LP. Vous rentrez d’une mission de sensibilisation de vos troupes dans certaines villes. Qu’est ce qui a motivé votre visite à vos éléments?
Commandant Gnatoa: Le gouvernement Soro a lancé deux informations à travers les medias. Les responsables des différents groupes n’ont pas été saisis. Ils n’ont pas été associés à tout ce qui a été fait. Notre devoir était de nous rendre dans nos zones pour voir comment les choses devraient concrètement se passer. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Issia qui est l’une de mes zones. Ou nous avons eu une séance de travail avec une délégation du CCI qui est arrivée à Issia. A mon sens, le gouvernement n’a pas envie de travailler. Dans le cadre précis du démantèlement, le gouvernement n’a pas envie de travailler.
LP. Qu’est ce qui vous fait dire cela?
C G: On ne peut pas parler de démantèlement et de démobilisation de groupes d’autodéfense sans les informer. Il faut une sensibilisation. Mais cette sensibilisation ne doit pas être l’affaire du CCI. Elle doit être menée par les responsables des groupes eux mêmes. (…)
Selon l’accord complémentaire 4 de Ouagadougou, il est indiqué que chaque démobilisé doit percevoir la somme de 500 000 FCFA. Cette somme, le CCI ne veut pas la reconnaître. Ils disent qu’ils n’ont pas été mandatés pour cela. (…) Il y a donc problème. Nous avons dit s’il n’ y a pas de 500 000 FCFA, il n’y a pas démobilisation, il n’y a pas de profilage dans nos zones. Voilà le discours que nous leur avons tenu.
LP. A Yamoussoukro, certains de vos amis ont refusé la somme de 500 000FCFA pour exiger carrément leur intégration dans la nouvelle armée.
C G. Oui c’est vrai. Ça c’est un préalable. Vous savez, à l’avènement de cette crise, tous les jeunes gens qui sont venus vers nous et que nous avons encadrés, avaient un seul objectif: leur intégration dans les structures de l’armée nationale. (…) Il y a toujours problème parce que le CCI nous dit qu’il n’a pas pour mission d’intégrer les groupes d’autodéfense dans la nouvelle armée. Quelque part, nous pensons qu’il y a trahison. Il y a une injustice quelque part.
LP. Qui vous a trahis?
C G. Mais écoutez, le CCI est l’émanation de l’Accord politique de Ouagadougou. Si le CCI doit intégrer les éléments des FN, le même CCI a le droit de faire autant pour nos éléments. S’il y a trahison, c’est que c’est le gouvernement et l’Etat de Côte d’Ivoire.
LP. Est-ce que en maintenant votre position on n’assiste pas à un départ à la case départ?
C G. Nous nous avons notre position. Ils ont parlé des armes. Ils nous ont demandés de stocker les armes. Mais nous, nous disons que tant que nos éléments n’ont pas reçu les 500 000 FCFA, aucune arme ne sera déposée. Je lance un appel à tous mes éléments pour leur dire de ne pas accepter le CCI, le PNRRC, le service civique dans leur zone tant que nous ne trouvons pas un terrain d’accord sur les 500 000 FCFA. Tant qu’ils n’ont pas cette somme, nous les invitons à ne pas se rendre dans nos zones.
LP. Combien êtes vous?
C G: Nous sommes plus 1000 à être enregistrés au CCI.
LP. Cela fera une fortune surtout que les caisses de l’Etat sont vides.
C G. On n’a pas obligé quelqu’un à signer les Accords en question. Ils ont signé de commun accord. Nous attendons notre dû à partir du 10 février. S’ils n’ont pas cette somme, on n’a pas besoin d’eux. Maintenant s’ils veulent insister, c’est qu’ils veulent une nouvelle rébellion. Nous les mettons en garde. Nous avons encore les armes qu’ils nous ont fournies. Tous ceux qui dirigent les structures telles que le CCI, le PNRCC, le service civique sont de mauvaise foi. (…) Sur le terrain, en lieu et place de nos éléments, c’est une liste fictive qui a été dressée et qui m’a été imposée pour validation.
LP : Lors de l’opération du démantèlement des milices à Guiglo le 19 mai 2007, ce sont quelques armes qui ont été brûlées. Là où on s’attendait à de nombreuses armes. Est-ce que vous les miliciens, vous n’êtes pas de mauvaise foi?
CG : Comme l’a dit un joueur ivoirien, petit argent, petit ballon. Suivez mon regard. Nos hommes politiques sont de mauvaise foi. Ils veulent qu’on fasse sortir nos armes sans argent. Nos armes sont nos derniers recours. Tant qu’on n’aura pas les moyens que nous demandons, les armes ne sortiront pas. Par exemple à Guiglo, nous avons appris que le Chef de l’Etat avait décaissé 500 millions de F CFA pour cette opération. Mais ce n’est que la moitié qui est arrivée à destination. Où donc est rentré le reste de l’argent?
LP : Votre base se trouve être dans la grande région natale du chef de l’Etat. En vous braquant contre le processus de désarmement, est-ce que vous ne le mettez pas en difficulté?
