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Art et Culture Publié le mercredi 11 février 2009 | Parence

La punition : Qui aime bien chatie-t-il toujours bien ?

PUNITION… mot banal, mais qui porte en lui un pouvoir effrayant. Punir, c’est, dit le dictionnaire, infliger une peine pour un crime, une faute, faire subir un mal, frapper d’une sanction. En tant que parent, quand et comment devons-nous punir nos enfants ?

Quel type de faute ou «crime» devons-nous punir ?
Pourquoi devons-nous punir nos enfants ?

Généralement, l’enfant est puni, quand il commet une faute : s’il n’écoute pas les consignes et ne les respecte pas, s’il n’obéit pas et n’en fait qu’à sa tête, s’il se met en danger, s’il provoque son entourage…

Les punitions apparaissent comme un des droits évidents dont l’adulte dispose pour se faire respecter et obéir. Elles constituent un recours très tentant, que nous légitimons, car elles font partie intégrante de l’éducation que nous avons reçue.

Pour nous sentir «parent», nous avons besoin d’être reconnu comme tel par notre enfant. Cela passe par asseoir notre autorité sur lui. Quand nous sentons que ce «pouvoir» nous échappe, nous recourrons aux brimades pour bien faire sentir «qui est le chef !»


Intérêt de la punition

Le but immédiat de la punition est de faire cesser le comportement gênant de l’enfant. La punition a une fonction éducative. Elle permet, par ailleurs, de rappeler les limites à ne pas franchir.

La conséquence d’une faute doit être la punition ou sanction, donnée dans le but de corriger pour rééduquer l’enfant.

L’enfant doit être corrigé au moment de la faute et la correction doit lui être expliquée pour ne pas être vécue comme injuste.


Comment punir…

Pour que la punition atteigne son objectif (celui de corriger), elle doit survenir dans les suites immédiates de la faute et être proportionnelle à celle-ci. Il faut éviter les coups, là où la parole (et non les cris) suffirait. Par ailleurs, il est parfois des sanctions naturelles, conséquences directes des actes (se brûler en touchant une casserole sur le feu).

Le parent n’a pas besoin d’en rajouter. Quand les conséquences sont extrêmes ou disproportionnées, décalées, mal ajustées à l’acte, elles ne servent pas à apprendre. Les punitions ne doivent pas être appliquées à propos de tout ou de rien mais uniquement pour corriger des actions répétées qui sont dangereuses ou qui enfreignent une règle familiale raisonnable.

Il faut toujours privilégier la parole qui suffit bien souvent. N’oubliez pas que la répétition est pédagogique. Il faut éviter les punitions physiques (gifles, fessées) qui portent atteinte au corps et à l’esprit de l’enfant (nous y reviendrons).

L’isolement pour quelques minutes (2 à 10min) ou le retrait d’un privilège pour une brève période peuvent être des punitions adéquates. Les punitions trop longues ou trop lourdes ne sont pas plus efficaces, au contraire, et sont sources de rancoeur.

Il faut éviter de retirer des privilèges qui ont été gagnés par des bons comportements ou du travail ou encore de retirer des choses qui ont été promises sans conditions. Lorsque vous devez punir, punissez sans vous laisser piéger par les crises ou le chantage affectif. Sinon, l’enfant n’apprendra pas à se corriger. Par ailleurs il faut éviter de jouer «à la carotte et au bâton.»

Quand vous punissez l’enfant, laissez le seul pour méditer sur l’acte et ses conséquences. De même qu’il n’est pas bon de punir un enfant et tout de suite de le réconforter, cela perturbe l’enfant plus que tout. Il n’est pas bon de menacer l’enfant de punition sans le faire, pour se faire obéir. Vous perdez alors de votre crédibilité.

Sachez qu’une punition n’a de sens que si l’enfant peut la comprendre. Ne punissez pas l’enfant avant l’âge de 3 ans sinon cela aura un effet dévastateur sur son psychisme.

De plus, nombre d’études ont montréque bien souvent l’enfant est beaucoup plus puni en fonction des difficultés que vivent ses parents qu’en fonction de ce qu’il fait ou ne fait pas. Les parents les plus déprimés, fatigués, stressés sont les plus grands distributeurs de fessées. Une faute sera, ainsi, punie différemment en fonction de l’état mental des parents.

Evitez cela, car c’est incohérent et à terme l’enfant plonge dans l’incohérence.


Conséquences des punitions physiques (gifles et fessées)

- Elles détériorent la relation de l’enfant avec son parent : l’enfant n’a plus confiance et cela rend plus difficile, pour le parent, tout exercice futur de l’autorité.

- Elles cassent l’image que l’enfant a de lui-même. L’enfant pense que si on le frappe c’est qu’il est mauvais, qu’il ne vaut rien, cela rendra difficile sa relation future avec les autres.

Adulte, son rapport avec les personnes ayant une autorité sera très difficile (soumission excessive, révolte, rébellion permanente et refus systématique de toute autorité).

- Elles détruisent la sensibilité et les aptitudes à la compassion envers les autres et envers soi-même. Les enfants battus font souvent mal aux animaux ou à leurs proches sans en éprouver de gène ni de remords, parce qu’ils ont dû trop fréquemment bloquer leurs propres émotions quand ils étaient en état de souffrance.


Frapper un enfant

Est difficilement justifiable,peu importe la gravité du comportement de l’enfant.

Ne reflète que la difficulté de l’adulte à contrôler ses émotions. Donne à l’enfant un exemple concret d’une façon très peu recommandée de résoudre ses problèmes :

Frapper! Comporte des risques de blessures, voir de mort pour l’enfant.

- Elles donnent l’exemple de la violence qui prend la place de la parole. En situation de conflit, l’enfant reproduira avec des plus faibles que lui, comme lui par rapport à ses parents. Il frappera sesjeunes copains, les filles et plus tard safemme ou son mari.

- Elles interdisent l’expression des sentiments que l’enfant ressentait lorsqu’il a manifesté un comportement qui paraît inacceptable (colère, jalousie, désir de vengeance…).

- Elles bloquent les apprentissages qui se font par des successions d’essais – erreurs

– corrections. Pour apprendre, il faut se tromper et … se corriger. La correction physique n’étant pas ajustée à l’erreur, elle provoque stress et angoisse. L’enfant abandonnera peu à peu tout essai et sera inhibé devant les apprentissages. La scolarité risque d’en pâtir lourdement.

- Elles favorisent les accidents car l’enfant battu, habitué à bloquer ses réactions automatiques de protection devant un danger, restera sidéré devant toute situation inquiétante, comme il l’était devant les claques ou fessées, au lieu de réagir rapidement pour sa protection. Elles génèrent des maladies psychosomatiques liées au stress (palpitations, ulcère, maux de ventre, problèmes de peau…)


Retenons que :

l’enfant battu battra, l’enfant maltraité maltraitera et l’enfant puni punira !

Frapper un enfant pour son bien, c’est lui apprendre que l’amour fait mal

Docteur Bissouma Anna.
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