres. Evidemment, soutient Bakaba, il n’en veut pas à Armand Obou, l’administrateur provisoire du Burida qui s’oppose, dit-il, à sa ferme décision. Quand le fera-t-il ? Sidiki ne sait pas encore. Une décision, trouve ses causes dans « l’attitude », explique-t-il, des artistes « dans leur ensemble » et du ministre de la Culture, Augustin Komoé, « qui a donné le ton ». La goutte d’eau qui fera déborder le vase viendra de la cérémonie de distinction des « Haut de Gamme » qui a eu lieu au Palais de la Culture qu’il dirige. Le « respect », pour le Sonyinké qu’il est – « né chez les Akan » qui partagent cette même valeur – est fondamental et primordial. A la soirée des Hauts de Gamme », ce sera comme s’il n’y était pas. « Pas un artiste ne m’a téléphoné. Il n’y a que la presse qui a souligné cela. Pas un mot d’excuse – à part Armand Obou, qui n’est pas artiste – des différentes associations d’artistes présentes dans la salle. Pas même le ministre qui m’a ignoré. Trop c’est trop ». Le sens que Sidiki Bakaba donne à toute la scène à laquelle il a assisté, il n’est pas un des leurs, peut-être trop médiocre ou trop excellent ou encore pas chez lui en Côte d’Ivoire. « A quelque chose, malheur est bon », se conforte-t-il car, à la cérémonie des « Haut de Gamme » « ils se sont dévoilés montrant leur manque de solidarité. Beaucoup d’Ivoiriens ont vu ma solitude ». Pas une distinction, de la Côte d’Ivoire, ne trouve place à côté de plusieurs autres, soit en hébreux, en arabe, en français soit en anglais. Seule la jeune génération, les « jeunes patriotes », lui reconnaît du mérite. Eux qui lui ont décerné, alors qu’il était en voyage récemment hors de la Côte d’Ivoire, « le prix du cinéaste de la résistance ». « Voilà pourquoi j’ai espoir », dit-il sa joie. De tout cela, Sidiki cite : « sans fondement de la culture, aucune nation ne peut sortir des querelles ».
Son problème avec le ministre Komoé
Arrivé au Palais de la Culture où il est « le maître des lieux », le ministre « refuse » de le saluer. Un « fait » plutôt cautionné par les artistes présents à ses côtés. De partout, souligne le directeur du Palais – d’abord artiste –, de tous les régimes, l’histoire a montré qu’on ne piétine pas un artiste. « Le ministre Komoé est irrespectueux de ce que nous faisons ici – ndlr, Palais de la Culture. Il a, peut-être, une autre idée de ce que nous faisons. Il confond un fonctionnaire et un artiste », décrit Sidiki Bakaba qui précise ne pas avoir un problème personnel avec un ministre du gouvernement mais, avec un ministre qui est du FPI. « Il a un problème avec la culture et avec les vrais hommes de culture ». Par « pudeur », ajoute l’artiste directeur du Palais, il – Sidiki – préfère ne pas entrer dans d’autres détails. Aussi, ce qu’il témoigne n’est que la face visible de ce qu’il subit. « D’autres choses qui intriguent resteront inexplicables dans ma vie ». C’est voyant donc que le Burida sera dirigé par des artistes qui ne lui ont pas témoigné la reconnaissance de quelqu’un de valeur qu’il a pris la décision de mettre à l’abri, ailleurs, ses œuvres. Car, si celui qu’il est rejeté par ceux de son monde, « il est évident que mes œuvres seront rejetées », par eux. Ce sont, fait-il savoir, des œuvres qui ne bénéficieront plus de la couverture depuis leur dépôt. « Autant les retirer ». Ses œuvres qui seront retirées du Burida pour les confier à la cinémathèque à Ouagadougou, ne suivront le chemin de retour – en Côte d’Ivoire – que « le jour où il y aura des hommes au-dessus des querelles partisanes, des hommes qui auront la même vision avec moi ». Sans mépris – pourtant – pour la famille artistique, il justifie que même ceux des artistes qui ne l’aiment pas ont leurs photos accrochées quelque part sur un mur du Palais de la Culture. Dire les choses ainsi « pour quelqu’un de son âge », loin d’être « un Doit », c’est un « devoir ». Parce que « quand je ne dis rien sur les situations, c’est que j’observe un mépris total. C’est un devoir, pour moi, de faire la lumière sur cette exclusion ». C’est aussi apporter son aide à la génération après lui. « Je suis un rêve pour certains ». S’il n’est en rien « affecté » par le déroulement des faits, le Directeur du Palais relève – par ailleurs – l’hostilité, envers l’institution qu’est le Palais de la Culture, du protocole d’Etat. « Avant, on disait que c’était le groupe à Allou Eugène. Aujourd’hui, c’est pareil avec le nouveau – ndlr, Boubacar Koné ». En clair, l’Institution, le Palais de la Culture n’a pas été convié « sans raison » à la cérémonie de présentation des vœux au Président de la République. Alors qu’individuellement, retient-il, d’autres artistes y étaient. Ce qui voudrait dire que « l’institution que je dirige ne fait pas partie des institutions qui comptent. Peut-être que la tête de ceux à sa tête ne plaît pas ». Dans l’ordre, fait-il remarquer, après l’Assemblée Nationale et les membres du Gouvernement, le Palais de la Culture devait être appelé à présenter ses vœux. Ce sont des comportements que lui, dont on dit « l’ami du Président », ne comprend pas. « Si, Diégou Bailly, Zadi Zaourou ou Ben Soumahoro était Président et agissait de la sorte, j’allais me poser des questions », dit-il pour montrer la place de la culture.
