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Sport Publié le samedi 7 février 2009 | Fraternité Matin

Football : “Cette négligence est très gênante pour la fédération”

Sory Diabaté, président de la Ligue professionnelle, dit sa part de vérité sur la réserve de l’Africa contre le Sporting club de Gagnoa.

Président, comment êtes-vous organisé à la FIF ?

A la Fédération, il y a un comité exécutif et des commissions permanentes qui sont autonomes. Cependant, elles ont un lien hiérarchique avec le Comité exécutif. Avec la Ligue professionnelle, il y a un lien fonctionnel avec cinq commissions.
Lesquelles ?
Ce sont la Commission centrale de réglementation et de pénalités, la Commission générale d’appel, la Commission sécurité, la Commission d’organisation des compétitions et la Commission centrale des arbitres .Ces commissions sont rattachées à la Ligue professionnelle dans l’organisation des compétitions ; mais, la Ligue n’a aucun lien hiérarchique avec les cinq commissions. Elles s’organisent et planifient leur travail comme elles l’entendent. C’est pourquoi la Ligue professionnelle n’intervient pas, par exemple, dans le choix des arbitres et dans les décisions des commissions juridictionnelles telles que la Ccrp et la Cga.
Est-ce la raison pour laquelle vous n’étiez pas associé à la délibération du litige Gagnoa-Africa ?
Ce litige a été traité en première instance par la Ccrp avant d’être présenté devant la Cga (Ndlr :dirigée par Brizoua Bi). Et les dossiers transmis à ces commissions le sont par la direction générale. Concernant ce dossier, quand l’Africa a fait appel, la direction générale l’a transmis à la Commission comme le veut la procédure. Et quand j’ai eu l’information de l’appel de l’Africa (dans les dernières journées de la fin du championnat), j’ai alors invité la direction générale de la FIF à demander à la Cga de trancher tous les litiges dont le dossier US Koumassi-Man FC, (déterminant pour la relégation ou le maintien en D2), avant la fin du championnat de Ligue 1 ; alors que le championnat de D2 était déjà achevé. Pour des dossiers si importants, est-ce normal d’attendre si longtemps avant de délibérer ?
J’avoue que c’est anormal. C’est justement pour cela que j’ai demandé de trancher tous les litiges avant la fin du championnat. C’est une négligence qui est très gênante pour la Fédération. Si l’Africa avait perdu la dernière journée du championnat contre Daloa et que l’Asec était déclaré champion, on se retrouverait, effectivement, aujourd’hui, dans une situation très délicate.
Pourtant, selon des sources concordantes, la décision était connue avant la fin de la saison ; mais la Fédération l’aurait mise dans son tiroir…
Ce n’est pas juste de dire cela. C’est seulement mercredi dernier que la décision a été déposée par la Commission à la direction générale de la Fif. Dans la foulée, la direction générale l’a notifié aux clubs. Ce qui est le plus gênant, c’est que cette commission s’est réunie depuis le 21 novembre (à deux journées de la fin du championnat) pour trancher une affaire qui a commencé dans la deuxième semaine de septembre 2008. Avez-vous cherché à savoir, auprès de la Commission compétente, les raisons qui ont entraîné ce retard ?
C’est au moment où je cherchais à m’informer sur le litige US Koumassi-Man Fc, que le président de la commission m’a informé verbalement que l’Africa a gagné en appel. Si ma mémoire est fraîche, je pense que c’était au mois de janvier 2009 ; donc bien avant de recevoir l’Africa le lundi dernier. Ceux qui constituent cette commission sont des bénévoles et ils se réunissent quand ils peuvent. Ils sont bénévoles, mais aujourd’hui, la FIF dont on louait tant les mérites, est discréditée…
C’est très pénalisant. C’est pourquoi, dans les jours à venir, des dispositions seront prises dans ce sens, pour renforcer nos moyens d’action au niveau juridictionnel. Le président Anouma, très préoccupée par la situation, a déjà donné des instructions dans ce sens. Où en êtes-vous avec l’affaire Africa-Gbonké ?
La fédération a reçu l’Africa à ce sujet. Il s’en est suivi des échanges. La Fédération a expliqué pourquoi elle a donné les six millions de l’Africa à Gbonké. Mais l’Africa n’est pas d’accord. Les discussions continuent et on souhaite trouver rapidement une solution à ce problème.

Interview réalisée par Jean-Baptiste Béhi
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