Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, a animé une conférence de presse, le jeudi 12 février, au siège de l’institution à Sebroko. Comme il ne cesse de le demander depuis quelques mois, le chef de la mission de l’Onuci réclame à la Commission électorale indépendante (Cei), de «publier, sans tarder, un nouveau chronogramme électoral afin de ne pas compromettre la dynamique du processus de sortie de crise». Un chronogramme avec des périodes, en attendant des dates précises pour la tenue des l’élections. Pour lui, on ne doit pas minimiser les risques auxquels s’expose le processus en l’absence de tout objectif. «Sans cela (chronogramme), on attend dans le noir. On n’a aucun indice, aucune indication, aucune prévision pour planifier nos activités. (…) Je ne vois aucune raison qui ne permette pas de partager, dès maintenant, un chronogramme avec des périodes qui comporte les cinq étapes et qui nous permettra de prévoir l’avenir. (…) Si nous avons les cinq étapes, nous pourrons planifier plus facilement nos efforts puisque nous devons lancer des appels d’offre pour certaines choses, mobiliser aussi notre finance, les ressources matérielles et logistiques. Si nous avons un chronogramme avec des périodes, ça va faciliter nos efforts d’assistance…». Il a indiqué s’être appuyé sur «des disponibles» pour interpeller la Cei dont c’est la mission et qui en a l’autorité nécessaire. Non sans faire allusion aux recommandations de la résolution 1865 du Conseil de sécurité en date du 27 janvier. Avec un effectif de «4,6 millions de personnes» enrôlées à ce jour, «sans incident majeur», il pense que l’identification devrait s’achever au plus tard au printemps (mars), y compris la phase de reconstitution administrative et judiciaire des registres d’état civil. Au vu de ce «progrès remarquable» pour lequel il a félicité «les dirigeants et le peuple ivoiriens», Choi estime que les conditions sont réunies pour définir un chronogramme. «Ce chronogramme est crucial non seulement pour maintenir la dynamique actuelle, mais aussi pour permettre une planification rationnelle et ainsi éviter d’accumuler des retards», a expliqué le représentant spécial de Ban Ki-moon. Le diplomate onusien comprend que les acteurs politiques et la Cei puissent avoir des appréhensions quant à la fixation d’un chronogramme. Parce qu’ils seraient ridicules au cas où il n’était pas respecté comme ce fut le cas pour l’élection présidentielle fixée au 30 novembre 2008. S’agissant du financement du processus électoral, le chef de la mission a rappelé la déclaration du chef du gouvernement ivoirien qui avait dit, en juillet 2008, que le budget électoral était bouclé. Pour lui, «le financement n’est pas un obstacle majeur pour le bon déroulement du processus d’identification et des élections». Tout comme le chronogramme ne saurait être une condition pour le financement. D’ailleurs, a-t-il affirmé : «50 millions de dollars sont disponibles dans le panier de fonds» à cet effet. Sans compter le soutien de l’Union européenne. L’opération transport, lancée en 2008 pour appuyer l’identification, va se poursuivre, a-t-il promis. Les avions, le bateau zodiaque, les véhicules civils et militaires sont tous mis à contribution. Concernant le processus en cours, M. Choi déplore que les efforts menés par le peuple ivoirien ne soient pas suffisamment reconnus tant à l’intérieur qu’à l’étranger. «C’est une avancée vraiment historique et stratégique. Qui aurait pensé qu’on arriverait là où nous sommes aujourd’hui, 4,6 millions de personnes identifiées, sans incident majeur. L’ivoirité et l’identification ont troublé la Côte d’Ivoire pendant près de deux décennies, et ce sera résolu en l’espace de quelques semaines, au printemps 2009. Ce sont des perspectives vraiment encourageantes et il faut reconnaître la signification de l’identification à sa juste valeur. Il faut le reconnaître et féliciter les personnes, les institutions et les dirigeants ivoiriens qui ont travaillé pour que ce soit possible aujourd’hui». Dans le même cadre, il a félicité les populations pour avoir favorisé le retour de la paix, ce qui autorise «la réduction pure est simple» des effectifs militaires de l’Onuci. Un acte qu’il a jugé exceptionnel. «C’est une décision assez rare dans les missions de paix, surtout avant les élections», a noté le conférencier.
Les «cinq étapes incompressibles» définies par Choi et qui débutent dès la fin de l’identification sont : «la liste électorale provisoire, la liste électorale définitive, la confection des cartes d’identité et des cartes d’électeur, la distribution des cartes et la campagne électorale».
Paulin N. Zobo
Les «cinq étapes incompressibles» définies par Choi et qui débutent dès la fin de l’identification sont : «la liste électorale provisoire, la liste électorale définitive, la confection des cartes d’identité et des cartes d’électeur, la distribution des cartes et la campagne électorale».
Paulin N. Zobo