Son problème avec le ministre Komoé
Arrivé au Palais de la Culture où il est « le maître des lieux », le ministre « refuse » de le saluer. Un « fait » plutôt cautionné par les artistes présents à ses côtés. De partout, souligne le directeur du Palais – d’abord artiste –, de tous les régimes, l’histoire a montré qu’on ne piétine pas un artiste. « Le ministre Komoé est irrespectueux de ce que nous faisons ici – ndlr, Palais de la Culture. Il a, peut-être, une autre idée de ce que nous faisons. Il confond un fonctionnaire et un artiste », décrit Sidiki Bakaba qui précise ne pas avoir un problème personnel avec un ministre du gouvernement mais, avec un ministre qui est du FPI. « Il a un problème avec la culture et avec les vrais hommes de culture ». Par « pudeur », ajoute l’artiste directeur du Palais, il – Sidiki – préfère ne pas entrer dans d’autres détails. Aussi, ce qu’il témoigne n’est que la face visible de ce qu’il subit. « D’autres choses qui intriguent resteront inexplicables dans ma vie ». C’est voyant donc que le Burida sera dirigé par des artistes qui ne lui ont pas témoigné la reconnaissance de quelqu’un de valeur qu’il a pris la décision de mettre à l’abri, ailleurs, ses œuvres. Car, si celui qu’il est rejeté par ceux de son monde, « il est évident que mes œuvres seront rejetées », par eux. Ce sont, fait-il savoir, des œuvres qui ne bénéficieront plus de la couverture depuis leur dépôt. « Autant les retirer ». Ses œuvres qui seront retirées du Burida pour les confier à la cinémathèque à Ouagadougou, ne suivront le chemin de retour – en Côte d’Ivoire – que « le jour où il y aura des hommes au-dessus des querelles partisanes, des hommes qui auront la même vision avec moi ». Sans mépris – pourtant – pour la famille artistique, il justifie que même ceux des artistes qui ne l’aiment pas ont leurs photos accrochées quelque part sur un mur du Palais de la Culture. Dire les choses ainsi « pour quelqu’un de son âge », loin d’être « un Doit », c’est un « devoir ». Parce que « quand je ne dis rien sur les situations, c’est que j’observe un mépris total. C’est un devoir, pour moi, de faire la lumière sur cette exclusion ». C’est aussi apporter son aide à la génération après lui. « Je suis un rêve pour certains ». S’il n’est en rien « affecté » par le déroulement des faits, le Directeur du Palais relève – par ailleurs – l’hostilité, envers l’institution qu’est le Palais de la Culture, du protocole d’Etat. « Avant, on disait que c’était le groupe à Allou Eugène. Aujourd’hui, c’est pareil avec le nouveau – ndlr, Boubacar Koné ». En clair, l’Institution, le Palais de la Culture n’a pas été convié « sans raison » à la cérémonie de présentation des vœux au Président de la République. Alors qu’individuellement, retient-il, d’autres artistes y étaient. Ce qui voudrait dire que « l’institution que je dirige ne fait pas partie des institutions qui comptent. Peut-être que la tête de ceux à sa tête ne plaît pas ». Dans l’ordre, fait-il remarquer, après l’Assemblée Nationale et les membres du Gouvernement, le Palais de la Culture devait être appelé à présenter ses vœux. Ce sont des comportements que lui, dont on dit « l’ami du Président », ne comprend pas. « Si, Diégou Bailly, Zadi Zaourou ou Ben Soumahoro était Président et agissait de la sorte, j’allais me poser des questions », dit-il pour montrer la place de la culture.