Le «général» Jimmy Willy de son nom à l`état civil, Zan Bi Ballo a fait pour Nord-Sud Quotidien le point du processus de désarmement, démantèlement et démobilisation des milices qui a démarré il y a quelques jours à Yamoussoukro.
•Le processus de démantèlement et de démobilisation des groupes d’auto-défense a démarré le 2 février au Sud du pays. Comment se déroulent les opérations ?
Le premier volet c’est un programme de sensibilisation que nous conduisons actuellement. Cela consiste à inviter nos combattants à adhérer et à faciliter l’opération, surtout celle du désarmement. Il s’agit également de mieux présenter le Pnrrc et le service civique et aider les éléments à effectuer les meilleurs choix au moment des orientations. Nous avons déjà parcouru Brobo, Yamoussoukro, Daloa, Issia, Gagnoa. Nous allons actuellement à Bongouanou. Et bientôt nous serons dans le Centre Ouest et à Nassian etc.
•La sensibilisation se passe-t-elle correctement ?
Dans l’ensemble tout se passe bien et dans un bon esprit. Mais, nos éléments ont quelques inquiétudes.
•Quelles sont ces inquiétudes ?
Ils ont surtout posé des problèmes autour de la mise en œuvre de l’Accord 4 de Ouaga. C`est-à-dire le paiement des 500 mille Fcfa que l’Etat promet à chaque ex-combattant. Nos hommes veulent savoir s’ils recevront la somme juste au moment de déposer les armes ou s’ils seront payés sur rendez-vous après le démantèlement. Le Cci qui est chargé des opérations à ramené cette question aux politiques. Donc nous n’avons pas encore de réponse à la question.
•D’autres préoccupations ?
Oui, certains de nos hommes demandent seulement à intégrer l’armée nouvelle. Car, durant 7 ans, ils ont quasiment appartenu à l’armée. Ils se sont familiarisés au maniement des armes. Ils disent que c’est vrai qu’il y a des structures d’accueil, mais, qu’ils préfèrent l’armée.
•Que répond le Cci à cette requête ?
Le Cci nous a fait remarquer que cela dépasse sa compétence et qu’il appartiendra aux politiques d’en décider selon des critères qu’il leur plaira de définir en cas d’acceptation. En tout cas, sur toutes ces questions, nos hommes n’ont pas de visibilité encore. Mais, nous serons patients. On nous a dit que tout peut se faire par négociation. Mais, à notre avis, dans la Constitution de la l’armée nouvelle nationale, il faut vraiment que nos hommes soient pris en compte.
•Avez-vous de la visibilité quant à la capacité du Pnrrc et du service civique à vous prendre en charge?
Il y a quelques problèmes à ce niveau actuellement. Beaucoup de nos hommes sont inquiets. Ils sont restés sur leur faim. Car, selon eux, il sera difficilement possible de prendre tous les éléments en compte au même moment. Ce sont des choses qui peuvent durer pendant 5 ou 10 ans. Ils se demandent si la prise en compte par vague de 50 ne va pas faire des frustrés et des laissés pour compte. C’est pourquoi nous avons souhaité que l’Etat intervienne à côté avec des projets d’emploi pour prendre en compte une majorité au même moment et ne pas tout laisser aux mains des bailleurs de fonds.
•Quand commenceront véritablement les opérations de désarmement ?
C’est justement ce qui constitue le deuxième volet du programme. Le désarmement des groupes d’auto défense démarrera effectivement du 10 au 15 février à Yamoussoukro, Toumoudi, Didiévi et Brobo. Cette sensibilisation permet de mettre tout le monde d’accord sur un calendrier précis. Du 15 au 20, ce sera au tour de nos hommes des villes de Bouaflé, Daloa, Zoukougbeu, Issia de déposer les armes et de se soumettre au démantèlement. Enfin du 20 au 25 Février, Gagnoa, Sinfra, Oumé, Lakota, Soubré, Guitry, Ouragahio, Bayota… entreront dans la danse. Tout devrait bien se passer.
•Quels sont vos rapports aujourd’hui avec le général Mangou Philippe ?
C’est vrai que nous avons été formés dans l’informel et que des gens peuvent se permettre malheureusement de douter de l’utilité de notre action dans la sauvegarde de la nation. Mais, nous avons très mal ressenti ce que le général Mangou nous a fait subir comme humiliation. Jusqu’à ce jour, aucun responsable de groupe d’auto défense, aucun de nos éléments n’a pu lui pardonner cela. Certains disent qu’ils ne le lui pardonneront jamais.
•Il vous a félicités le 2 février à Yamoussoukro en disant que vous vous êtes levés contre l’imposture. N’est-ce-pas une réhabilitation ?
C’est cela le problème de la Côte d’Ivoire. Généralement, les gens gâtent tout d’abord, avant de se présenter en pompier. Nous ne voulons pas de ce jeu. Il a pris sur lui-même ou par une décision des hommes politiques de nous infliger cette humiliation en s’attaquant à nos camps. Pour que nous puissions dire demain que Mangou et nous sommes désormais en phase, il faut qu’il se présente à la télévision pour dire «Voilà les braves combattants qui nous ont aidés à assurer réellement». Sinon les petites déclarations entre quatre murs pour sauver les apparences ne nous concernent pas. A l’Ouest il a essuyé un désaveu car les cadres lui ont dit non. C’est malheureux, mais, souvent celui qui a le pouvoir a ceci de particulier. C’est qu’il méprise ceux qui se soumettent et le respectent en préférant négocier avec ceux qui lui tiennent tête. On a tout compris désormais.
