La transparence gestion est l’élément clé dans les relations entre un pays et la communauté financière internationale. La mission conjointe du Fonds monétaire international (Fmi), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad) séjournant depuis le 5 février dernier à Abidjan pour évaluer la mise en œuvre du programme d’assistance post-crise (Aupc) mais également l’exécution du budget 2009 et le cadrage budgétaire 2009, fixera sans aucun doute, les Ivoiriens sur ses conclusions cette semaine. Notamment en ce qui concerne la conclusion d’un programme économique et financier triennal dont l’objectif est de booster l’économie nationale afin de réduire le taux de paupérisation des populations (48,94% de pauvres, enquête nationale 2008 sur les conditions de vie des populations), et l’atteinte prochaine du point de décision de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). Ce qui va conduire à l’annulation d’une part substantielle (entre 3000 et 3500 milliards de franc cfa) de la dette extérieure. Ce sont deux attentes majeures pour la Côte d’Ivoire tout entière. Mais à l’analyse des propos tenus le 6 février dernier par le chef de mission, le Néerlandais Arend Kouwenaar, la consécration des efforts fournis par le gouvernement, et plus particulièrement le ministère de l’Economie et des Finances sous la houlette du détenteur de ce portefeuille, Charles Koffi Diby, est quasi-acquise : Répondant à une question sur les perspectives de conclusion du programme et de l’atteinte du point de décision Ppte, il a affirmé «…L’espoir est grand des deux côtés de pouvoir y arriver…Mais pour ce qui est du budget 2009, il faut un cadrage qui consacre davantage de dépenses à la réduction de la pauvreté, et que celles-ci transparaissent de façon précise et visible dans le budget», avait-il déclaré. Non sans dire le satisfecit global de leurs institutions respectives sur la gestion des finances publiques, en dépit des dérapages budgétaires relevés lors de la mission d’octobre 2008. Et qui, faut-il le rappeler, avaient provoqué une modification budgétaire au dernier trimestre 2008. Afin d’y intégrer, comme le ministre de l’Economie et des Finances l’avait promis, ces dépenses «hors budget» consacrées aux grands travaux relatifs au transfert de la capitale à Yamoussoukro. Ce qui a d’ailleurs conduit à porter le budget 2008 qui était de 2 129,1 milliards à plus de 2 315,8 milliards de Fcfa au terme de l’exercice dans le cadre d’un collectif budgétaire. Ce même budget avait également subi une autre modification en juillet 2008, après l’ajustement tarifaire dans le secteur pétrolier. En effet, face à la flambée des prix des denrées de première nécessité sur les marchés, le gouvernement avait renoncé à des droits et taxes sur certaines marchandises et revu à la baisse les salaires des ministres. Ce qui était une grande première en soi ! Mais l’exécution du budget 2008 a été soumise à de fortes contraintes de trésorerie à cause de l’ampleur des engagements de l’Etat, du niveau limité des ressources et la mise en place dudit budget. En dépit des fortes pressions sur le budget de l’Etat du fait des nombreux défis liés à la sortie de crise qui dure depuis 2002, voire 1999, le ministre Diby a toujours su manœuvrer pour répondre, un tant soit peu, aux attentes incommensurables en ayant à l’esprit l’orthodoxie budgétaire ; le respect des principes de bonne gouvernance. Sous d’autres cieux, dans une situation pareille à celle que le pays a connue, bien des mois de salaires seraient impayés, et l’on ne parlerait pas de bonne gouvernance, encore moins de paiement d’arriérés intérieurs. Par ailleurs, le pays s’est engagé, à travers le ministère de l’Economie et des Finances, dans une gestion transparente des filières sensibles de l’économie nationale. Les flux financiers du café-cacao, du pétrole (les hydrocarbures) et du secteur de l’électricité font l’objet de publications. La Côte d’Ivoire est même devenue actrice de l’Itie (initiative pour la transparence des industries extractives). Elle s’est engagée avec vigueur dans la lutte contre les détournements des deniers publics et/ou dans les filières clés de l’économie (café-cacao, etc.). La Côte d’Ivoire a également, sous la houlette du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, pu finaliser dans le temps son Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) sur une base consensuelle, et évaluer les financements nécessaires (17 645 milliards de Fcfa) pour sa mise en œuvre. Des efforts qui ont fait dire à Arend Kouwenaar, en attendant le rapport de mission de mercredi ou jeudi prochain, que la communauté financière internationale est prête à aider la Côte d’Ivoire ; « Nous avons compris que la volonté de la Côte d’Ivoire, c’est le programme économique et financier pour réduire la pauvreté. Le Fmi, la Banque mondiale et la Bad sont prêts à vous accompagner », avait-il assuré au début de la mission. Parlant de la Côte d’Ivoire justement, la « Lettre du Continent », périodique bien introduit dans les sphères politiques, économiques et diplomatiques internationales, dans son édition n°555 du 25 décembre 2008 écrivait : « Charles Diby, superstar de la BM (Banque mondiale) : un rapport décapitant sur la gestion des finances publiques. Ardu maos ô combien constructif. » On y lit que dans un rapport de 120 pages hyper exhaustif sur la gestion et le système des finances publiques de la Côte d’Ivoire, la Banque mondiale qui a mené ce travail (en collaboration avec le Fmi, la Bad et l’Ue) ne tarit pas d’éloges sur le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, qui s’est « impliqué personnellement » pour fournir toutes les données. Ce satisfecit donné dans un rapport produit par des économistes, spécialistes en gestion financière, passation de marchés et en décaissement) de la Banque mondiale, traditionnellement avares en bons points, montre que bien des efforts sont faits dans le sens de la bonne gouvernance de l’économie et des finances publiques. Toutes choses qui permettent d’envisager le futur proche sous de bons auspices.
Gooré Bi Hué
Gooré Bi Hué