Hier, dès 7h15, début des cours au lycée moderne de Bonoua, des coups de sifflet stridents ont commencé à retentir. Habitués à ce type bien particulier d`appel au rassemblement de la Fesci, les élèves qui étaient dans les salles de classe, en sortent pour venir au "rassemblement au mât". C`est ici que les responsables de la Fesci du lycée vont livrer à leurs camarades le message du jour. Ils ont d`abord rappelé à ceux-ci les rencontres qu`ils ont eues, au préalable avec l`administration, à l`effet « d`obtenir plus de tables-bancs et des latrines, éléments essentiels pour l`épanouissement des élèves », selon Tah Sah Bi, secrétaire général de la Fesci du lycée moderne. Après un long silence de l`administration, continuent-ils, « nous avons déposé un préavis de grève auprès du proviseur ». Estimant à ce jour que le contact n`a pas été maintenu avec eux, ils ont décidé de mettre en congé leurs camarades, du jeudi 12 au lundi 23 février, date officielle de la reprise des cours, après les congés de février. Sur le sujet, le proviseur dudit établissement, qui a présidé une réunion d`urgence à la salle des professeurs avec le personnel de l`établissement, a dit sa part de vérité. Le lycée moderne de Bonoua, a-t-il expliqué a des effectifs relativement faibles, comparés à ceux de certains lycées de la direction régionale de l’Education nationale. A preuve, « alors que des classes de seconde, ailleurs accueillent des effectifs de 100 élèves, au lycée moderne, ceux- ci plafonnent à 60 élèves dans les mêmes classes. La classe de terminale A, par exemple, n`a cette année qu`un effectif de 27 élèves. Et de noter les nombreux efforts consentis par le personnel administratif pour faire tourner de façon optimale les classes. Pour 53 classes pédagogiques, soit 3303 élèves », a dit M. Kouadio Philippe, le proviseur. Son lycée ne dispose que de 36 salles à exploiter. A telle enseigne que dans le "revolving des classes", certaines, à grand effectif "peuvent se retrouver, le temps d`un cours, dans une salle de labo, relativement de petite capacité. C`est seulement à ces occasions-là que les élèves peuvent se retrouver à 3 sur un table-banc », a-t-il expliqué. Par ailleurs, pour faire face aux effectifs d`élèves, sans cesse croissants, des efforts financiers et logistiques notables sont faits, selon M. Kouadio Philippe. Chaque année scolaire, le Coges, au dire du chef d`établissement, décaisse 300F à 400.000 F CFA pour l`acquisition de nouveaux tables-bancs. Ceci, pour pallier le manque auquel le lycée reste confronté depuis un moment. Cette année encore, la structure de gestion scolaire a confectionné 20 tables-bancs qui devaient être livrés hier jeudi. Devant autant d`efforts consentis, le proviseur du lycée moderne s`explique mal le comportement de certains élèves qui ont décidé de mettre en congé leurs camarades de façon anticipée. Il a, par conséquent et contre son gré, demandé aux enseignants et autres membres du personnel de rentrer chez eux pour reprendre le travail le 23 février.
Arsène Kanga
Correspondant régional
Arsène Kanga
Correspondant régional