La crise financière mondiale inquiète la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf). Aussi, dans le cadre de sa 33ème assemblée générale qui se tient du 08 au 12 février 2009 à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de la Paix, à Yamoussoukro, a-t-elle décidé de plancher sérieusement sur cette crise financière mondiale qui peut impacter négativement leurs différents marchés. Le président du comité d’organisation, M. Joël Ackah, également président de l’Asa-ci (Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire), s’est inquiété de cette situation qui peut « emporter nos économies fragiles et chancelantes ». Il s’agira pendant ces assises, de réfléchir sur les actions à mettre en œuvre afin de permettre à l’industrie des assurances de soutenir davantage le développement des Etats africains malgré la crise financière et économique qui secoue la planète. Abondant dans le même sens, M. Protais Ayangma Amang, président de la Fanaf, a indiqué que cette rencontre qui a pour thème, « la contribution des Assurances à l’émergence économique des pays africains », sera l’occasion de rendre compte de ce qui a été fait. Mais aussi de connaître les préoccupations des membres et de recueillir les conseils et suggestions sur des questions qui interpellent l’assurance africaine. Cependant, parmi la série de résolutions et de recommandations, M. Ayangma Amang, a révélé qu’en marge de l’assemblée générale, se tiendra le traditionnel symposium. Les experts plancheront ainsi sur le financement de l’économie africaine par l’épargne intérieure, surtout qu’avec la grave crise financière qui secoue les pays prêteurs, les risques de réduction des possibilités d’emprunts sur le marché international sont grands. « Pendant plusieurs années, les pays africains se sont lourdement endettés auprès de pays étrangers ou d’institutions internationales pour financer leurs investissements. (…) Dans les prochains mois, les effets indirects ou collatéraux de la crise vont se révéler plus sérieux pour les économies africaines. Les investissements directs étrangers et les prêts directs octroyés par les banques ou multinationales étrangères au secteur productif risquent de connaître un ralentissement si ce n’est un arrêt momentané », a révélé le président de la Fanaf. A cela s’ajoute la réduction du volume de l’aide au développement qui va plomber la lutte contre la pauvreté, la faim, le paludisme, la tuberculose et le Vih-Sida. Sans oublier les exportations africaines à destination des pays développés. Pour lui, il est certain que cela va engendrer une baisse ou une stagnation du volume des émissions de primes sur les marchés d’assurances. Aussi le symposium réservera –t-il « une place majeure à la crise financière internationale et les stratégies à mettre en place pour atténuer son impact ». Le président Laurent Gbagbo, qui a procédé à l’ouverture des travaux, a demandé à la Fanaf de maintenir la veille stratégique face aux conséquences de cette crise. Selon lui, il importe d’identifier les mécanismes alternatifs, d’adapter l’assurance aux nouvelles réalités africaines. Avec en prime, un dispositif de surveillance et de contrôle efficace afin que la collecte de l’épargne intérieure soit orientée vers les populations. Faut-il le rappeler, la Fanaf, créée en 1976 à Yamoussoukro, regroupe 140 sociétés d’assurances et/ou de réassurances opérant dans 25 pays d’Afrique. Elle emploie 6331 personnes et les sociétés membres ont réalisé en 2007 un chiffre d’affaires toutes branches confondues, de 576 milliards de FCFA et payé des sinistres à hauteur de 267 milliards de FCFA. Les sociétés membres de la Fanaf ont réalisé des placements à hauteur de 950 milliards de FCFA contribuant ainsi à la création de richesses et au développement des économies africaines.
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial)
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial)