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International Publié le jeudi 12 février 2009 | Fraternité Matin

Israël : Choisir un Premier ministre sans ignorer la Maison-Blanche

A l’issue des élections législatives du mardi 10 février dont les résultats définitifs seront connus jeudi et qui donnent déjà une très courte avance à la centriste Tzipi Livni aux dépens de Benjamin Netanyahu, on peut dire qu’Israël se trouve dans l’impasse. Le Président de l’Etat d’Israél, Shimon Peres, a neuf jours pour choisir entre Livni et Netanyanhu contre prochain Premier ministre qui devra former un gouvernement. Il faut déjà dire que les lendemains de ces élections constituent une équation à plusieurs inconnues car avec Tzipi Livni ou Benjamin Netanyahu, Israél restera fidèle à sa politique étrangère à l’égard du monde Arabe, du Hamas qui siège désormais à ses frontières et qui comme l’Iran nie l’existence de l’Etat hébreu. Tzipi et Netanyanu, comme tous les Israéliens, sont pour une nation juive, un Etat hébreu qu’ils préfèrent de loin à une nation israélienne au sens démocratique et politique du terme. Vous êtes Juif et vous avez des droits. La position de la ministre des Affaires étrangère et candidate de Kadima envers les Arabes Israéliens vivant en Israél est sans équivoque. Ils ne peuvent être considérés comme Israéliens parce qu’ils ne sont pas des Juifs de sang. Cette dame pressentie comme Premier ministre pour succéder à Ehud Olmert, face aux exigences et à l’intransigeance des petits partis avait offert sa démission au Président Shimon Pérès et appelé à la tenue d’élections anticipées. Membre du gouvernement Ehud Olmert qui lui a apporté un soutien in-extrémis, l’opinion nationale ne lui avait pas pardonné de n’être pas parvenue à convaincre les Américains de poser leur veto pour le vote de la résolution 1860 lors de la guerre contre le Hamas, et de s’être seulement abstenus. Comme le Premier ministre Olmert, elle a assumé les acquis et passifs des actions du gouvernement sortant comme l’échec de la guerre contre le Hamas, selon Netanyahu. Une Ancienne responsable des services secrets israéliens et convaincue que c’est seule par la violence que l’on peut faire disparaître le Hamas, en se tenant dans le starting-block pour briguer un poste de Premier ministre, elle permet à son pays de renouer avec une belle tradition.
Les Travaillistes, dirigés en 1969 par la «dame de fer» d’Israël, Golda Meïr, première israélienne aux commandes du gouvernement, faisaient leur meilleur résultat avec 56 mandats sur 120, un record. Benyamin Netanyahu, ancien Premier ministre, a certainement mûri avec le temps et l’expérience. Il a été constamment auprès des familles des victimes des roquettes palestiniennes pendant la guerre des trois semaines. Il veut être une alternative à Ehud Olmert mais l’opinion israélienne ne peut-elle pas craindre la psychose des années Netanyahu? Israél vit dans un espace où la guerre est une industrie. C’est pourquoi, les populations qui réclament la sécurité attendent de leur président qu’il leur offre un Premier ministre qui soit un savant dosage d’une personnalité tendre et radicale à la fois. Et les élections israéliennes montrent à quel point l’idéologie est morte. La désignation du Premier ministre doit se faire sur la base des alliances qui vont inéluctablement se défaire. Elles annoncent donc des gouvernements à équilibre instable. En Israël est déclaré vainqueur des élections celui qui a 61 des 120 sièges et qui est surtout capable de former une coalition. Netanyahu semble bien parti avec la droite majoritaire et le vote massif et communautaire des Arabes Israéliens pour les partis arabes. Cependant, pour échafauder le prochain gouvernement israélien, les politologues perdent leur latin, démontrant combien Israël est dans l’impasse. Le premier scénario, le plus crédible: Benjamin Netanyahu forme une courte coalition, très marquée à droite, avec le parti Beiteinou de l’ultranationaliste laïc Avigdor Lieberman (15 sièges) et les religieux. Cette coalition de six partis est problématique car «elle peut tomber dès qu’un acteur central la quitte». De plus Netanyahu sera soumis aux pressions des petits partis, aux vues parfois opposées, mais en position de force. Une telle coalition pourrait se heurter à l’administration américaine qui veut relancer le processus de paix. Le deuxième scénario: Benjamin Netanyahu devient Premier ministre et forme une coalition plus large. Telle est, en tout cas, son intention affichée. Il peut alors essayer d’y joindre le Kadima et / ou les Travaillistes (centre-gauche) d’Ehud Barak. Mais ces derniers, qui ont connu le pire score de leur histoire (13 sièges), paraissent vouloir se refaire une santé dans l’opposition. Ce scénario sans précédent verrait le parti arrivé en tête (Kadima) se plier à la volonté de celui qui le talonne (Likoud). Le Kadima exclut à ce stade cette possibilité. Le troisième scénario, privilégié par Tzipi Livni mais jugé «contre nature» et donc peu probable par les commentateurs: Livni Premier ministre et forme une coalition «d’union nationale». Elle a déjà proposé à Netanyahu de se joindre à une telle coalition, mais le chef de la droite a opposé une fin de non-recevoir. La seule chance de former un tel gouvernement dépend alors d’Israël Beiteinou. Même si Lieberman a fait savoir que la tendance naturelle de ce parti est de se joindre à la droite, il n’a exclu aucune alliance. Le quatrième scénario : un gouvernement Likoud-Kadima avec une rotation pour le poste de Premier ministre, soit deux ans avec Livni à sa tête,puis deux ans avec Netanyahu. Cette option a un précédent en Israël. En 1984, le parti Travailliste de Shimon Peres, arrivé en tête, avait formé une alliance avec le Likoud de Yitzhak Shamir. MM. Peres et Shamir avaient dirigé le gouvernement à tour de rôle. Comme on le voit, autant Israël donne une véritable leçon de démocratie au monde, autant la partie pour le Président Shimon Peres n’est pas aisée. Il devra choisir un Premier ministre en tenant compte de l’opinion nationale mais sans ignorer les Etats-Unis où les évangélistes et les gouvernements ont toujours soutenu la politique de la droite israélienne. Et qui aujourd’hui veulent relancer le processus de paix dans cette région. Contrairement à ses prédécesseurs qui n’ont jamais consacré le premier terme de leur mandat au Proche-Orient, Barack Hussein Obama veut tenir ses promesses de campagne. Il ne veut pas attendre la fin de sa présidence pour s’occuper de la paix entre Palestiniens et Israéliens. Il veut commencer dès à présent et son envoyé spécial George Mitchell a déjà séjourné dans la région avec pour recommandation «commencer par écouter parce que trop souvent, les Etats-Unis commencent par dicter». Obama veut proposer le dialogue et comme le Président Carter, il se dit ouvert au dialogue avec tous parce qu’il prône une diplomatie réconciliée. De son côté, l’Iran veut toujours que Israël disparaisse de la carte du monde. Obama risque de se mettre à dos le lobby juif. Il joue donc sur une corde raide.

Franck A. Zagbayou
L’inquiétude du monde arabe
Un gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu. L’idée inquiète le monde arabe. A en croire la presse du Proche-Orient. Dans un éditorial, parlant de Lieberman, le chef du parti d’extrême-droite, Israël Beiteinou, arrivé en troisième position aux législatives israéliennes de dimanche, le journal pro-gouvernemental égyptien Al-Ahram s’interroge. «Comment est-ce possible, écrit-il, qu’une société aspirant à la paix puisse offrir à un tel fasciste ce large soutien qui lui donne la possibilité de devenir un jour Premier ministre d’Israël»?
De par sa position, Lieberman détient la clé de toute coalition. Un signe inquétant pour le processus de paix, note par ailleurs un autre quotidien pro-gouvernemental égyptien, Al-Gomhouriya. Pour ce journal, Benjamin Netanyahu considère que «les Arabes ne comprennent que le langage de la force». Al-Gomhouriya indique d’ailleurs que si actuellement le processus de paix rencontre des obstacles, avec Netanyahu, il sera «entravé par plusieurs milliers de mines».
Tout comme l’Egypte, la Jordanie est liée par un traité de paix avec Israël. N’empêche, le journal jordanien Al-Raï prévient l’Etat hébreux que «tuer les Palestiniens n’a apporté aucune avancée politique». Il souligne, par conséquent, qu’une chance de paix et d’une solution à deux Etats existe. A Israël donc de «décider s’il veut une logique de paix». En Syrie, le quotidien officiel As-Saoura est pessimiste. Il estime qu’un changement de la situation au Proche-Orient n’était pas possible avec les législatives israéliennes. Quel que soit le prochain Premier ministre israélien.
«Il n’y aura aucune différence entre Livni et Netanyahu, fait-il remarquer. «Leur arrivée au pouvoir ne changera rien aux réalités du moment».



Ernest Aka Simon
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