Interview réalisée par Djama Stanislas
•Le processus de démantèlement et de démobilisation des groupes d’auto-défense a démarré le 2 février au Sud du pays. Comment se déroulent les opérations ?
Le premier volet c’est un programme de sensibilisation que nous conduisons actuellement. Cela consiste à inviter nos combattants à adhérer et à faciliter l’opération, surtout celle du désarmement. Il s’agit également de mieux présenter le Pnrrc et le service civique et aider les éléments à effectuer les meilleurs choix au moment des orientations. Nous avons déjà parcouru Brobo, Yamoussoukro, Daloa, Issia, Gagnoa. Nous allons actuellement à Bongouanou. Et bientôt nous serons dans le Centre Ouest et à Nassian etc.
•La sensibilisation se passe-t-elle correctement ?
Dans l’ensemble tout se passe bien et dans un bon esprit. Mais, nos éléments ont quelques inquiétudes.
•Quelles sont ces inquiétudes ?
Ils ont surtout posé des problèmes autour de la mise en œuvre de l’Accord 4 de Ouaga. C`est-à-dire le paiement des 500 mille Fcfa que l’Etat promet à chaque ex-combattant. Nos hommes veulent savoir s’ils recevront la somme juste au moment de déposer les armes ou s’ils seront payés sur rendez-vous après le démantèlement. Le Cci qui est chargé des opérations à ramené cette question aux politiques. Donc nous n’avons pas encore de réponse à la question.
•D’autres préoccupations ?
Oui, certains de nos hommes demandent seulement à intégrer l’armée nouvelle. Car, durant 7 ans, ils ont quasiment appartenu à l’armée. Ils se sont familiarisés au maniement des armes. Ils disent que c’est vrai qu’il y a des structures d’accueil, mais, qu’ils préfèrent l’armée.
•Que répond le Cci à cette requête ?
Le Cci nous a fait remarquer que cela dépasse sa compétence et qu’il appartiendra aux politiques d’en décider selon des critères qu’il leur plaira de définir en cas d’acceptation. En tout cas, sur toutes ces questions, nos hommes n’ont pas de visibilité encore. Mais, nous serons patients. On nous a dit que tout peut se faire par négociation. Mais, à notre avis, dans la Constitution de la l’armée nouvelle nationale, il faut vraiment que nos hommes soient pris en compte.
•Avez-vous de la visibilité quant à la capacité du Pnrrc et du service civique à vous prendre en charge?
Il y a quelques problèmes à ce niveau actuellement. Beaucoup de nos hommes sont inquiets. Ils sont restés sur leur faim. Car, selon eux, il sera difficilement possible de prendre tous les éléments en compte au même moment. Ce sont des choses qui peuvent durer pendant 5 ou 10 ans. Ils se demandent si la prise en compte par vague de 50 ne va pas faire des frustrés et des laissés pour compte. C’est pourquoi nous avons souhaité que l’Etat intervienne à côté avec des projets d’emploi pour prendre en compte une majorité au même moment et ne pas tout laisser aux mains des bailleurs de fonds.
•Quand commenceront véritablement les opérations de désarmement ?
C’est justement ce qui constitue le deuxième volet du programme. Le désarmement des groupes d’auto défense démarrera effectivement du 10 au 15 février à Yamoussoukro, Toumoudi, Didiévi et Brobo. Cette sensibilisation permet de mettre tout le monde d’accord sur un calendrier précis. Du 15 au 20, ce sera au tour de nos hommes des villes de Bouaflé, Daloa, Zoukougbeu, Issia de déposer les armes et de se soumettre au démantèlement. Enfin du 20 au 25 Février, Gagnoa, Sinfra, Oumé, Lakota, Soubré, Guitry, Ouragahio, Bayota… entreront dans la danse. Tout devrait bien se passer.
•Quels sont vos rapports aujourd’hui avec le général Mangou Philippe ?
C’est vrai que nous avons été formés dans l’informel et que des gens peuvent se permettre malheureusement de douter de l’utilité de notre action dans la sauvegarde de la nation. Mais, nous avons très mal ressenti ce que le général Mangou nous a fait subir comme humiliation. Jusqu’à ce jour, aucun responsable de groupe d’auto défense, aucun de nos éléments n’a pu lui pardonner cela. Certains disent qu’ils ne le lui pardonneront jamais.
•Il vous a félicités le 2 février à Yamoussoukro en disant que vous vous êtes levés contre l’imposture. N’est-ce-pas une réhabilitation ?
C’est cela le problème de la Côte d’Ivoire. Généralement, les gens gâtent tout d’abord, avant de se présenter en pompier. Nous ne voulons pas de ce jeu. Il a pris sur lui-même ou par une décision des hommes politiques de nous infliger cette humiliation en s’attaquant à nos camps. Pour que nous puissions dire demain que Mangou et nous sommes désormais en phase, il faut qu’il se présente à la télévision pour dire «Voilà les braves combattants qui nous ont aidés à assurer réellement». Sinon les petites déclarations entre quatre murs pour sauver les apparences ne nous concernent pas. A l’Ouest il a essuyé un désaveu car les cadres lui ont dit non. C’est malheureux, mais, souvent celui qui a le pouvoir a ceci de particulier. C’est qu’il méprise ceux qui se soumettent et le respectent en préférant négocier avec ceux qui lui tiennent tête. On a tout compris désormais.
Interview réalisée par Djama Stanislas