CG : Nous ne sommes pas une organisation tribale. Nous avons combattu comme tout le monde. Je refuse qu’on dise que nous voulons compliquer la vie au Président de la République. Nous nous sommes battus pour préserver son fauteuil. Par conséquent, nous avons droit aux privilèges dus à ce que nous avons fait. Nous ne revendiquons que notre part.
réalisée par Yves-M. ABIET
Commandant Gnatoa: Le gouvernement Soro a lancé deux informations à travers les medias. Les responsables des différents groupes n’ont pas été saisis. Ils n’ont pas été associés à tout ce qui a été fait. Notre devoir était de nous rendre dans nos zones pour voir comment les choses devraient concrètement se passer. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Issia qui est l’une de mes zones. Ou nous avons eu une séance de travail avec une délégation du CCI qui est arrivée à Issia. A mon sens, le gouvernement n’a pas envie de travailler. Dans le cadre précis du démantèlement, le gouvernement n’a pas envie de travailler.
LP. Qu’est ce qui vous fait dire cela?
C G: On ne peut pas parler de démantèlement et de démobilisation de groupes d’autodéfense sans les informer. Il faut une sensibilisation. Mais cette sensibilisation ne doit pas être l’affaire du CCI. Elle doit être menée par les responsables des groupes eux mêmes. (…)
Selon l’accord complémentaire 4 de Ouagadougou, il est indiqué que chaque démobilisé doit percevoir la somme de 500 000 FCFA. Cette somme, le CCI ne veut pas la reconnaître. Ils disent qu’ils n’ont pas été mandatés pour cela. (…) Il y a donc problème. Nous avons dit s’il n’ y a pas de 500 000 FCFA, il n’y a pas démobilisation, il n’y a pas de profilage dans nos zones. Voilà le discours que nous leur avons tenu.
LP. A Yamoussoukro, certains de vos amis ont refusé la somme de 500 000FCFA pour exiger carrément leur intégration dans la nouvelle armée.
C G. Oui c’est vrai. Ça c’est un préalable. Vous savez, à l’avènement de cette crise, tous les jeunes gens qui sont venus vers nous et que nous avons encadrés, avaient un seul objectif: leur intégration dans les structures de l’armée nationale. (…) Il y a toujours problème parce que le CCI nous dit qu’il n’a pas pour mission d’intégrer les groupes d’autodéfense dans la nouvelle armée. Quelque part, nous pensons qu’il y a trahison. Il y a une injustice quelque part.
LP. Qui vous a trahis?
C G. Mais écoutez, le CCI est l’émanation de l’Accord politique de Ouagadougou. Si le CCI doit intégrer les éléments des FN, le même CCI a le droit de faire autant pour nos éléments. S’il y a trahison, c’est que c’est le gouvernement et l’Etat de Côte d’Ivoire.
LP. Est-ce que en maintenant votre position on n’assiste pas à un départ à la case départ?
C G. Nous nous avons notre position. Ils ont parlé des armes. Ils nous ont demandés de stocker les armes. Mais nous, nous disons que tant que nos éléments n’ont pas reçu les 500 000 FCFA, aucune arme ne sera déposée. Je lance un appel à tous mes éléments pour leur dire de ne pas accepter le CCI, le PNRRC, le service civique dans leur zone tant que nous ne trouvons pas un terrain d’accord sur les 500 000 FCFA. Tant qu’ils n’ont pas cette somme, nous les invitons à ne pas se rendre dans nos zones.
LP. Combien êtes vous?
C G: Nous sommes plus 1000 à être enregistrés au CCI.
LP. Cela fera une fortune surtout que les caisses de l’Etat sont vides.
C G. On n’a pas obligé quelqu’un à signer les Accords en question. Ils ont signé de commun accord. Nous attendons notre dû à partir du 10 février. S’ils n’ont pas cette somme, on n’a pas besoin d’eux. Maintenant s’ils veulent insister, c’est qu’ils veulent une nouvelle rébellion. Nous les mettons en garde. Nous avons encore les armes qu’ils nous ont fournies. Tous ceux qui dirigent les structures telles que le CCI, le PNRCC, le service civique sont de mauvaise foi. (…) Sur le terrain, en lieu et place de nos éléments, c’est une liste fictive qui a été dressée et qui m’a été imposée pour validation.
LP : Lors de l’opération du démantèlement des milices à Guiglo le 19 mai 2007, ce sont quelques armes qui ont été brûlées. Là où on s’attendait à de nombreuses armes. Est-ce que vous les miliciens, vous n’êtes pas de mauvaise foi?
CG : Comme l’a dit un joueur ivoirien, petit argent, petit ballon. Suivez mon regard. Nos hommes politiques sont de mauvaise foi. Ils veulent qu’on fasse sortir nos armes sans argent. Nos armes sont nos derniers recours. Tant qu’on n’aura pas les moyens que nous demandons, les armes ne sortiront pas. Par exemple à Guiglo, nous avons appris que le Chef de l’Etat avait décaissé 500 millions de F CFA pour cette opération. Mais ce n’est que la moitié qui est arrivée à destination. Où donc est rentré le reste de l’argent?
LP : Votre base se trouve être dans la grande région natale du chef de l’Etat. En vous braquant contre le processus de désarmement, est-ce que vous ne le mettez pas en difficulté?
CG : Nous ne sommes pas une organisation tribale. Nous avons combattu comme tout le monde. Je refuse qu’on dise que nous voulons compliquer la vie au Président de la République. Nous nous sommes battus pour préserver son fauteuil. Par conséquent, nous avons droit aux privilèges dus à ce que nous avons fait. Nous ne revendiquons que notre part.
réalisée par Yves-M. ABIET